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ASSISES DE LA HAUTE COUR.

CHAPITRE CCXLVIII.

Ce sont 1 les choses que le seignor k la requeste de son home le 2 peut et deit deiivrer sanz clamor.

II est costume, assise et usage par droite, vive raison ou reiaume de Jerusalem
et en celui de Chipre quant Tome fait requeste au seignor d'aucune choze de fi6,
que le seignor la li doit deiivrer et faire avoir sans clamor, se le seignor conoist
la raison de Tome ou se Tome la peut prover; et les chozes ce sont que le seignor
est tenus par les desus dites raisons a deiivrer sans clamor, seront si desous 5 de-
visees en cest chapitle \ La premiere chose que Ton peut requerre au seignor,
par usage ou par raison ou au plus pr&s de la raison 5 , et 6 que le seignor peut
et deit 7 deiivrer sanz clamor*, est cele 8 que le seignor a et tient; et apr6s, celle 9
qu il 10 a empeeschi^e ou emcombr6e ; et aussi celle que Ton requiert d'eschete
come dreit heir, se aucun autre heir meindre de lui ou meins preuchein de celui
qui ot la dereaine saisine, est entr^s 11 en la saisine de celle chose de s'auctorit6
ou par le seignor, requerant 12 come le plus dreit heir aparant qui en la court
fust; et aussi cele 13 de la novelle dessaisine 14 dont le seignor est esclarsi par Ten-
quesicion 15 , et met le noviau dessaisi en tel saisine come il aveit devant ce que
il fust dessaisi, par Tassise us£e de la novele desaisine 16 . Et ces sont les choses
que Ton peut requerre au seignor sanz clamor; et totes autres quarelles se deivent
conduire par point de plait et par forme de raison 17 : car chascun sera plus curious
de son avantage que le seignor qui dit toz jors par dreit : « Sur la court seit 18 ; »
et ensi deit il faire, car il est balance 19 apareilli^e de faire ce que la court es-
gardera 20 b .

1 Desus. c. — 2 c. — 5 Qaes sonl. c. — 4 Li. b. c. — 5 Ou au plus pres de la raisson n'est pas dans b. Par
usage, etc. n'est pas dans c. — 6 c. — 7 Et deit nest pas dans c. — 8 c. Clamor; ensi la chose, d. e. t. —
9 Sanz clamor est cele. b. — 10 Que le seignor. c. — 11 Ou que il soit entrS. d. e. t. — 12 La requeist. b. —
5 c. d. e. t. — 14 b. d. e. t. Dessaine. A. — 15 Doit le seignor fait enquisition. c. Par la question, d. b. t. —
16 c — 17 p ar f orme de plait, b. c. — 18 Sort, b. c. d. e. t. — 19 Baillance. d. Baillenue. t. — 20 Appareilliee
de ce que sa cort esgardera ou conoistrera. B.

sedgneuries. (EtablissemenU , 1. 1, c. cxxxiv ; Beaumanoir,
c. xxx, p. i5i ; Somme rwrale, t. lvii, p. 366; duCange,
Glossarium, verbo Circamanaria.) Ibelin n'accorde pas
cette faculty aux parties. Le bornage des fiefs etait une
operation difficile pour les Chretiens de la Syne , qui
n'adopterent jamais la langue des habitants du pays , et
qui n'avaient sur la delimitation des propriety, au
temps des Turcs , que des notions confuses. Ce pendant
leurs chartes contiennent des descriptions de lieux , en
general fort precises. Entre tous les actes qui pourraient
£tre apportes en preuve de cette verite , nous en choisis-
sons un , ou le nom de notre auteur est cite. En ia3a ,
Jean d' Ibelin , le viel sire de Baruth, se rend avec Jean ,
sire de Cesaree , pleige , principal debiteur et defenseur
de l'ordre de Saint-Jean de Jerusalem , pour des maisons
que son neveu Jean d'lbelin t fils de Philippe, avait ven-
dues , par-devant la Haute Cour du royaume de Jerusalem,
a cet ordre , et que la mere et la sceur d'lbelin revendi-
quaient. Quibas domibus, lit-on dans lacharte, coheret ab

uno latere domns dicti Hospitalis; ab alio latere domus ejus-
dem Hospitalis quas inhabitat prineipissa, et qaedam domus
domini Menaboi; retro vero dogafossati civitatis; antevero
via publica. Quas domos cam omnijure sao et pertinenciis suis
promittimas vobis.... defendere legitime ac garentirt a domina
JElisia, axore quondam dicti domini Philippi de Ybelino, et
a Maria ejus jilia. (Paoli, Codice diplom. 1. 1, p. 292.)

• C'est-a-dire sans Tintervention de sa cour, et sur
simple requete.

b L'action immediate du seigneur s'exerc.ait seule-
ment sur des cas qui demandaient une prompte deci-
sion , et qui , par leur nature , donnaient , apres cette
premiere decision, matiere a une nouvelle action. C'e-
tait un faible remede oppose a la lenteur excessive de la
procedure d outre-mer; mais les mceurs avaient, sur ce
point , corrige Timperfection de la loi , en admettant les
sentences arbitrates , dont cependant Ibelin ne parle pas ,
de preference aux jugements des cours. ( Paoli , Id. 1. 1 ,
p. i46, i54» a6a, etc)

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