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388 ASSISES DE LA HAUTE COUR.

le seignor deit faire celui restor au gr6 dou clamant ou par la conoissance de treis
de ces homes. Et apr6s ce toz les homes qui ont le seignor gagi6 de leur servise,
si come est avant dit, deivent de eel jor en avant faire le servise que il li deivent:
que il a bien tenu fesgart de la court si come il deit, quant il a rendu ou fait
rendre ce de quei il se clama ou le vaillant, au gr6 dou clamant ou par la co-
noissance de treis de ces homes 1 \

CHAPITRE CCXLII.

Ci orris coment 2 se un home ou une feme est assent de son fiA 5 , de tout ou de partie \ sur les
rentes d'un casau ou dun autre leuc 5 que autre que le seignor teigne 6 , et le tenne de sa paie
est pass£ et il na est£ pate, il la deit requerre au seignor, et le seignor le deit faire paier 7 .

Se un home ou une feine est assent de son fi6 ou de partie de son fid sur les
rentes d'un casau ou d' autre leuc que autre que le seignor teigne 8 b , et le terme

1 d. b. t. finissent ainsi le chapitre : Si com il doit, et le clamant doit encor faire que nul de ses pen face
le service au seignor tant que il ait fait ce que la court a esgardi. — 2 d. b. t. — 5 b. c. — 4 c. — 5 c. —
6 Que le seignor tieigne. c. — 1 Est passi, et il requiert oufait requerre sa paie a celui qui tient le leuc, et
il ne le paie oufase paier, que il doit faire et dire si que il soit paid. c. — 8 Leuc que le seignor tieigne.
c. D. T.

■ * Les regies en vertu desquelles un vassal pouvait
e'tre priv£ de son fief, interessaient si vivement tous les feu-
dataires , qu'il n'est pas etonnant de voir ceux du royaume
de Chypre les invoquer dans les temps de violence et
de desordre, qui etaient , a peu pres , J'etat ordinaire de
ce royaume. Lorsqu'en ia3a Tempereur Fr6denc II en-
voy a dans File de Chypre une armee sous les ordres de
Richard Felingher, pour enlever de nouveau a la famille
d'Ibelin l'autorite dont, apres une guerre heureuse, elle
s'^tait remise en possession, Richard s'empara, sans
motif, du chateau de Baruth qui appartenait a Jean dlbe-
lin . Les barons resolurent de lui faire des representations
sur cette injustice , et Bali an de Sidon , charge de porter
la parole, s'exprima en ces termes : « II m'ont enchargie
« que je vos die, par moi et por eus, une parole. II vos
« font assavoir que quant cette terre fu conquise , ce ne

• fu pas par nul meschiefde seignor, ains fu conquise par

• croiserie et par pelerins et de gens assemblees ; et quant
til 1'orent conquise, il firenjt seignor, par accort et par

■ election, et li donerent la seignorie du roiaume ; apres ,
« firent par accort et par conoissance des prodomes, esta-

• blissemens et assises , que il voudrent qu'il fussent te-

■ nues et usees u roiaume , por le sauvement du sei-

■ gnor et des autres gens, et por maintenir raison; et

■ puis le jurerent et firent jurer au seignor; et des lors

■ en c&, tuit li seignor qui ont est6 u roiaume, Font

■ jure jusque a ore, et tot aussi le doit jurer 1'empe-

■ reor. Entre les autres establissemens et les assises, i

■ est ceste assise : que nus sire ne puet ne ne doit des-
« saisir son bien sen autrui. Et vees li Johan d'Ibelin ,
« sire de Baruth , qui est hons rempereor, et sus a vous
« qui estes , en lieu de lui , por la terre garder et droit
»maintenir, aves mis main sus ces choses et sus ses le-

« neures, et Tav^s dessaisi de la cite, de Baruth et des
« terres entor, et aves assegie* son chaste! , sans esgart
« de cort et sans jugement : por quoi nos vos reque*

■ rons , par droit et par raison , et por sauver le serement

■ et la foi de vostre seignor l'empereor, que vos departes

■ vos et^ vos gens de Baruth ; parquoi le sires de Baruth resort
« en sa saisine. Et se vos li voles n'en mettre sus ne deman-
« der, si le faites semondre par fusage du roiaume et le
« menes par 1'esgart de la terre; et sil par esgart de cort en
« chiet , nos somes pres de vous aidier a nostre pooir,

■ et de faire tant qu'il soit amende. • Ces plain tes n'ayant
produit aucun resultat, Jean d'Ibelin ecrivit a aes amis,
e'est-a-dire a ses pairs , et au t commun de la terre • une
letlre ou plutot une requete, qui se termine ainsi : « Je

■ vous pri et requier et semon, si comme mes freres et

■ mes amis, que vous me maintenes, selpnc Tus et les
« coy stumes du roiaume de Jerusalem , et que vos m'ai-

■ di^s a recorre et a delivrer ma cite et mon chaste! et
« ma terre. » (Ampl. Collect t V, col. 707, 710.)

h Des fiefs de ce genre 6taient nombreux dans les
royaumes de Jerusalem et de Chypre et dans la princi-
paut^ de Moree. Les vainqueurs partagerent le terri :
toire de ces Etats; mais ils ne deposseMerent pas les
anciens habitants, qui seuls se liyraient et pouvaient
se livrer a la culture, des terres : ils se contenterent de
leur imposer des redeyances , et se mi rent simplement
a la place des Turcs et des Grecs. L'auteur de la Chro-
nique de Moree, apres avoir deerit Torganisation feodale
qui fut imposee a ce pays, ajoute (p. 12 5) : « Quant

■ aux habitants des campagnes, ils devaient rester sur

■ le m^mepied qu'ils ^taientsousla domination grecque. >
Beaucoup de seigneurs del£guaient a leurs hommes, et
a titre de fief, une portion de leurs revenus, a reee-

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