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296 ASSISES DE LA HAUTE COUR.

avant dittes assises tenues et maintenues fermes et estables, se m'est avis. Et ce
celui qui achate le fi6 en aucune des avant dittes manieres fait que sage, main-
tenant que il aura receue la saisine doudit fi6, il en 1 offrira son homage au
seignor, et li fera, se il le viaut receveir, por ce que le seignor li seit tenus de
fei, et il k lui; et que se aucun le vosist metre en plait de eel fi6 par aucune
maniere, que le seignor li fust plus tenus k aider le et k defendre par raison.
Et le seignor deit receveir Tomage de celui qui a le fi£ achet6 en aucune des avant
dittes manieres, se il li euffre k faire tel come le fi6 deit a . Que quant le fi6 a
est6 vendu en aucune des avant dittes manieres, le seignor est quitte de sa fei vers
celui de qui le fie fu, et celui est ausi quite de sa foy 2 que il deit au seignor de
eel fi6 por Tomage que il li avoit fait de eel fi£ b ; que puisque un home pert son
fi£ tote sa vie, ou lui et ces heirs, par assise ou par usage ou par esgart ou par
conoissance de court, il n est plus tenus de fei au seignor por eel fi6 que il teneit
et quil en aveit fait homage 5 , ne le seignor k lui : car se aucun home ou feme
a livr6 son fi6 k vendre por dette conoue ou prov6e en court, et le fi^ a est£ cri£
si come est avant dit que on deit fi6 crier que on vent par Tassise , et celui qui
le livra se destorne de venir* a court quant le fi£ deit estre vendu, por ce que
il ne fornisse Tassise ou por autre chose, et le fi£ est vendu por plus que la dette
nest, et il apres vient devant le seignor et li requiert ce qui est demor^ en sa
garde, outre la paie des detors 5 de ce que le fi6 a est6 vendu, le seignor li deit
respondre que il li en fera volentiers ce qu il devera par sa court. Et quant il
requerra en sa court, si die 6 le seignor:* Je nentens que je 7 ceste mon£e, que
« voz me requer^s, voz d6e rendre, se voz avant ne fornissi^s 8 Tassise de la vente
«de vostre fi£ 9 que voz livrastes k vendre por dette coneue ou provee en court,
« et qui a est£ selonc Tassise vendu par conoissance de court; ne faire ne le viaus,
« se la court ne conut 10 que je faire le doie : et de ce me met je en la 11 conois-
« sance de la court. » Et a mei ne semble que celui qui requiert la mon^e puisse
chose dire par quei la court ne d£e conoistre que il deit fornir Tassise, faisant

1 b. c. — 2 c. — 5 De foy an seignor pour ce que il ne tient mie ce dont il avoit fait Vomage. b. De foy au
seignor de ce que il tenoit et a qui en avoit fait homage, c. — *De non venir. b. c. — 5 Des detours, b. —
* Si responde. b. — 7 b. c. Que vos. a. — 8 Ne faites et fornissez. b. — 9 Dou fie* qui vostre fu. b. — 10 Ne co-
noist. c. — 11 En Vesgart et en la. c.

* On a vu precedemment que I'adjudicataire du fief en
offrira son homage au seignor, et lifera, se il le viaut recevoir,
et maintenant 1'auteur dit que le seigneur deit receveir
Vomage, se il li euffre a faire tel come le ft deit De ces deux
dispositions en apparence contradictoires, il resulteque
le seigneur pouvait refuser 1'hommage , mais settlement
dans le cas ou il n'aurait pas e!6 fait tel que le fib deit;
ainsi il ne le pouvait refuser ratione persona, et c'6tait la
ce qui, etablissait la difference entre le droit lombard et
le droit germanique. Dans ce chapitre sur I'expropria-
tion forcee des fiefs , qui au surplus contient des rensei-
gnements precieux et qu'on ne trouve pas ailleurs, les
inconvenient* du systeme lombard paraissent dans toute
leur force, et Ton voit un fief passer de mains en mains ,
comme une propri£t£ de nos jours, et cependant e'etait
moins une portion du sol qu on mettait aux encheres et
qu'on adjugeait au plus fort et dernier encherisseur,
qu'une part de la souverainet£. Mais ce qui doit le plus
frapper dans cette legislation , e'est Taffaiblissement des
liens feodaux , qui en etait le resultat. Nous ne compre-
nons mftme pas que les effets de ce relachement qui se

faisait sentir dans un pays ou la feodalite semblait s'etre
conservee intacte , n'aient pas &e* plus rapides.

b Nous avons dit dans llntroduction de ce volume que
le manuscrit de Venise offre souvent des lacunes , qui
sont combines par les manuscrits b. et c. , et nous avons
tire de ce fait plusieurs conclusions. Uoccasion se pr6-
sente de prouver cette assertion. On lit dans le manus-
crit de Venise : Quant lejte a este vendu en aucune des
avant dittes manieres, le seignor est quitte de safei que il deit
ou seignor de eel JiL Cette phrase n'oflre aucun sens raison-
nable; car qu'est-ce que le seigneur qui est quitte de la
foi qu'il doit au seigneur du fief ? 11 est Evident qu*entre
les mots de sa fei et que il, il manque un membre de
phrase. On le retrouve dans le manuscrit c ou nous
lisons : « Quant le fie a este* vendu en aucune des avant
« dittes manieres , le seigneur est quitte de sa fei vers
« celui de qui lefie fu, et celui est ami quite de sa Joy que
« il deit au seignor de eel fie. » Ici la phrase est correcte,
le sens complet. Des cas semblables se presentent trop
souvent pour que nous croyions utile de les noter ailleurs
que dans les variantes.

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