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Le Lis de Thomson n'est pas très-rare dans les jardins, et cependant
on ne l'y voit pas soivent en fleurs. La difficulté qu'il
éprouve à fleurir paraît tenir surtout à l'abondance tout à fait
exceptionnelle et à la régularité avec lesquelles il produit des
caïeux épiphylles ou bulbilles. Toute la force végétative de son
oignon est absorbée par cette production considérable, et dès lors
son axe reste hors d'état de s'allonger par son extrémité en tige
florifère, en même temps que cet oignon lui-même ne prend
qu'un médiocre accroissement. Ce qui prouve que telle doit être
en effet la cause pour laquelle ce Lis fleurit rarement, dans la
marche ordinaire des choses, c'est que l'habile et zélé amataeur de
Lilium de Carlsruhe, M. Max Leichtlin, détermine sans peine la
floraison de cette espèce, en lui enlevant de bonne heure ses
caïeux. Comme il me l'écrivait, le 13 novembre 1871, au mois de
janvier, il introduit entre les écailles de l'oignon la lame d'un
canif effilé au moyen de laquelle il détache et enlève les caïeux,
alors très-jeunes, qui viennent de se produire; il répète cette
opération au mois de mars, pour supprimer ceuz qui lui auraient
échappé la première fois ou qui auraient pu naître depuis le mois
de janvier; dès lors toute la force végétative de la plante se concentre
sur l'oignon qui prend assez de force pour se mettre
presque immanquablement en état de fleurir l'année suivante.

Les circonstances dans lesquelles se forment les nombreux
caïeux du Lis de Thomson paraissent être propres à cette espèce.
Je crois qu'elles sont encore inconnnues; elles sont de plus si remarquables
qu'il me semble utile d'en donner un exposé suffisant
pour les faire bien connaître, sans que je veuille toutefois
entrer à cet égard dans des détails très-circonstanciés que je
réserve pour un travail général sur les bulbes des Lis, dans lequel
je joindrai au texte de nombreuses figures explicatives. J'ai pu
m'éclairer sur ces circonstances et en suivre avec attention la
suite et l'enchaînement grâce sutout à l'obligeance parfaite avec
laquelle M. Max Leichtlin a bien voulu m'envoyer de Carlsruhe,
pendant l'hiver dernier et jusqu'au mois de juin, une série
d'échantillons puisés dans sa précieuse collection de Lis et choisis
par lui, avec un remarquable discerment, à presque tous les
degrés du développment de la plante.

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