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L1VRE DE JEAN D IBEL1N.

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mainteuant prendre par le poin 1 , et dire : « Tu es parjur 2 , et je t'en lieve 5 come
« parjur 4 ; et jure 5 que ensi 6 m'ait Dieu 7 et ces saintes Evangilles que tu as
« faite 8 la trayson que je t'ai mise suz 9 \ » Et adonc les gardes 10 deivent chascun
des champions mener a une part du champ, et comander que le ban 11 seit cri6
en quatre parties dou champ, si come est devant dit que on deit 12 faire crier en 15
champ 14 ; et deivent faire chascun des champions monter sur son chevau 15 , et
adonc lassier 16 son heaume et prendre son escu et sa lance 17 . Et les gardes deivent
tenir chascun des champions par le frain dou cheval , et les autres lor deivent le
souleill 18 partir. Et quant le souleill sera 19 parti, et le ban cri£, il deivent dire
au seignor, qui deit estre fors 20 dou champ a cheval : « Sire, noz avons fait tot
« quanque 21 noz devons; que comandes voz? » Et le seignor lor deit dire : • Lais-
• siez les aler ensemble. » Et lors ciaus qui les tienent les deivent laissier aler en-
semble; et Tun deit moveir 22 contre Tautre, et faire dou miaus 23 que il saura b .
Et se aucun des champions porte aucune armeure reposte , et il la traie fors 2(1
por son aversaire gregier 25 , il en deit estre fait de lui 26 si come est dit \k oil il
parole dou murtre et de Thomecide que on en deit faire. Et celui des deus 27 qui
sera mort ou recreant ou champ, le seignor le deit faire trainer et pendre; et le
cheval et les armeures dou vencu 28 deivent estre dou conestable, et aussi celles
dou venqueor qui sont brisiees ou qui cheent 29 ou champ : et se pais est faite de
la bataille , puis que les champions seront 50 laissi^s aler ensemble , totes les ar-
meures 51 qui sont cheues ou champ, brisiees ou entieres, deivent 6tre dou co-
nestable; et c il n i a conestable, elles deivent estre dou seignor. Et ce celui qui est
apel£ de la trayson est vencu, il est ataint de la trayson, car Ton li a prov6 si
come Ton deit 32 ; si deivent estre ces heirs deserit^s, si come heirs de traitor ataint
et prov£ de trayson. Et se le seignor viaut aveir le fie de celui qui est ataint et
prov£ de la trayson , si come est avant dit, quant il aura 33 est£ outr6 3 \ et la ba-
taille 35 en sera faite, il deit faire assembler sa court 56 , et dire coment tel, et le
nome, fu apel6 de trayson, et coment il a est6 ataint 37 come celui a qui Ton Ta

1 Poing. b. c. ». e. t. — 2 Tu t'esparjures. b. Ta (es esparjuri. c. Ta es esparjare. d. e. t. — 5 Lief. c.

— 4 Parjure. b. Esparjure. d. e. t. — 5 Jar. c. — 6 Que si. b. — 7 Dieus. b. D4s. c. Af aid Dieu. b. t.

— *Commise. d. e. Comise. t. — 9 Que je te met* sus. d. e. t. — 10 Les gardes dou champ, r. — u b. c.
t. Banc. a. Band. d. e. — 12 Com doit. b. — 15 Ou. b. — 14 Si com il est avant dit que Von doit ban crier en
chanp. c. Ces mots manquent dans d. e. t. — 15 Cheval. b. e. Et doivent chascun des chanpions metre sur
son cheval. c. Lor chevaus. d. t. — 16 Baisse. t. — 17 En sa tente. d. t. — 18 Le soleill. b. d. e. Soulaill. c.

— w Lor sera. b. — 20 Hors. B. d. t. Dehors, c. e. — 21 Nous avons fait quan que. t. — ^Manoir. b. Venir.
c. Movoir. d. e. t. — 25 Dou mex. b. Le means, c. e. t. Les means, d. — 24 Hors. b. c. e. — 25 Grigier. b. —
26 De lui n*est pas dans b. c. d. e. t. — 27 Et se Vun des deus. b. c. — 28 b. c. d. e. t. — 29 Ou cheues. b. Qui
sont brisSes et cheent sur el champ, d. e. Et chieent el champ, t. — 50 Sont. c. S*en sont. d. e. t. — 51 Les
lances, c. — M Doit. b. c. d. e. r. — 53 Con il aura. c. d. Com il aura. e. t. — 54 Olree 1 . e. t. — 55 Et la jus-
tise. b. c. d. e. t. — > 56 En sa court, c. — 57 Et qu'il en a estt ataint. c. d. e. t.

chapitre et dans le pr£c£dent £taient applicable* aux
duels pour ddils ordinaires et affaires civiles.

* L'appelant rlp^tait la provocation qu'il avait adres-
see a son adversaire en presence de la cour.

k En France, les combattantsremplissaient, avant d'en
venir aux mains, une formalite importante dont Ibelin
ne parie pas : en entrant dans le champ, ils adressaient
au roi, s il ^tait present, les paroles suivantes : tTres
• excellent et tres puissant prince et nostre souverain
« seigneur, je suis tel , qui en vostre presence, comme a
« nostre droiturier seigneur et juge. Et s'il est autre que
•le roy, dira : Mon tres redoubte seigneur, je suis tel,

• qui en vostre presence, comme a nostre juge compe-

• tant, je suis venu au jour et heure par vous a moy as-

• signez, pour faire mon devoir contre tel, a. cause du

• murtre ou trayson qu'il a fait; et de ce jen prens

• Dieu de ma part , que me sera aujourd'hui en ayde. »
Formulaire des Combats a oatrance , p. 438. Alors un
des conseillers de chacune des parties remettait k son
client un ^crit con tenant la declaration susdite , et la
partie passait cet ecrit au marecbal. La sixieme vignette
du manuscrit cit6 prec^demment represente 1'accom-
plissement de cette formalite* qui tomba en desuetude,
car les duellistes du xv* siecle n'en font pas mention.

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