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218 ASSISES DE LA HAUTE COUR.

quiter au seignor de qui il le tient; et ce il le fait, ces heirs ne le pevent puis re-
couvrer. Mais si le f\6 que le conquereor a conquis escheit et vient k ces heirs,
lequel se seit d'iaus, por saisine ne por teneure que il ait, ne le peut rendre ne
quiter au seignor die qui il le tient; si que les heirs dou conquereor ne le puissent
recovrer, tot seit 1 ce que le plus prochain en ait la saisine et la teneure, ce il
la viaut requerre. Que quant aucun la requiert et l'a, il ne Ta que 2 por Tes-
cheete qui lor est escheu dou conquereor; et toz les autres heirs dou conquereor
sont igaus k lui, quant a ce que le fi6 leur est escheu, tot seit 5 ce que le plus
dreit heir et le plus prochain de ciaus qui le fi6 requierent en ait la saisine et la
avant les autres 4 , por quei aucun d'iaus ne peut les autres deseriter, por rendre
le 5 ne por quiter au seignor de qui il le tient 6 . Mais le conquereor qui n'a ne
per ne compaignon el fi6 a que il a conquis, et que nul des heirs nest en tel
degr£ de eel fi6 come il est, et qui n ont riens el fi6 qui Ipr est 7 escheu, le peut
rendre et quiter 8 au seignor de qui il le tient, ce que 9 nul des heirs ne le
pevent faire. Que tot seit ce que il dit el prevelige, que le seignor face le don
k lui et a ces heirs, nest le don parvenu 10 k ces heirs tant que il lor seit
escheu. Por ce que il nont riens el fi6 tant quil lor seit escheu. Que se
un seignor done a un home un fi£, et li en fait prevelige, et dit el preve-
lige : « Je tel doins 11 k tei et a tes heirs tel ou 12 tels casaus 15 , » et les nome, % ou
« tant de besanz assents en tel leu b , » et les moutisse; et que ciaus casaus ou eel
ieuc ou les besanz sont assents, soient en la seignorie dou seignor 14 qui fait le
don en son demaine , et Sarrazins ou autres genz tienent 15 ciaus casaus ou eel
leuc, si que celui a qui le don en a est 6 fait, ou autre 16 por lui, nen a la saisine
ne la teneure de tot ou de partie , ou tot seit il en la main dou seignor, et celui
a qui il en a le don fait , et Ten a saisi 17 <Tune verge c , et son homage receu n en
a aucune teneure ou aucun usage, ne autre por lui en son nom; et se le fi6 est en

1 Si que les heirs de conquereor en soient deseritet ne les siens, por ce que Tescheet est escheue a torn hoirs
[dou conquereor. c. ) , tout soit. b. c. Que les heirs dou conquereor, tout soit. d. b. — 2 II ne Fa mie fors que. b.

— 5 Tout soit ce que le plus prochain en ait la saisine et la teneure s'il la veaat requerre, que quant aucun la
requiert et Va, il ne Ta que pour. d. e. t. Lescheete qui lor est escheu et dou conquereoir et torn les autres heirs
dou conquereoir sont ygaus a lui, quant a ce que le fie* lor est escheu, tout soit. d. e. Lescheete dou conquerour
sont egaus a lui, quant a ce que le fie 1 lor est escheu, tout soit. t. — 4 En ait la saisine et la teneure devant les
autres. c. — 5 c. — 6 Por rendre et quiter au seignor ce que il tient. d. e. t. — 7 Soit. b. c. d. r. t. — 8 B. a t.
Aquiter. a. — 9 Que. b. c. d. e. t. — 10 Mie venu. b. — n Dons. b. Doing, c. Je done a toi. d, t. Je doint a
tes. e. — 12 Et. b. c. d. e. t. — 15 Cazeaus. t. — 14 b. c. d. e. t. — 15 Neant. d. e. t. — 16 Ou aatrement. c.

— 17 Et saisi Ten. b. c. d. e. t.

' On enlendait par pairs ou compagnons de fief, let
vassaux d'un suzerain qui tenaient leurs fiefs k un egal
degr6 de noblesse. (Brussel, 1 , 260. Otim, 1 1 , p. 36, n° 1 .)
1 Pairs , dit Loysel, Institutes, 1. 1, p. i38, sontcompa-
« goons tenans fief d'un mfime seigneur. • D s'agit sim-
plement ici d'un copropri&aire de fief.

k C'est-a-dire, une rente fonciere in&od6e.

* La tradition par la verge ou par le fttu qui 6tait
en usage au temps de la loisalique (Baluze, I,3oa),
cxistait encore k 1 epoque ou les Assises furent r&bgtes ,
mais avec moins d*autorit£. ■ £s coustumes d' Amiens ,
« Laon, Reims et Arthois , dit Pasquier, Recherche* de la
« France, 1. VIII, c. lvui, la possession et saisine qu'ils
« appeloient vest, se faisoit par la tradition d'un baston
• que le vendeur mettoit dans les mains de 1'achepteur.
« En la coutume de Chaulny, il faut recevoir le baston
« par les mains du juge... Que devest se fist par la rupture

tdHceUuy, je nen voy aucune qui en parle. Et toutes
« foys ne pensez pas que cda n'ait esti observe en quel-
1 ques endroicts. » Les nobles faisaient marquer de leurs
armes et devises les bitons qui servaient aux traditions ;
les bourgeois sebornaient k y inscrire leurs noms. Avant
de dfyoser le b&ton , le donateur l&evait au-dessus de
sa tgteen s'agenouillant, faisant ainsi allusion k I'dlva-
tion de 1'hostie dans les c£r6monies de la mesie. (Favyn ,
Hist, de Navarre, p. 73 1.) La tradition par le b&ton se
perdit en France vers le xiv* stecle : du moins elle ne
parait plus, a partir de cette £poque, que dans des cir-
constances rares ; mais cet usage eut une existence plus
longue en d'autres contrtes, et se maintint en Hoi-
lande, par exemple, non comma un debris des mceurs
anciennes , mais comma un aote judiciaire propre a con*
firmer des stipulations Sorites. Dans la Gueldre tt dans
la Drenth il s'appelait stoklegginge, et &ait encore prati*

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