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LIVRE DE JEAN D'IBELIN.

CHAPITRE CI.

Coment totes manieres de champions deivent estre arm£s quant il se vont poroffrir k court au

jor de la bataille 1 \

Ce est la maniere coment totes manieres de champions chevaliers et autres
se deivent 2 combatre , et coment il se deivent armer 5 avant venir porouffrir
au seignor\ et ou 5 et coment, et dequels armeures 6 il deivent estre arm6s por
venir a court 7 porofirir eaus de la bataille 8 , et coment et de quels armeures
il deivent estre arm6s ou champ 9 ; et se la bataille 10 est k cheval n , coment et
de quei les chevaus deivent estre covers.

CHAPITRE CII.

Coment chevaliers deivent estre arm£s qui se combatent por murtre, et coment por autre bataille ,2 ,
et coment il se deivent venir poroffrir, et oil et 4 quel horre k .

Les chevaliers qui se combatent por murtre ou por homecide se deivent com-
batre a pi6 et sans coifes, les testes roigni^es k la reonde 13 , et vetus de cotes
vermeilles 14 ou de doubles ou de chemises de sende vermeilles 15 , cortes jusques
au genoill 16 et les manches copies dessus les coudes 17 , et aveir chauces ver-

1 A cort por la bataille. c. Coumant toutes manieres des champions doivent estre armds quant ilss'en vont
pour offrir en court la bataille f aire. d. e. Coment toutes manieres de champions doivent, etc. t. Comme daus.
d. e. — 2 Toutes manieres des gens, champions, chevaliers et autres doivent. d. e. t. — 5 b. e. — 4 £f coment
il se doivent armer, quant il se doivent poroffrir au seignor. b. Et coment il se doivent avant porofrir au sei-
gnor. c. — 5 Et ou manque dans B.C. — 6 Et de quel maniere. t. — 7 Us doivent venir urine's a court, c. Et
venir a court, d. e. t. — 8 De bataille. b. c. d. e. — 9 II doivent venir estre armds el chanp. c. Doivent estre
armis el champ, t. — 10 Et se bataille. b. — 11 Et a la bataille el camp a cheval. d. e. Et la bataille est el
champ a cheval. e. — 12 Por autre querele. b. d. e. t. — 15 Et estre reignez a la reonde. b. c. d. e. t. —
u Vermeilles manque dans b. — 15 Ou de chemises de cendal (sendel. c. cende. d. e.) vermeill. b.c. d. e.
Vermeilles manque dans d. e. — 16 Et estre vestas de cottes vermeilles ou de chemises ou des doubles de coude
couries jusquau genouil. t. — 11 Desus le coute. b. Desus le coude. c. Jusques dessus le coude. d. t. Jusques
dessous le coude. e.

* Ce chapitre n'est que le litre du suivant.

h Les regies du combat judiciaire ont 6te de tres-bonne
heure determiners d'une maniere a peu pres uniforme
et avec beaucoup de precision. Cependant ces regies, sans
doute parce qu'elles etaient presentes a tous les esprits,
ne furent ecrites que tres-tard et a une 6poque ou le
duel judiciaire commencait a perdre son influence. Les
lois des barbares et les Capitul aires indiquent les cas
dans lesquels le duel doit avoir lieu, mais donnent
peu de details sur la maniere de combattre. ( Baluze ,
Capital, t. I, col. 7a, 81, 83, 126, i34, i36, 354.)
Entre les anciennes coutumes, celle de Normandie est
la seule qui contienne des dispositions sur ce point

(c. Lzviu), et parmi les jurisconsultes d'Europe qui
ont traite ce sujet, on ne peut guere citer que Britton
(c. xxii, p. 69), qui mourut vers l'ann£e 127b. Beauma-
noir, son contemporain, d^termina, il est vrai, les usages
suivis dans les duels judicial res ; mais ce qu'il rapporte ne
s'appliquait , comme il a soin de le dire, c. lxiv, p. 33 1,
qu'au comte de Oermont. II est done facile de com-
prendre combien sont precieux les renseignements four-
nis par Ibelin; car ce juriscon suite, sans parler ici du
plus ou du moins d'anciennete des usages qu'il retrace,
a ecrit avant tous ceux d'Europe, et son livre a un carac-
tere de g^neralite dont les leurs sont prives. Au commen-
cement du xiv* siecle, en i3o6, Philippe le Bel rend it

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