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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 205

voie que il vodra. Et se il le viaut mener par celle de la plegerie, il deit dire
et faire si come est avant dit de la plegerie ; et se il le viaut mener par deterie 1
et il li demande gage , et celui li done , il le peut faire crier et livrer au tiers jor :
que 2 il ni a en ce point de quinsaine, ne plus de terme que le tiers jor- Et
apr&s ce que il a celui gage vendu, vendera il toz les autres gages que celui li
donra, ou que il meisme prendra, vendera il si come est devant dit de plegerie.
Et se il dit que il nest membrant de la plegerie et deterie , il le deit faire mem-
brant en la maniere dessuz devisee. Et se il la n6e , il la deit prover si come il
est avant dit que on deit faire preuve de plegerie. Et se celui qui est plege et
dette muert, celui vers qui il est tenus de la deterie, peut par la raison de la
dete 5 demander et requerre k celui de ces heirs qui irrite en ces biens, ce qui li
defaut de ce que Tancestre de Their li esteit tenus par la raison de la deterie : car
Teir qui irrite 4 as biens de celui qui est plege et dette, est tenus par la raison
de la deterie de respondre li ent et paier le 5 come autre dette. Et ce celui qui est
plege sans plus muert , ses heirs ne responderont neent k celui de qui leur an-
cestre esteit plege 6 : car il ne sont pas tenus de respondre li ent, ne faire que
plege pour leur ancestre de plegerie*. Et por ces raisons fait meillor prendre
plege et dette, et plus fort est que plege sanz plus 7 b .

CHAPITRE CXXXI.

Quels est 1'asaise de la chose mai atir^e 8 , et est de prest perdu 9 , et coment Ton se deit clamer 10 .

Qui se viaut clamer par Tassise de chose qui li ait est6 mal atir6e, ce est que il
Tait perdue, et il 11 treuve celle chose el poeir d'autre, et il la peut arester, et il
la fait 12 aporter 15 ou amener 14 devant le seignor, et 15 dire li : • Sire, tel chose que
« jeperdis, jel'ais trov^e o tel; faites la garder tant que dreit en seit coneu entre
« mei et lui. • Etse il ne la peut arester, il deit, a celui qui la chose a, dire devant
genz qui li puissent garantie porter, se mestier li est: tTel chose que voz av6s,
• est m6e 16 , et je la perdi : si voz pri que la me rend^s 17 . » Et ce il ne li rent, il
deit dire : « Done vos defent ge , de par le seignor, que voz ceste chose qui est

1 Par la dette. b. — * Quar. b. — 5 b. — 4 Car les hoirs qui habitent. b. — 5 De respondre et paier Ten. b.
— *Etce celui qaL... esteit plege manque dans b. — 7 Fait mellior recevoir plege et dette que plege sanz
plus. b. — 8 Adirde. c. — 9 d. b. t. — 10 Clamer par Tassise. d. b. t . — 11 De chose que il a perdue se il. b.
Ce est que il ait perdue se. c. Clamer de la chose que il a prestde par V assise, et il a etd mal atirde, ce est ce
que il est perdu, se il. d. Clamer par V assise de chose que il a prestde et li a estd mal atirde, etc. b. Clamer de la
chose que il a prestde par Tassise, et elle a estd mal atirde, etc. t. — u II la doit arester et faire la. c. — 15 Et
la faire porter, t. — 14 Maintenant. b. d. b. t. — 15 d. e. t. — 16 Moie. b. c. d. b. t. — 17 Gardez. b.

que les cautions n'en sont que I'accessoirg, et ne s'obli-
gent que pour f assurance de la dette.

' Loysel aurait pu placer dans ses Institutes cette
maxima : • Simple plevine ne descend pas jusques aux
t hoirs, » qui est fournie par le Grand Coustumier de Nor-
mendie, art lxxxix, p. 36. Les lois romaines n'avaient
pas 6tendu leur influence fur cette par tie du droit feo-
dal; car, salon ces lois , la regie generate £tait : Fidejussor
haredem ohligatum relinquit Digest. 1. XLVI , 1. 1 , 1. 4 ♦ $ l .

* Sur le cautionnement feodal , voyez les Lois d* Henri /,

$ xliv, et le Regiam majestatem, 1. I, c. xvm ; 1. Ill,
c. ii. Les Assises des Bourgeois contiennent sur le cau-
tionnement ordinaire des dispositions tres - etendues
(c. lxii-lxxx), et qui, sous une forme differente,
reproduisent a peu pres ce qui vient d'etre dit par
Ibelin; mais ni Tun ni 1'autre de ces deux recueils
n envisage la pleigerie comme un usage politique , qui
eiablissait le vassal pleige naturel et necessaire du sei-
gneur. Cette sorte d*engagement etait, en France, la
consequence du fief de plejwre. « Encore, disent les sages,

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