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Dimanche 1er août. Les journées de [geo] Clans [/geo] agréablement interrompues par une lettre du 12 juillet de Lily qui dit : « Nous avons Dieu merci eu de très bonnes nouvelles de la si mignonne Monique ; ses parents et elle vont heureusement très bien, ils supportent très bien le climat ; les deux ont beaucoup de travail qui leur convient parfaitement et se sentent heureux. C’est tout ce que vous désirez, n’est-ce pas ? Et comme nous, vous serez fort heureux de le savoir, n’est-ce pas ? » Depuis le 22 mars nous n’avions plus de nouvelles d’eux. La chute de Mussolini a eu le résultat d’énerver des gens qui craignent le remplacement des troupes italiennes rentrant dans leur pays par les Allemands occupant la côte . On verra. Lundi 2/VIII. Lu Henri Roger, président de l’Union rationaliste, membre de l’Académie de médecine : Religion et rationalisme, éditions Rieder 54, rue de Seine, 1937 p. 344 Les recherches des dernières années ont établi qu’il n’y a pas deux hommes ayant même constitution chimique ou même fonctionnement physiologique. Cette constatation permet de conclure qu’il n’y a pas deux hommes doués des mêmes aptitudes intellectuelles ou morales. – Il existe un déterminisme du libre arbitre. Les décisions que prend un homme résultant de l’organisation des centres nerveux (réflexes acquis et innés) où s’élaborent la pensée, des actions dynamogéniques ou inhibitrices que ces centres exercent les uns sur les autres et qu’ils exercent aussi sur les centres sous-jacents. Il y a un déterminisme du fonctionnement cérébral comme il y a un déterminisme du fonctionnement des divers organes et
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tissus. – p. 341 Les actes réflexes et les centres où ils se produisent se développent par l’habitude ou l’éducation. En travaillant, on prend goût au travail ; en résistant aux tentations, aux mouvements de colère, aux diverses impulsions, on augmente le pouvoir des centres supérieurs. En se laissant aller à ses passions, on devient de moins en moins capable d’y résister. p. 342 L’homme qui commet un acte délictueux ou immoral est comparable à un pianiste qui fait entendre une fausse note. L’un et l’autre sont responsables de la faute qu’ils ont commise ; car par le travail ils auraient amélioré leurs réflexes qui président aux déterminations morales ou aux mouvements des doigts. Mais ils auraient été différents de ce qu’ils étaient. Le pianiste qui ne fait plus de faute n’est plus le même que celui qui faisait la faute. L’homme qui a commis une faute et qui quelque temps plus tard ne pèche pas dans les mêmes conditions n’est plus le même qu’il était. Ils ont travaillé pour se perfectionner. Mais on n’a pas le droit de dire que la liberté reparaît dans la possibilité de s’améliorer par l’effort et la réflexion. Ce n’est qu’une apparence, parce que tout individu n’est pas perfectible. Il est plus ou moins sensible à la suggestion, surtout dans le jeune âge. On peut le soumettre à l’influence de l’éducation. Mais alors il y a de nouveau une prédisposition à subir l’influence ; et celle-là résulte de l’hérédité et de l’innéité. N’est pas travailleur ou honnête qui veut, pas plus que paresseux ou criminel. Tout dépend des conditions dans lesquelles le cerveau s’est développé, le fonctionnement cérébral des parents, leurs maladies infectieuses
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ou toxiques, des maladies qui ont frappé le fœtus et qui ont agi sur le développement avant ou après la naissance. Le développement et le fonctionnement du cerveau sont sous la dépendance de nombreuses glandes qui déversent leurs produits dans le sang, telles les surrénales et les thyroïdes, différentes dans chaque individu. – 378 Les hommes ont peuplé le monde de dieux, de démons ou de génies ayant les mêmes sentiments que l’homme, mais possèdent une puissance supérieure à la sienne. L’homme a projeté dans l’Univers ce qu’il ressentait en soi-même et cet anthropomorphisme persiste encore aujourd’hui. (Par là l’auteur croit avoir balancé la religion sans se douter que l’exclusion de l’anthropomorphisme exige encore l’idée religieuse.) – Lundi 16. On n’est pas mal ici. La femme de M. Joseph Barrale, entrepreneur en maçonnerie s.v.p. et cousine du Dr Maurin, m’attend pour la TSF à 9 heures 30 et 21 heures 15. Tout va bien. Les jeux de bridge chez les Kahn continuent avec cette légère modification qui fait que Madame Kahn et son mari désapprennent le peu qu’ils savaient. En tout cas, ils jouent toujours plus mal. Parfois je me fais remplacer par un nouveau qui est venu avec sa vieille mère, Hayem et sa femme qui est la sœur de l’ancien chef rémois de Jacques, M. Ebstein ; il s’appelle Léon Hayem et a déjà vu chez lui Jacques à [geo] Paris [/geo]; un monsieur bien, je crois qu’il a été bijoutier. Lors de la fête de Sainte-Marie le 15 août, son anniversaire, Mme Amédéo nous a invités à un dessert où l’on servait un vin généreux. Cette dame est très gentille après s’être révélée