1948_06-Valence-Bulletin_Cite_N5

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La Cité Bulletin Mensuel De La Communauté De Cité Donguy-Hermann

5 JUIN SEPTEMBRE 1948

Pour jouir de la fleur, il faut [semer?] la graine et cultiver le [bourgeon?]. Emile SOUVESTRE.

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SOMMAIRE - UN NUMERO DEPASSE, Marcel Barbu ... 2 - EN MARGE DE LA SESSION, Dane Gourcy...3 - LE COIN DES COMMUNAUTES: Communauté Mécanhor, René Despert ... 8 » Le Sillon, Maurice Despert ... 9 » Commadau, Henri Pompon ... 10 » Codastra, Fernand Métay ... 12 - NOS JOIES ... 13 - NOUVEAUX CAMARADES ... 13 - AU FIL DES JOURS, E. Rigamonti ...15 - NOS EQUIPES SOCIALES: Equipe Sports, Roger Ranc ... 19 Equipe Journal, E. Rigamonti ... 20 - PROPOS DIVERS ... 21

"UN NUMÉRO DÉPASSÉ" A beaucoup de Compagnons de la Cité ce numéro de notre bulletin semblera inuntile. Tous les articles datent du mois de juin et sont le reflet d'un état d'áme et d'événements qui sont déjà largement dépassés. Pour différentes raisons, j'en avais suspendu la parution en juin, puis en juillet, puis en aoùt. Il nous a fallu comprimer au maximum nos dépenses à cette époque. La crise horlogère touchait durement le Sillon. Des credits que nous attendions pour financer les travaux de Commandou étaient gelés par la grève des finances. Puis ce furent les vacances de ces mêmes fonctionnaires qui retardérent nos dossiers. Enfin les propres vacances des gars de la Cité qui vinrent faire un trou sérieux dans notre trésorerie. Les affaires reprennent. Les vacances sont terminées. Les crédits rentrent... le numéro cinq va sortir. Certaines bonnes âmes, ayant entendu mes raisons, m'ont déjã fait remarquer que nous aurions pu supprimir les vacances cette année et avoir ainsi moins de soucis. C'eût été une trés lourde erreur. Je le dis aussi pour ceux d'entre nous qui m'ont fait la même réflexion. Nous ne devons pas considérer les vacances comme un luxe mais blen comme une détente nécessaire Tous les gars ont fourni cette année un bel effort, tant sure le plan professionnel que sur le plan humain. Produire, apprendre à mieux produire peut être fatigant. Se transformer soi-même, lutter contre son égoïsme, contre ses réflexes individualistes, arracher soi-même son propre masque, cela est exténuant. Il était bien temps pour chacun d'aller se détendre un peu. Tous l'ont fait avec joie, je crois. Tous ont repris le travail avec beaucoup d'entrain. Pour les Compagnons de la Cité, je crois bon d'expliquer que si j'ai

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tenu à faire paraitre tel quel le présent numéro, c'est qu'il représente malgré tout un (moment) de law vie et du développement de la Cité. Nous regretterions certainement plus tard de voir manquer ce maillon à la chaine des instantanés déjà pris.

Il nous faut aussi penser aux amis de plus en plus nombreux de (LA CITE). Il est bon qu'ils puissent suivre pas à pas l'élaboration de la Cité. Ces documents permettront à ceux qui se lanceront sur la même voix que nous de mieux comprendre que la Cité ne se sera pas faite en un jour. Qu'il ne s'agira pas de l'application rigoureuse d'un plan plus ou moins génial mais bien plutôt de l'humble découverte des lois de la view par la bande de pauvres types que ous sommes tous.

Le prochain numéro de (LA CITE) sera consacré au bilan de nos activités depuis un an et au plan d'action pour l'année qui commence. Nous l'illustrerons de quelques clichés qui montreront le travail réalisé en un an.

Que chacun y travaille ferme!

Marcel BARBU.

En marge de la session

Notre première session d'information de l'année a eu lieu les 12 et 13 juin derniers. Elle était strictement réservée aux membres de la Cité et leurs familles: les épouses vinrent nombreuses. Nous étions bien une centaine au moins, je pense, sans compter les enfants qui trottaient, éparpillés dans le parc, et usaient avec joie leurs fonds de culottes en glissardes sur les talus. (Dans l'ensemble, ils furent très sages d'ailleurs; félicitons tout ce petit monde!)

L'Equipe Fêtes et Réunions avait installé en demi-cercle des tables et des bancs dans le creux du petit vallon qui se trouve devant la grande maison. Les arbres nous ombrageaient, le temps était beau, l'herbe poussait drue et parfumée. C'est dans ce cadre délicieux que nous avons travaillé. Quelques photos très réussies en marquent le souvenir. Mais même sans elles nous ne sommes pas près d'oublier cette première session.

Rien de conventionnel, rien de figé: une bande de copains heureux de se trouver ensemble. La même charmante liberté régina sur ls horaires: personne ne s'en plaignit. En de telles occasions, il faut savoir être souple, couler avec la vie.

Tout le monde fut très attentif; même les plus anciens d'entre nous sont encore des novices de la view communautaire. Tant de problèmes se posent qui ne s'éclairent qu'avec le temps et l'expérience. Je ne crois pas qu'aucun d'entre nous ait trouvé cet approfondissement superflu.

Marcel BARBU tut l'animateur de cette session. En outre, Paul BREGEON, chef du Service Social de BOIMONDAU, nous parala de la façon dont la Communauté se défendait contre la crise économique qui sévit actuellement. Il nous dit le bel élan de solidarité qui les unit et leur permet de vaincre les difficultés.

