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LIVRE DE JEAN D'IBELIN.

CHAPITRE LXXXIV.

Quel 1 soutillance 2 il y 5 a en plait de murtre.

La soutillance * dou plait dou 5 murtre est en ce, ce me semble , que qui
plaid£e de 6 murtre, et il est au conseill de Tapeleor, que il se 7 garde, sur totes
riens 8 , que il, a Tapel faire et k son gage doner, ne le face ensi que il se 10
mete en faus gages; ne que celui que il apele sen eschampisse 11 sanz bataille de
eel apel 12 ; et que celui qui est au conseill de celui que 15 on a apel£ 14 de
murtre 15 , se garde que il ne die chose par 16 quei celui qui est apel6 de murtre
en 17 seit a taint, ne que deus homes ou plus le puissent apeler de eel murtre, k
qui il li 18 coveigne 10 a 20 respondre ne 21 aerdre sei 22 k eaus 25 de bataille, et que
il se peine 24 ce 25 que il porra de faire celui k qui conseill il est, partir se 26
quitte de la bataille, se il faire lepeut, sanz metre le en perill d'estre ataint dou 27
murtre; et, se il faire ne le peut, de metre son aversaire en faus gages 28 et lui
en leans 29 , gardant sei 50 des choses devant dites.

CHAPITRE LXXXV.

Quel chose est murtre, et pour quei Ton le 31 deh saveir; et que deit faire et dire celui 52 qui viaut

faire apiau de murtre.

Qui viaut faire apel de murtre, il deit saveir que est murtre, por garder sei
quant il fera Tapeau de 53 murtre 54 que il ne se mete en faus gage 55 . Murtre est
quant home est tu6 de nuit ou en leuc 56 respost 57 dehors ville 58 ou dedenz ville \

1 Quelle, d. e. Qaele. t. — 2 Soutillence. d. t. — 5 d. e. t. — 4 La soutilance. c. Soutitlence. d. t. — 5 De.
b. — 6 Dou. d. e. t. — 7 Le. b. c. Se manque dans d. e. t. — 8 Sor (sur. c. e. seur. d. t.) toutes choses. b. —
9 Ne. b. — 10 5'i. c. — 11 II apele s' eschampisse. b. c. II apele n' eschampisse. d. e. t. — 12 De eel apel manque
dans c. — 15 Qui. c. — 14 On apele. b. d. e. t. Est apeli. c. — 15 Ce qui suit, jusqua murtre, manque dans
d. t. — 10 Por. c. — 17 De murtre en manque dans b. Ne. d. e. t. — 18 Li manque dans t. — 19 Covient. c.
Conviegne. d. Conveigne. e. t. — 20 A manque dans t. — 21 Et. b. c. d. e. t. — ^S'en. c. Se. d. b. t. —
25 A lui. c. — 24 11 sen paine. c. II se preigne. d. t. U se peigne. e. — 25 A ce. d. e. t. — 26 S'en. b. c. d. b. t.

— 27 De. b. d. e. t. — 28 Gage. b. — 29 Loiaus guages. c. — 30 Et gardoit se bien. b. — 31 Le manque dans
d. e. t. — 52 Celui manque dans c. d. e. t. — 33 Dou. c. — 34 b. c. — 55 Gages, b. t. Guages. c. d. e. — 36 b.

— 37 Re post. b. Repos. d. e. t. — 38 Ville manque dans b. c.

' Cette definition est insuffisante, car elle s'applique
egalement a 1' homicide commis par imprudence ou
dans le cas de legitime defense, ce qui est austi le
defaut de celle qu on trouve dans le Regiam majes-
tatem, c. V, p.^aSA. La definition fournie par les Eta-
bUssements paraitra meilleure sous quelques rapports :
« Meurtre si est d'home et de feme , quand en les tue
• en leur lict, ou en aucune maniere, pour que ce ne
« soit en meslee. • L. I , c. xxv. Si ces definitions et plu-

sieurs autres semblables que nous pourrions citer sont
imparfaites, il n'en est pas moins vrai qu'il y avait
quelque merite aux legislateurs de ce temps, de savoir
distinguer le meurtre de 1'homicide ; ce que n'avaient
pas fait les redacteurs des Capitulaires , qui se sont con-
tends de qualifier 1'homicide, selon ses circonstances.
Ainsi , on lit dans les Etablissements : « Home murtri et
t home tue autrement que murtre , n est pas une chose ,
• car le tu£ sans murtre est homicide. » L. I, c. xxn.

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