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ASSISES DE LA HAUTE COUR.

« meie , » et die quei , « ne partes de votre poeir tant que dreit en seit coneu entre
« mei et voz. Et de ceste defence 1 que je voz fais, trais ge k garant ces proudomes
« qui ci 2 sont. » Et apr^s deit venir devant le seignor, et dire li : « Sire, tel, » et le
nome, « a tel chose qui est m^e, que je perdis ; et je li ais requise, et il ne 5 me la
« viaut rendre: si me claims a vos 4 de lui 5 par 1'assise, et en offre k fornir Tas-
« sise 6 , et voz pri et requier que voz me faites dreit par 1'assise. » Et lors 7 le seignor
le deit mander querre, et dire li : « Tel, » et le nome, « m'a dit que vos av6s tel
• chose qui est soe 8 , que il perdi; rend^s li, ou faites la venir 9 en mon poeir,
« tant que raison 10 en seit coneue entre vos et lui 11 . » Et se il conut que il l'a, il la
deit faire venir el poeir dou seignor, et le seignor la deit faire garder tant que
dreit en seit coneue des deus dou quel elle devra estre. Et quant dreit en sera co-
neu, il la deit rendre k celui de qui elle sera. Et le dreit en deit estre coneu, et
1'assise fornie ensi : que 12 celui qui requiert la chose doit mostrer, si come il deit,
que il a perdu celle chose , et deit prover 15 par deus leaus garenz de la lei de
Rome, qui jurent sur sains 14 que il le virent de celle chose que il requiert saisi
et tenant come dou sien. Et il deit apres jurer que il ne Ta vendue, ne don6e,
ne prest^e 15 , ni engagi6e, ni alienee en aucune maniere, par quei il ne la.puisse
et deive recouvrer par 1'assise. Et se il le preuve en la maniere avant ditte, et il
fait le dit seirement , il a F assise fornie , et cette chose que il requiert li deit
estre rendue. Et ce celui o qui il a la chose trov^e Ta eue d autre part 16 , d'achat 17
ou autrement, il deit dire de qui il Tot et coment il Tot, et ce il Tot en eschange
d'aucune autre chose. Et quant celui qui dit qui la perdi la recuevre 18 par Tas-
sise, celui de qui il la recuevre deit recouvrer de celui de qui il Tot par Tassise ce
que celle chose li costa , ou ce que il li dona en eschange ou le vaillant ; que se
autrement esteit, ce sereit tort 19 apert. Et ce celui de qui il ot celle chose le n6e,
Tautre le deit prover par deus leaus garenz de la lei de Rome, qui facent que
leaus garenz; et Tun en peut torner Tautre 20 par gage de bataille , se la chose
vaut un marc d'argent ou plus. Quese autrement esteit, ce sereit contre dreit et
raison, por quei on en poreit faire moult de maus. Et se il preuve par garens,
ou autrement, si come il deit, que il ot celle chose de lui en achat ou autre-
ment 21 , celui de qui il Taura eue li deit rendre ce que il aura eu de lui por celle
chose , ou le vaillant.

1 Desse. b. — 2 b. c. Si. a. Ici. d. e. t. — 5 b. c. d. b. t. — 4 A hi. d. — 5 b. t. — 6 b. c. d. e. t. — 7 c. —
8 Soae. b. c. d. b. t. — 9 Rendds la me et faites la me venir. c. — 10 Droit, b. c. d. e. t. — 11 Entre eaas deux.
d. e. t. — 12 Et quant il sera coneu et V assise fornie enssi que. b. — 15 La chose doit prover. b. Qui requiert ce
que il dit que il a perdu le doit prover. c. d. e. t. — 14 Sur les saintes Evangiles. c. d. e. t. — 15 b. c. d. e. t.
— 16 b. d. e. t. D'aaeune part. c. — 17 Achet. d. e. — l *Recovre. c. Recouvre. d. e. t. — 19 Trop. d. —
20 Et il en puet lever Fan. b. Et celui en peut fun torner. c.Dela loy de Rome, et on peut lever V autre et torner.
d. Et Von en peut lever V autre et torner. e. Et Von peut lever Vun et torner. t. — 21 Ou por aucune autre chose
(maniere. c.) c. d. e. t.

« lit-on dans la Somme rurale de Bouteiller, M , t. lxxxii ,
« p. 478, qu'il y a autre hommage qui est appel£ hom-
« mage de pleiurc , car 1'homme doit faire pleiure pour son
« seigneur, pour l'honneur de luy, et tout ce est en droict
« et par raison. ■ En Normandie, les vassaux etaient obli-
ges de cautionnerleur seigneur, pour d&ivrer ses namps
(ses biens saisis), jusques a la concurrence du revenu
de leur fief. (Coutume, art. ccv.) Dans la Bretagne , les
hommes du seigneur devaient entrer en l'obligation pour
laquelle il etait arrete. (Coutume, art. lxxxv.) Le meme
usage existaiten Daupbine. (Salvaing, Usage des fiefs,

p. 38o.) Aucune legislation n'eiendait autant les obliga-
tions du vassal que celle de la Sicile. Par une constitution
de lempereur Frederic II (Canciani, 1. 1 , p. 359, n ° XII1 )»
et non du roi Roger, comme le dit Salvaing, p. 38o, les
vassaux de Sicile etaient tenus g&ieralement de caution-
ner leur seigneur, sous peine de la privation de leur fief.
On verra, plus tard , que dans le royaume de Jerusalem
les vassaux devaient vendre leurs fiefs pour tirer leur
seigneur de captivity ; mais nous ne pensons pas que,
dans ce royaume , le fief de plejure fut admis.

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