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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 291

faire mener selonc les assises et les usages doudit reiaume. Et se le seignor, par
obli ou autrement, ne requiert k la court laditte conoissance, celui qui plus y a
mis ou fi6 la deit requerre ainz quil receive le fi6 ne que il paie la mon6e. Que se
la court conoist, k sa requeste ou k celle dou seignor f que 1'assise de la vente 1
dou fi6 est bien fornie si come elle deit f il est fors 2 dou perill de l'achat dou
fi6 , por ce que apr&s la conoissance de la court nul ne peut dire chose qui li
griege, que le M nait est6 vendu si come il deit par 1'assise, por ce que les es-
gars et les conoissances et les recors que la court fait deivent estre et sont tenus
et maintenus fermes et estables. Et le seignor deit faire garder la mon£e que le
£6 a est6 vendu set jors , por faire paier ciaus k qui celui de qui le fi£ a est6 vendu
devoit 5 . Et quant 4 le fi6 est vendu, le seignor deit faire crier par la ville oft le
fi6 a est6 vendu, que ce celui qui le fi6 a vendu devoit aucune chose 5 , que il
soit 6 k tel jor devant lui por estre pai&s si come il devront de ce que tel , et le
nome, lor devoit, et nomer le setisme jor. Et-quant les avanz dis auront prov^ 1
si come il devront que il lor deust aucune chose, il deivent estre pai& de la
mon^e 8 que le seignor a faite garder de la vente dou fi6 , se la vente 9 est tant ou
plus come la dette \ Et se aucune chose en demorre apr&s ce que les set jors
seront passes, le seignor deit faire 10 rendre k celui de qui le fi6 fu, qui a est6
vendu, ce qui sera demor^ 11 , c il a 1'assise fornie. Et se la dette est plus que la
mon£e, le seignor la deit faire paier par karobles 12 a chascun son avenant 15 . Et se
il vient que celui qui a livrd son £6 k vendre par 1'assise , por dette coneue ou
prov6e en court, se destorne de venir en la court fornir 1'assise , ou se il est en
la court et il ne viaut le seirement avant dit faire k Y assise fornir, por tant 14 ne
me semble il mie quil d6e demorer d'estre le fid vendu, puisque la dette a est6
coneue ou provde en court si come elle deit, se il na autre chose de quei la ditte
dette seit paide : car il y a preupre assise que fi6 se peut vendre por dette coneue
ou provde en court, se celui qui la conoist ou vers qui Ton la preuve l5 , n'a 16
autre chose de quei paier la, que de la vente de son fid. Etsi a une autre assise,
que dette coneue ou provde en court deit estre paide dedenz set jors , et que le
seignor deit comander k celui qui la deit, que il l'ait paide dedenz set jors. Et
ce il dedenz le terme ne la paie, et celui a qui il deit la dette le fait assaveir au

i c. — 2 II est hors. c. — 5 vii. jors, etc. jusqu'au mot devoit, n'est pas dans b. — *Qae le fid puisse
acheter. Et quant, d. t. — 5 Que ceaas a qui celui de qui le fid a estd vendu, devoit aucune chose que il soient.
b. e. — -A estd vendu que il soient. d. e. t. — 7 Le seteimejor que le fid a estd vendu, et a eel jor torn ceaus
a qui il aura dete coneue en court avant que lefid ait estd vendu, et tous ceaas qui dedens les vii. jors avant dis
auront provd. c. — 8 En la monde. c. — 9 Se la monoie. c. — 10 La doit faire. b. c. — 11 Ce qui sera demord
n'est pas dans b. c. — 12 Por carrobles. b. Quarobles. c. Caroubles. d. e. Carubles. t. — 15 Nomer le septieme
jour, et quant il auront provd la dethe si com il doivent, il doit les faire paier de la monoie de la vente dou fid;
et se aucune chose en demore, apres que les sept jours sont passez, le seignor le doit faire rendre a celui de qui
lefid fu; et se la dethe est plus que monoie, le seignor la doit rendre par carubles a chascun son avenant. d. e. t.
Dans les manuscrits d. E. s et dans ledition de la Thaumasstere, un chapitre particulier est indiqu6 ici
sous cette rubrique : Ci dit coment celui qui a livrd son fid a vendre, quant il est destoumd de fournir T assise,
comment Ion le doit conduire. — 14 Fornir V assise, pourtant. d. e. t. — 15 L'a provde. c. — 16 En court ne
na. d. e. t.

* H n'&ait pas possible de prendre plus de precautions
pour que la vente eut toute la publicity desirable et que
les crdanciers fussent mis en demeure de faire valoir
leurs droits. L'ex&ulion de ces nombreuses formalins
supple ait, aulant qu'il se pouvait, au systeme de Thypo-
th£que, que la loi des fiefs ne permettait pas d'etablir,
quoiqtrelle autorisat Tengageroent des revenus d'un fief

au pavement d'une dette. Voyez dans les Preuves du
Traiti des fiefs de Chantereau le Fevre, p. g3, un acte
par lequel Ansel de Gariande , seigneur de Tournon ,
declare qu il a emprunt6, de trois marchands italiens,
goo livres parisis , et que s il manque k les rendre dans
les termes marques, il consent qu'on saisisse les produits
de son fief.

3 7 .

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