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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 175

ou geter de garentie l ; et se 2 la bataille 3 est de chose de quei Ton a mort 4
decervie 5 qui en est ataint ou prov£ , et le garent est vencu , il et celui por
qui il fait la bataille deivent estre penduz 6 . Et se le garent est tel que il puisse
metre champion por sei 7 , si come il est devant dit , et il le met , et son cham-
pion est vencu, il seront toz treis penduz 8 . Et se feme fait 1'apel, et son garent
ou 9 son champion est vencu, elle sera arce 10 ; et le garent, se il se combate 11 ,
sera pendu. Et se il met champion por sei, et il est vencu, il seront amdeus 12
penduz , et la feme arce. Et se la bataille est por tel carelle que Ton ne deit mort
receveir 15 , celui ou celle por qui il se combat, de qui le champion est vencu,
pert 14 la carelle et vois et repons en court 15 , et le champion deit estre pendu

16 {

CHAPITRE CV.

Qui apelle feme de chose en quei il y a 17 bataille , et elle a baron , coment son baron la peut
defendre; et coment se il ne la viaut defendre, elle se peut defendre par un autre

Se Ton apelle d'aucune chose feme qui aura baron , et il la viaut defendre ,
il la peut defendre de son cors. Et ce il ne la viaut defendre , elle se peut de-
fendre par un autre champion, ensi come feme qui na 19 baron. Ne son
baron ne peut ce 20 defendre ne contredire , por ce que se Ton apeleit feme de
murtre ou d'autre chose, dont elle se deust defendre, et son baron ne la vosist 21
defendre de son cors , et il la peut defendre que elle ne se feist defendre 22 par un
autre home , elle en sereit atainte , ou Ton ne poreit feme apeller por mesfait

1 Ou rebuter et iorner de garantie. b. Ou rebuter et geter de garantie (guarantie. d. t. guarentie. e.) c. —
2 b. c. d. e. t. — 5 La querele. c. — 4 Com a mort deservie. d. e. — 5 Deservie. b. c. d. e. t. — 6 Sont perduz.
b. Seront pendus. c. t. t. Seront perdus. d. — 7 Par soi. b. Por soy. c. Pour soi. d. e. t. — 8 II sont tuit trois
perduz. b. lis seront trois tous perdus. d. — 9 Et. c. d. e. t. — 10 Arse. b. d. e. t. — 11 Combate et est vencu.
e. t. — 12 Ambedeus. b. Andeus. c. Tous deux. d. Tous deus. e. t. — 15 Por querele tele que Von nen doit
mort recevoir qui en est ataint. b. Por querele et tel que Von ne doute mort recevoir qui en sera ataint. c. Et se
la bataille est pour la quarele est tel que Ton ne doit mort recevoir qui en sera attaint, d. e. t. — 14 Par. d. —
15 Et la vois et respons de cort. b. — 16 Pendus. d. e. t. — 17 En quoi il ait. B. Des choses en quei il i a. c. Des
choses en que il ait. d. t. — 18 Par champion, d. e. t. — 19 Qui nha. e. — 20 A. b. c. Ne se peut deffendre ne
desdire, ne contredire. d. e. t. — 21 Vousist. b. Vosit. d. e. — 22 Quele ni feist defendre. c. Que elle ne se
feist defendre manque dans d. e. t.

* En Europe , et d£s les temps les plus anciens , la
peine imposed au champion vaincu 6tait de perdre la
main droite. ( Leges Langobardicee , apud Canciani , t. I ,
p. 1 83. Capital, ann. 8 i 9, c. x. Capitularium, 1. IV, c. xxm ;
id. 1. V, c. ccxcvi. Beaumanoir, c. lxi, p. 3 16.) En An-
gleterre , sous le rcgne de Henri II, les champions vain-
cus 6taient seulement prive* du droit de reparaitre en
justice (Glanville, 1. II, c. in); mais les Constitutions
siciliennes, 1. II, t. xxxvn, $ 3 (Canciani, 1 , 35 1), s'e'loi-
gnant sur ce point du droit commun , prononcent la peine
de mort contre le champion qui succombe. Les Assises
conserverent done une punition barbare qui n'avait ja-
mais £t£ admise dans la plus grande partie de 1'Europe.
Nous doutons que ces deux peines aient et£ rigoureuse-
ment appliquees , meme dans le royaume de Jeru-
salem. II est prouv£ que les fonctions de champion y

etaient, comme dans toute TEurope, exercees par des
personnes qui en faisaient metier; or comment sup-
poser que , pour un salaire , on se deWoue a une pro-
fession ou un simple revers am£ne la mort ou la muti-
lation ?

Quant a la partie qui a mis en son lieu et place un
champion , voici Tophi ion de Beaumanoir : « Chil qui se
• combat ou met champion por li , por autre cas que pour
« cas de crieme , si comme de fausser jugement , sans
« ajouster vilain cas en Tapel , ou pour debouler tesmoins
tde leur tesmoignage ou por son hiretage, se il est
« vaincu , il ne pert fors que le querele , et son cheval et
« ses armes que li sire a , et 1'amande as houmes , se li
« apiaux fu de fausser jugement : m£s se le bataille fu
«de champion, il perd le poing. » C. lxvii, p. 338. Lo
peine est ici plus s£v&re que dans les Assises.

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