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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 57

est plus sage et plus soutil et meillor plaideor Tun que Tautre , en contreuve il
plus 1 . Et por ce que je viaus que Ton sache quels 2 sont les trois principaus fuites
de plait, dont les autres muevent 3 , les viaus je esclarzir et faire entendre k
ciaus qui les orront \ L'une est de respondre au dit de son aversaire en
paroles 5 ; et au poser de son esgart 6 , non aerdre sei k lui d'esgart, mais passer
ce en voit 7 \ metant sei en esgart d'autre chose que de ce de quoi le requerant
s'i met; si que il ni ait point d'esgart. L'autre si est 8 de dire : « Je ne vos*
« viaus respondre k ce que voz me requerez, se la court ne 1'esgarde, por
• tel 10 et por tel raison : » et die les raisons qui meillors li sembleront ll , por quoi
il ne li deit respondre, et mete sei ensi en 12 esgart de court, sauf son retenaill b .
La tierce est 15 : • Je ne viaus ce faire que voz me requer^s, se la court ne 1'es-
« garde; et di porquoi : por tel 14 et por tel raison : b et die 15 totes les raisons
quil cuidera que bones li seent, et les die Tune apr^s l'autre, ensi come sou-
fisent 16 miaus; et de chascune chose par sei se mete 17 en esgart de court, sauf 18
son retenaill.

CHAPITRE XXXIV.

Coment Ton deit plait foyr par la premiere fuite principau 19 de plait.

Qui viaut 20 plait fuir par la premiere 21 fuite principau 22 de plait, qui nest
pas belle, si responde au dit dou requereor en paroles, sivant 23 son dit le plus
pr&s que il pora; et au poser sur court ne s'aerde pas k lui d'esgart, tant come il
le pora eschiver sanz la carelle perdre ou estre ataint de ce que Ton li met sus c .
M&s die au poser sur court autre chose que celle que son aversaire aura dite , et
metre sei en esgart et en conoissance et en recort dou sien dit 24 , sanz plus;

1 Plus et plus. c. — 2 Qaes. b. c. — *Meuvent. c. d. e. t. — * Vodront oyr. d. e. t. — 5 Parole, a. — *Au
poser sur esgart. b. Au pozer son esgart. c. Opposer son esgart. d. e. t. — 7 Mais passer soi en vuit. b. Mais
pozer £en en vuid. c. Mais poser son huit. d. Mais paser s'en hait. e. Mais passer s'en hay. t. — 8 b. L autre est.
c.d.e.t. — g B. c. d. e. t. — 10 Tel chose, b. — u Semblent. b. c. — 12 Metre s'en en. b. Metre se en. c. d. e. t.

— w b. La tierce est de dire. c. d. e. t. — 14 Tel chose, b. — 15 Et dire. b. c. — 10 b. c. Soujicent. A. Se sivent.
c. d. e. t. — 17 Met. a. — 18 b. d. e. t. Sauvt. A. — 19 Principal, c. — 20 Quant Von doit. b. — 21 Segonde. a.

— ^Principal, c. — ^Sieuvant. b. Si vaut. d. e. t. — 24 Et mete soi en esgart de son dit. b. d. Et mete soy en
esgart dou sien. d. e. t.

* La traduction italienne eclaircirace passage : « L'una
t e de responder al ditto del suo adversario con parole, et
« nel mettersi in termination non si metter con lui a ter-
« mination, ma passar per transito mettendosi a termina-
« tion per altra cosa. » Canciani , Leg. barb. t. V, p. i65.

* La recommandalion de mettre son retenail ou de faire
ses reserves est adressee, pour ainsi dire, a chaque ins-
tant aux parties, parce que, a cette epoque, et malgre*
lextreme complication de la procedure , les juges n'a-
vaient pas le droit de rdever les parties des decheances
qu'elles encouraient pour avoir omis quelqu'une des
Dombreuses formalites qui leur etaient imposees. On
pent voir dans les OUm un record elabli sur la question
de savoir si le defendeur avait mis son retenail : Obicie~
batur contra, quod nullum retencionem fecerat ponendo se in

judicio super dictis probacionibus , super quo posuerunt se
partes in recordo militum assisie. T. I, p. 35g. Voici une
formule de retenail qui nous est fournie par la Somme
rurale de Bouteiller : « Je fails protestation que si je re-
« pons (dans une enquete) a article negatif, ou a article
« suppositif, ou article de droict, response impertinenle ,
« que ce ne soit compte^ pour responce qui nuire ou dom
« mager puist au droict de ma cause , ne porter preju-
« dice, et tous autres protestations pertinentes. » Tit. U ,
p. 684.

e L'auteur pre voit ici le cas ou la cour, ne se pr^tant
pas aux ruses du defendeur, lui ferait perdre sa cause.
On comprend que , sans ce pouvoir de la cour, il aurait
et^ loisible a une partie de reculer a sa convenance Te-
poque du jugement.

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