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LIVRE DE JEAN D IBELIN. 225

ne deive aveir dreit ne requerre : que par 1 Tassise ou 1' usage de cest reiaume,
1'ainz n6 des freres ou des suers ou des autres parens ou parentes, qui apar-
tienent en un degr£ & celui de par qui le fi6 lor escheit, de celle part dont le
fi6 muet * , a 5 devant toz les autres parenz toz les fi^s qui 4 li escheent f qui ne
dcivent homage ne servise de cors, se il les requiert en la court si come il deit;
et c il deivent homage, et il les peut faire si come les fi& les doivent\ il les
deit toz aveir.

CHAPITRE CL.

Coment 5 fi£ ou fi£s deivent estre partis entre suers 6 .

Quant fi£ escheit k pluisors suers, qui deit servise de pluisors chevaleries 7 , le
fi£, par Tassise ou Tusage de cest reiaume, deit estre parti entre elles en tel ma-
niere : que se elle sont deus suers, et il y a deus chevaleries 8 , chascune deit
aveir une des chevaleries 9 , et la mains n6e deit 10 partir, et 1'ainz n6e deit choi-
sir 11 et prendre laquel partie qu elle vodra, et la mainz n6e tendra sa partie de
1'ainz nee, et li en devera faire tot quanque le fi6 deit de homage et de servise et
de mariage 12 et de estage 15 et de totes les autres redevances que le fi6 deit. Et
se le fi6 est de treis chevaleries ou de plus, et il y a 14 tant de suers come de che-
valeries, chascune des suers deit aveir Tune des chevaleries, et totes deivent tenir
ce que elles auront de eel fi6 de 1'ainz n6e, et faire li ent quanque le fi6 deit;
et la mainz n6e deit faire la partisson des fi6s, et 1'ainz n6e deit premier choisir,
et apres chascune des autres, si come elle est ainz n6e, deit avant choisir. Et se il
y a el fi6 plus de chevaleries que de suers, chascune des suers aura une cheva-
lerie, et tant come il y aura plus de chevaleries sera parti entre elles a chas-
cune son avenant, tant a Tune come a l'autre dou surplus des chevaleries. Et se
il y a plus de suers que de chevaleries el fi6, tant come il y aura de chevaleries 15
lainz n6e en aura Tune, et la mainz n6e apr&s l'autre, et des autres chevaleries
chascune des autres suers en aura une tant come elles se poront estendre : que 16
une chevalerie ne se part mie entre suers, par Tassise ne 1'usage dou dit reiaume.
Et se le fi6 n est de plus de chevaleries que il n'a de suers 17 et la mainz n6e des

1 Ne requerre par. b. c. d. b. t. — 2 Vient et muet. b. e. Vient. t. — 5 Li. t. — 4 Toutes les fois que. d.
t. — 5 Ci orris coument. d. b. t. — 6 Coment fid oufiez doit oudoivent estre parti ou partiz entre serours.
b. — 7 Chevaliers, d. b. t. — 8 m. chevaleries. c. Et il y a deux chevaliers, d. e. t. — 9 L'une (Fun. t.) des che-
valiers, d. e. — 10 La doit. b. Le doit. c. — 11 b. — 12 Et de servise de mariage. c. — 15 Hostage, b. —
14 b. c. — 15 Tant come il y aura de chevaleries n'est pas dans b. — 16 Car. b. — 17 II existe une lacune
considerable dans d. e. t, depuis chacune doit aveir une des chevaleries, jusqu'k que il na de sueurs.

qui ne doivent hommage ne service de corps; car si tons les
fiefs ne devaient pas de service , si des concessions de
fiefs a titre gratuit avaient lieu communement , tous les
fiefs etaient tenus a 1'hommage, que Ton considerait
comme une condition de Tinvestiture. N*a-t-on pas vu
precedemment (c. cxl) que tous les fiefs du royaume de
Jerusalem devaient au roi non pas rhommage simple,
mais 1'hommage lige ? II reste main tenant a expliquer
pourquoi l'a vantage de 1'aine ^tait si grand quand les
fiefs ne devaient pas de services , et si faible quand ils

en devaient. Dans ce dernier cas, le chef seigneur avait
interel a ce que tous les services ne fussent pas imposes
a une seule person ne ; car cette person ne ne pouvant pas
les remplir par elle-meme , se serait fait suppleer, et le
seigneur aurait souffert de ce remplacement. Dans 1'autre
cas , le seigneur etant sans interet , la loi laissait le prin-
cipe aristocratique se developper en toute liberte et con-
formement aux mceurs de Tepoque.

* C'est-a-dire , s'il n'est pas dans un des cas d'indi-
gnite qui interdisent de faire hommage.

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