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572 ASSISES DE LA HAUTE COUR.

par l'assise. Ne peut Tome destraindre sou seiguor de Tune des avaot dittes c hoses,
que par Tune des voies apres devisees. Et il est cler a conoistre k chascun que
ensi deit estre : por quei a mei semble, par les raisons que je ais dittes et mostrees
et pluisors autres que on i poreit dire et mostrer qui trop seroient longues k metre
en cest livre qui y metroit totes celles qiie on i poreit dire et mostrer, di ge, que
celui ou ciaus qui dient que on deit ensemble son seignor semondre et conjurer
de sa fei et apres gagier de son servise, ne dient, sauve leur pais, se me semble,
bien ne dreit nc raison, ne Ton ne le deit mie faire si come il dient, mais Ton le
deit faire si come est deviate 1 si apr£s en cest livre. Car qui ensi le fera come il
est devisi6, il le fera si come il deit, par l'assise ou l'usage de cest reiaume et par
raison 3 et en tel maniere que nul ne porra dire par dreit que il ait mespris de sa
fei vers son seignor, par ce que il Fait conjur& de sa fei autrement que il nen
deit, ne par ce que il Vait diflam^ ne volu diffamer 5 de sa fei ne d'autre chose 1 .

CHAPITRE CCXXXIV BIS \

Se celui qui aliene tout son fi£ ou partie de son fi6 sanz 1'otroi et le congte de son seignor, que

en doit estre.

Qui aliene tot son fi£ ou partie de son fi£ sanz 1'otroi de son seignor et au-**
trement que par l'assise ou l'usage dou reaume de Jerusalem , et le met en mains
de genz d'iglise, ou de relegion, ou de comunes, le seignor de qui il tient celui
fi6 puet prendre et avoir ce qui il a alien^ et tenir et user come de soue chose.
Quar le seignor dou fi6 qui i'a tout ou partie alien£ sanz assise, et sanz usage,
et san2 otroi dou seignor de qui il tient le fi£, est encheu, par la fauteque il
a faite vers son seignor, de perdre k toz jors mais , k lui et k ses hoirs, ce que il a
aliens doudit fi6, et le seignor de ce qui il le tenoit le puet et doit avoir en fi£, k
lui et k ses hoirs, come la soue propre chose b .

1 Ne Von ne le deit mie faire si con ett devisi. c. — 2 b. c. — 3 Ne vola diffamer n'est pas dans c. —
4 Ce chapitre manque dans a, et est fourni seulement par b, ou il porte le n° ccxxxvu. •

' Ed elagnant de la discussion contenue dans ce cha-
pitre plosieurs considerations accessoires, qui sont sus-
oeptih]es de contestation , on arrive a- cette simple ques-
tion : Un vassal mesprend-il envers son seigneur, quand ,
a la fois, il le conjure de tenir aes engagements , et lui
assigne un delai, a 1'expiration duquel il lui refusera le
service P Ibelin declare que cette maniere de procecier
est contraire a l'assise, et que plus tard il fera connaitre
la veritable voie qu'il convient de suivre; il ajoute
qu'elle est opposed k la raison , parce qu'un homme ne
peut en meme temps conjurer et semondre son seigneur.
hes grttnz mais ires plaideers qui eiaient dun avis different,
pensaient sans doute que le conjurement et la semonce
ne constituaient pas , dans ce cas , deux actes distincts ,
entre lesquels il fut permis de choisir, comme le veut
Ibelin ; mais on Terra ailleurs qu'il s'agit bien plut6t
d'une omission de formes que d'une atteinte portee aux
droits du seigneur.

h Cette defense d'aliener son fief contre V assise, avail

deja ete prononcee geneValement dans le chapitre cxc ;
mais ici I'auteur l'applique d'une maniere directe a«x
gens d'eglise et aux communautes. Quoique l'inconve^
nient de laisser passer les fiefs dans les mains des eccle-
tfiastiques fut moins grand en Orient qu'en Occident,
puisque dans la premiere de ces contrees les ecclesiasti-
ques feudalaires desservaientle plus souvent leurs fiefs en
personne, il est digne de remarque que les Croises aient
mis obstacle, dans leurs possessions d*outre-mer, a un
usage qui avait produit de grands abus dans leur pa trie,
mais qui y etait encore plein de force , comme le monfre
1'ordonnance de saint Louis de 1'an ia6g. {Ordonmances,
t. I, p. 102.) En Nomandie, on ne pouvait donner
que le tiers de son heritage en aum6ne, et la coutume
interdisait mtoe de donner certains tenements dont les
gens d'eglise ne potivaient faire le service. ( Marnier,
Etahl. et Coat. p. &o, 78.) Au surplus, l'assise n inter-
disait pas 1'aumdne; elle se bornait a exiger I'octroi du
seigneur et l accompHssement des formalites ordinaires,

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