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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 215

ces homes de chascune court par sei; et que se le rei voleit aveir la feaul6 l de$
gens qui estoient manant 6s cites, et 6s chastiaus, et 6s bors, que ces homes te~
noient de lui, que il li juracent toz feaut£ a , et que il li fucent tenus par cette
feaut£ de ce que les homes de ces homes li sont tenus par la ligece faite 3 par Tas-
sise au chief seignor. Et fut devis6 et acord6 lors coment il feroient la ligece par
1'assise au chief seignor a , et de quei ils sereient tenus k lui par la ditte ligece 5 , et
de quei le seignor sereit tenus k ciaus qui la ditte ligece li feroient , et de quei les
homes sereient tenus les uns as autres 6 et toz ensemble*. Lesquels choses le chief
seignor et chascun des homes dou dit reiaume doivent metre poine dou saveir, et
je les deviserai apr6s en cest livre; mais je parlerais avant de pluisors cas de fi6s et
de la fei qui est 7 entre seignor et home; et apres deviserais les servises que les
homes deivent as seignors, et coment lesseignors deivent leurs homes semondre de
leurs servises , et coment les homes pevent et deivent semondre leurs seignors des-
traindre d'aveir 8 lor paies que il lor deit de leur fi6s, et coment gagier de leur 9
servises b .

CHAPITRE CXLI,

Coment le chief seignor dou reiaume 10 peut (i£ doner.

Le chief seignor dou reiaume de Jerusalem peut fi6 doner dou demaine de sa
seignorie , fi£ et fi6s tels come il viaut , a servise et sans servise c . Et ciaus que il
done k servise , il les peut doner por tel servise come il viaut u . Et ciaus que il
done sans servise d , il les peut doner si franchement come il viaut. Et peut doner

1 La feance. d. b. t. — 2 Que ils fussent tenus par I assise et par celle feautS. d. e. t. — 5 Faire. b. — 4 c.
— *Et de quei Us sereient tenas a lui por la dite ligece manque dans d. e. t. — 6 Et de quoi le seignor seraii
tenu a eaus et les uns as autres. b*. — 7 Estre doit. b. — 8 Pevent et doivent restraindre lors seignors £ avoir.
c. d. b. t. — 9 Gagier lor. b. — 10 De Jerusalem, d. b. t. — 11 Por tel servise come il viaut manque dans b.

' L'hommage lige ou la ligece 6tait un hommage qui
liait le vassal au service de son seigneur suzerain (Tune
maniere directe et etroite. Outre les obligations com-
munes aux hommages ordinaires, Thommage lige avait
cela de particulier qu il obligeait le vassal a servir son
seigneur envers et centre tous ceux qui peavent vivre
et mourir. (Chantereau le Febvre , TrmtS des fiefs, c. xn ,
p. 77.) Les obligations contractus par l'hommage lige,
les serments qui accompagnaient cet engagement solen-
nel, les ceremonies avec lesquelles on Texigeait, furent
employes par les souverains pour s'assurer plus positi-
vement de la foi de leurs vassaux. II est probable que les
seigneurs du royaume de Jerusalem , efrray6s du mau-
vais exemple que la revolt© de Gerard de Sidon venait
de donner, chercberent a resserrer les liens feodaux qui
les unissaient les uns aux autres, et tous au roi, et deci-
d£rent que tous les vassaux qui relevaient immediate-
ment ou mechatement de la couronne, feraient ITiom-
mage b'ge au souverain. Ce n'£tait, relativement aux
vassaux directs , que transformer un usage particulier en
regie generale; mais a regard des arriere-vassaux, c*£-
tait afiaibbr les liens qui les attachaient a leurs sei-
gneurs particuliers. Les peVils d*une occupation militaire

sans cesse attaquee et le besoin d'unit^ dans le com-
mandement firent admettre cette importante derogation
aux usages des fiefc. Lors de Telablissement du royaume
de Jerusalem, les seuls vassaux b'ges 4taient le comte
de Tripoli , les sires de Barut, de Sidon , de Caypha , de
Cesar^e; le prince de Galilee , le comte de Tiberiade, le
comte de Jaffa et d' Ascalon , les sires de Montreal , d'Ar-
sur, d'lbelin , cam quibusdam aliis; sed hii aliis pramine-
bant Sanuto , Secreta fuhhum cruris, 1. HI , pars vn , c. 1 ,

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k Les cent dix chapitres qui suivent , forment le traiti le
plus complet sur les fiefs qui ait et£ ecrit au moyen ige.

Les fiefs mouvans immediatement des rois sont
beaucoup moins cbargez que les arriere-fiefc, et ne
doivent ordinairement que la bouche et les mains , ou
quelque cbeval, esperons ou armes pour tout relief.
Ainsi les comtes de Flandre aux mutations fournis-
soient au roy une armure complete. T.

4 Les fiefc sans service 6taient ce qu*on appelait fiefs
Jhonneur, et ne devaient au seigneur que la bouche et
les mains , c est-a-dire la foi et I'bommage ; tels etaient
les fiefc des Lombards, et en France ceux du Lyonnais,
de la Bourgogne et de rAuvergne.

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