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164 ASSISES DE LA HAUTE COUR.
GHAPITRE C.
Qui viaut apeler home de chose que il ait atraite k son fi£ contre son seignor, coment il le deit fa ire.
Qui viaut apeler home de chose que il ait atraite a son fi6 contre son sei-
gnor por quei elle ne le seit \ il deit venir en la court devant le seignor et de-
mander conseill 2 , et apres faire li dire par son conseill : « Sire 5 , tel, » et le nome,
« voz dit, et je por lui , que tel, » et le nome, • a qui vozrequistes 4 tel chose, » et die
de quei 5 , « et il vos respondi 6 que ce esteit partie de son fi6, et Tatraist k son fi£
« contre voz , qui estes son 7 seignor, et a qui il deit fei , et le jura , et 8 menti k eel sai-
« rement come faus et desleau 9 et fei mentie vers vos. Et se il le n6e, il est prest que
« il le preuve 10 de son cors contre le sien , et que il le rende 11 mort ou recreant 12 en
a une orre de jor. Et ve6s ent si son gage. » Etlors celui qui fait Tapel s agenoille de-
vant le seignor, et li tende 13 son gage. Et lors celui qui est ensi apete deit de-
mander conseill , et apr6s faire dire par son conseill , et desmentir le mout k mout 14
et offrir s'en 15 a defendre de son cors contre le sien; et apr&s s'agenoille 16 , et
tende son gage au seignor 17 . Et le seignor deit receveir les gages, et coman-
der a la court que elle li conoisse coment et k quel jor celle bataille deit estre.
Et la court li deit conoistre que elle deit estre 18 au quarantisme jor l9 , et que
il deivent estre ensi arm^s et apareilli^s , et ensi se deivent paroffrir por com-
battre come il est devisi£ apres que champion deivent faire que Ton apelle de
murtre ou d'omicide 20 .
1 Porquoi ele rien soit. b. Et que ele ne soit. c. d. e. t. — 2 Devant le seignor demander conseill. b. Et de-
mander li conseill. c. — 5 Ces mots : par son conseill : sire, manquent dans c. — 4 Requeistes. b. c. — 5 De
coi. c. De quoi. D. e. t. — Et il si vos respondi c. — 7 n. e. t. — 8 b. — 9 Et desloiaus. c. e. Desloyaus. d.
t. — 10 Que il le li preuve. c. Que il li preuve. d. e. Que il li prove, t. — 11 Et que il ten rende. c. Et que il
le rendra. d. e. t. — 12 Len rendra mort ou veincu. b. — 13 Et li tent. c. d. b. t. — 14 Et aprfo par son con-
seill faire le desmentis mot a mot. b. c. d. e. t. — 15 b. c. d. e. t. S'ent. a. — 16 Et apris si s'agenouille. d. b.
t. — 17 Et apres s'agenoille devant le seignor et li tende son gage. b. — 18 Li doit connoistre estre. d. e. Doit
conoistre estre. t. — 19 A XL.jors. b. Au carantime jor. c. Au quarantieme jour. e. t. — 20 Com il est devise"
apr&s que champions d 1 autre querele que de murtre ou oYomecide le doivent faire. c. Et enci se doivent combattre
et pour offrir com est devise" ce apris, que champions d! autre querele que de murtre ou d'omicide le doivent faire.
d. e. Et enci se doivent combatre et venir offrir com, etc. t.
Ja foy et hommage et le service personel a son seigneur,
et ce service emportoit obligation de mettre sa vie en
peril pour son seigneur, le seigneur est ob1ig£ de de-
fendre et proteger son vassal : « Autant est le seigneur
« ten u a son home, come le home a son seigneur, fors que
« soulement en reverence. » Britton, c. lxviii. (Houard,
t. IV, p. 280.) Nam eamdem fidelitatem dominus debet suo
vassallo, quam vassallus domino sao : tenebitur enim dominus
ipsum juvare et custodire ab inimicis, vel pro posse suo ip-
sum in sao jure defendere. Constitut. Catalaniae int. dom. et
vassal, ms. Si le vassal manque de fidelity envers son
seigneur, il ment sa foy* et si le seigneur manque a la
protection qu'il doit a son vassal , il meffait et ment aussi
sa foy ; e'est ce que les titres latins appellent meffacere et
fidem mentiri. Ce manque de foy 6toit un des plus grands
crimes qui put etre com mis entre le seigneur et le vas-
sal, parce que la fidelite £tant viol£e de part ou d'autre,
le fief cessoit, comme ne subsistant que par cette mu-
tuelle union. Cest pourquoi il est dit au chapitre lxii
(lxiii bis) que « mout sont perilleus et sont a eschiver les
« plais , et sur que tout ceaus qui sont entre seignor et
• home, car entre eaus est la foy, et mout doit chacun
« espurgier et netoier sa conscience et bien garder que
« par lui ne soit la foy blec£e et empir£e. ■ Celui qui 6toit
atteint de foy mentie vers son seigneur, perdoit la jouis-
sance de son fief sa vie durant, comme il est decide au
chapitre cliii (czlviii), et la peine est reciproque [cha-
pitres ccxvn (cevi) et ccxvm (ccvn)].L , un et Tautre ne
pouvoient se convaincre de foi mentie que par connois-
sance de la cour, comme il est decide au chapitre ccxvn
Si le seigneur accusoit mal a propos son vassal de foi
mentie, il &oit lui-m^me couj>able de foi mentie. T.
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