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Je ne crois pas utile de revenir ici sur l'explication détaillée des rouages de la Communauté, de la Cité. Cela a déjà été fait et bien fait, et beaucoup plus complètement que je ne saurais l'écrire ici. J'insisterai plutôt sur les points qui ont été plus spécialement mis en relief, et essayerai de résumer quelques idées maitresses telles que nous les a exprimées Marcel BARBU, reprenant ses comparaisons frappantes qui éclairent si bien les idées. Je n'en suite qu'un porte-parole occasionnel.

SOLIDARITE

La Communauté est une association de foyers qui se fédèrent parce qu'ils ne peuvent résoudre à eux seuls tous les problèmes que leur pose la view: pour vivre, on est obligé d'utiliser le monde entier.

Et c'est de notre vie tout entière dont il s'agit: la Communauté n'est pas l'usine, c'est l'usine qui est dans la Communauté.

Nous pensons en outre nous ne sommes jamais seuls, que nous, réagissons constamment les uns sur les autres. Aucun de nos actes n'est indifférent à la vie du monde finalement, car, de proche, en proche, il se répercute très loin.

Nous sommes tous solidaires les uns des autres. La Communauté lie nos destins, nos intérêts, nos peines et nos joies, toute notre vie. Cela ne veut pa dire que nous avons tous le même travail, les mêmes capacités. Ce qu'il importe, c'est que chacun soit à sa vraie place, là où il s'épanouit le mieux. Nous ne penson pas, en particulier, que l'intelligence consacre des droits particuliers. En fait, elle donne des devoirs supplémentaires.

En société habituelle, on pense généralement Elite et Troupeau, ou, si l'on préfère, locomotive et wagons (il y a beaucoup de wagons pour une locomotive). En Communauté, on essaye de penser train. Une locomotive seule, en effet, même si elle fait du 150 à l'heure, n'a aucune raison d'ètre. Et des wagons qui ne peuvent pas transporter de marchandises parce qu'ils ne roulent pas, c'est idiot et inutile. Il faut l'association des deux, même si la locomotive ne trouve pas très drôle d'avoir toute cette ribambelie de wagons à trainer.

EXIGENCE DE VERITE

Un arbe est composé de racines, d'un tronc, de branches et de feuilles. Il est peut-être moins brilliant d'ètre racines, fouillant les ténèbres de la terre, mais c'est à cause de celles-ci pourtant que les feuilies peuvent s'epanouir au soleil.

C'est pourquoi il faut que chacun s'accepte soi-même simplement: c'est là le point essentiel. Sur le plan humain, nous savons bien que nous sommes tous des hommes, que nous sommes tous sujets à des erreurs et que ce n'est pas la peine de nous jouer la comèdie. Nous voulons faire une société simple où personne n'ait honte de se montrer tel qu'il est.

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Une des causes fréquentes de mensonge est l'orgueil: on ment très souvent pour défendre son amour-propre en péril. A soi-même d'ailleurs, on fait très peu d'observations. Par contre, on voit d'un œil particulièrement acéré les faiblesses des autres: c'est connu. Nous reconnaissons donc que le copain est beaucoup mieux placé, que nous pour voir ce qui est tordu en nous et réciproquement: il faut l'utiliser.

Nous voulons vivre en vérité, le visage sans masque, à découvert. Cela nous le savons dès le départ. Nous savons qu'on ne peut rien faire dans une société où l'on se ment, où l'on a peur de se dire la vérité. Nous chercherons donc à vivre en transparence, à nous dire ce que nous avons sur le cœur sans intermédiaire.

C'est dur, parfois très dur. La société bourgeoise nous a habitués à faire la part entre ce qu'on doit dire et ce qu'on ne doit pas dire. Le pli est difficile á perdre. Mais on constate que la vérité ne tue jamais; au contraire du mensonge, elle vivifie. Chez nous, tout point de friction est examiné au grand jour, c'est pourquoi les mensonges ne durent jamais longtemps.

Tout en étant vrais, ayons le souci d'efficacité: il y a beaucoup à remettre en ordre, le temps presse; nous vonvenons de nous dire vite les choses, sans (les entortiller dans du papier de soie).

Cette exigence de vérité longuement discutée remporte l'accord de tous. Nous savons que celui qui ment à tort, nous chercherons à dire la vérité mais dans un esprit d'amitié et de compréhension. Nous saurons que nous sommes francs, on pour nous dire des choses désagréables, mais pour progresser. De ce fait, la rancune entre nous ne pourra jamais durer bien longtemps. Et si l'un de nous a dit trop durement la vérité à un autre, il y aure bien un troisième copain qui sera là pour adoucier le choc. Nous rechercherons la vérité avec justice et amour. Nous ne nous lasserons pas d'être obligés de refaire dix fois la même critique: c'est le seul moyen de corriger en profondeur, et c'est bien cela que nous visons.

RESPONSABILITE

Une société humaine vit d'une infinité d'activités. Il est nécessaire que tout le monde prenne part à cette vie collective et y tienne son rôle à fond. La view nous place constamment devant des responsabilités à prendre. Quand on refuse de les assumer, tôt ou tard, on le paie cher, et, ce qui est pire, on le fait payer aux autres.

En France, nous nous prétendons tous démocrates: et cependant queile fuite devant des responsabilités précises! Chacun a ses opinions bien arrêtées sur le gouvernement du pays. Or, combien sont capables de gouverner sagement le secteur qui dépend d'eux; bien plus, comb en savent se gouverner eux-mêmes?

Une société se construit par le bas. Comme on met d'abord des fondations solides aux maisons. Il faut que toutes les cellules de base so ent saines et bien en place. On peut facilement remarquer que dès que quelqu'un a une responsabilité précise entre les mains, tout de suite cela va bien ou mieu. Il faut beaucoup de petits responsables

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