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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 251

« viaus que il demorre, por chose que voz dies, que voz ne me responds a ma

• requeste , et di por quei 1 : por ce que voz estes seignor, et come seignor voz
asaisistes dou fi6 qui fu de mon ancestre tel, » et le nome; «et que voz, sire,
« apr&s Tav^s encombr£ et parti de vostre main , sans ce que il le voz covenist k

• faire par destrece 2 d'esgart ne de conoissance de court. Sire , et il est assise ou
« usage en cest reiaume , ou raison , que Ton deit requerre son fi£ et s'escheete an
« seignor de qui Ton le deit 5 tenir et a qui Ton deit Tomage et le service , se ce
« n est fiz 4 ou fille qui demorre en la saisine et en la teneure dou fi6 5 de quei
« son pere 6 et sa mere en morut saisi et tenant come dou sien ; por quei je k vos
« le deis requerre et le voz requier, ne de voz ne viaut 7 partir de quei je deis cest

• fi6 tenir, et k qui je deis Tomage 8 et le servise; et que je en tens 9 que voz me

• dev^s respondre, puisque voz, come seignor 10 , par raison de vostre seignorie,
« en eustes la saisine , et que voz de vostre main le partistes 11 sans destrece d'es-
« gart ne de conoissance de court 12 , et puis que voz Tavez encombr£ sanz esgart
« et sanz conoissance de cort 15 , voz le dcv^s descombrer 14 , si viaus, por totes les
« raisons que je ais dites ou por aucunes d'elles , que voz me responds , et ledit
« fi£ me descombr^s et me met^s en la saisine l5 , ce provant que je ais offert , ce
«la court Tesgarde; et de ce me met je en Tesgart de la court, sauf mon rete-
« naill a . » Et il me semble que apr6s ces dis 16 la court deit esgarder qu il ne deit
demorer , por chose que le seignor ait ditte , que il ne responde dou dit fi6 au
requerant , et que il ne le desencombre n , puisqu il Ta encombr^ sans destrece
d'esgart ni de 18 conoissance de court, et que il le deit metre en saisine ,«ce pro-
vant que il a offert, se le seignor ne dit chose por quei il en saisine ne le 19 deit
metre, et tel que court Tesgarde ou conoisse b .

1 Et de porquoi. d. b. — 2 Par deffaute. t. — 5 b. c. d. e. t. Le manuscrit a. r£p£te ici la phrase qui vient
de finir. — 4 Fill. b. — 5 b. d. b. t. — 6 De qui son fid son pere. d. — 7 Ne me veall. b. c. — 8 Partir de qui
je doi Vomaje. b. — 9 Et je entens. c. d. e. t. — 10 b. c. d. e. t. — 11 La preistez. b. — l2 Sans esgart de
court, d. e. t. — 15 b. c. d. b. t. — 14 Desencombrer. c. d. e. t. — 15 Et desensaisine's. d. t. — lfi Et apris ce
dit il me semble que. d. t. — 17 Ne li descombre. b. Ne li desenconbre. c. Ne le descombre. d. e. t. — 18 Sans
esgart ou. t. Sans desccrete <f esgart ou. d. e. — 19 Ne Ven. b.

' Un praticien du xi\* stecle, dont 1'ouvrage in&lit
offire , sur plusieurs points , une aaalogie frappaote avec
le livre d'Ibelin , donne la formule sujvante de requite
en saisine d'h£ritage. «Je requier cele maison ou cele

■ terre ou robe ou coute ou autre chose quele que soit,

• et die ensi : EUe est moie , par la raison de tel ou de tele

• qui estoit mon parent ou ma parente, et m'est escheoit
t comme a plus prochain, et en sui en saisine par la

• coustume de France , si comme le mort saisit le vif. Et
«se ledit tel ou tele connoist ces paroles dessus dit a
« estre vraies , je vous requier, comme & bon juge , que
« vous le contraigniez et condampnez a ce que ledit tel
« ou tele me delivre la moie chose et que j en puisse
•joir par vostre commandement ; et s il le nie, je To£Bre
« a prouver des choses dessus dites ce que souflire men

• por a et devra, sauf lor sairement avant. Et comme les
« choses dessus dites soient en vostre terre et en vostre
« seignorie, par quoy je vous requier que vous contrai-

• gniezla partie a ce quele respongne ou droit, et fais

• protetacion et retenue de mes bonnes raisons de droit

■ et de fait, k mon droit garder. » (Bibl. roy., fonds de
Gesvres, n* i5i, c. xxx.)

k Ce chapitre conGrme une id^e qui a £t£ pr^ce^dem-

ment indiqu^e , mais que Tauteur n'avait pas exprim^e
positivement , savoir que le seigneur, quoique saisi du
fief par le seul fait de la mort du vassal, ne pouvait
faire aucun acte de propriety sans esgard ou connais-
sance de cour. Le service f^odal exigeait qu'un fief ne
restat jamais vacant ; mais la saisine du seigneur n'ltait
que provisoire et ne pouvait devenir definitive que quand
la couravait declare quil ny avait pas d'heritiers, et
que le fief faisait retour au seigneur. Voila sans doute
pourquoi 1'assise ne fixait pas le terme au deli duquel
la saisine provisoire du seigneur devenait definitive,
cette transformation ne pouvant s'op£rer que par Teffet
d'un esgard. En France le droit du seigneur £tait plus
etendu , car les juriscon suites pensaient que , par la mort
du vassal , la seigneurie utile se trouvait r^unie a la sei-
gneurie directe. (Cout. de Berry, tit. v, art. a3; d'Or-
l^ans, art. 88; de Lorris, art. 5a. Grant Coastamier
de France, 1. II, c. xxvm. La Thaumassiere, Remarques
sur les Coutumes du Berry, tit. v, art. a3, et sur les As-
sises, p. 247.) En sorte que les actes de propri&e" faits
par le seigneur pendant la dur^e de sa jouissance pro-
visoire &aient reconnus valables.

32.

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