Untitled Page 389

OverviewTranscribeVersionsHelp

Facsimile

Transcription

Status: Not Started
Show Translation

LIVRE DE JEAN D'IBELIN.

CHAPITRE CCXLIX.

Coment et por quei Ton peut 1 vendre le fi£ de sa feme sanz son otrei avant 2 que le sien , laquel

vente est encontre 1* assise.

Se il avenist que le rei 5 cheyauchast a ost bani coatre les ennemis de la fei \
et il avenist par aventure que Tost fust desconfit, et le seignor fust pris en celle
desconfiture * ou en forterece ou il fust recet6 6 , et fiist men£ en prison a , et
apr^s venist a fin de raenson , et Ton mandast amasser la quantity de 7 la raen-
son , por la delivrance dou seignor, et il avenist que la raenson fust si grant
que Ton ne la peust trover k amasser de son tresor et meuble 8 , et ne trovast
Ton en enprunt la quantite de ce qui en defaudreit de la raenson 9 , les homes
sont ten us de foagier 10 leur fi6s par comun accord, chascun 11 i. bezanz por c. 12
Et se o tot ce ne fust amassee la raenson enterinement , et il y avoit aucun des
homes qui tenist fie de par sa feme franchement ou por servise de cors ou de
compaignon, d'un ou de plus 15 , celui deit venir en la presence des homes liges
qui sont ces pers 14 , et faire les assembler tant con il porra, et se doit haster
dou faire ; et quant il seront assenbl^s , celui qui enssi a et tient un fie par sa
feme , com est apr&s devis£ 15 , deit dire 16 , 1'oiant de ceaus qui la sont assen-
bUs 17 , en tel maniere 18 : « Biau seignor 19 , voz sav^s coment nostre seignor le
«rei 20 , de qui nos somes homes, est venu 21 k tel quantity de raenson, laquel

• Ton ne peut trover tote enterine, ne par enprunt 22 ne autrement qui en de-
«faut 25 ; et por ce que je sui home de mon seignor le rei et tiens de lui tel fi6

• que je ai par ma feme, dont je li ai fait homage et li dei servise de mon cors

1 Von doit. c. — 2 Ou avant. c. — 5 Chose qae le rey. c. — *De la crois. d. e. Et ot bain contre. d. e. —
5 En cele chevauchde ou desconjiture. c. — 6 Rechete'. b. Ou il ce fust recete 1 . c. Ou en forteresse il fust rejette'.
d. t. — 1 c. Et on mandast pour assembler, t. — 8 De tresor ne de meuble. b. Dou tresor ne dou meuble dou
seignor. c. Tresor meuble. d. e. — 9 A enprunter ce qui en defaudreit de la quantite' de ladite raancon. c. —
l0 Feagier. b. Foager. d. e. Fouyer. t. — 11 c. — 12 Par centenar. c. — 15 Ou de plusors. c. — 14 Des homes
dou seignor ses pers. c. — 15 c. — 16 Et deit dire. a. — 17 Des homes dou seignor qui tenist fie' de ses homes
liges, qui sont ses pers, et dire en ceste maniere. d. b. t. — 18 c. — 19 Beam seignors. d. e. t. — 20 Coment le roy
qui est nostre seignor. c. Le rey nest pas dans d. e. t. — 21 A fine* de sa delivrance. c. — ^Empront. b. — 25 c.

' La fortune trahit plus (Tune fois le courage des
chefs chr^tiens de TOrient. On compte deux rois de Je-
rusalem , un roi de Chypre et trois princes d'Antioche
qui tomberent au pouvoir des Sarrasins:

BaudouinH, en fevrier

Guy de Lusignan, le 3 juillet i 187 ;

Jean II, roi de Chypre, en 1^27;

Bohemond I, prince d'Anlioche, en 1 101 ;

* Renaud , id. le 2 3 novembre 1 1 60 . etle 3 juillet 1187;

Bohemond III, id. en 11 65.

Les historiens qui parlent dela caplivite de ces princes
et des sommes qui furent payees pour les en tirer,
ne disent rien d'ou il soit permis de conclure que les
principes poses par Ibelin eussent recu leur application ;
et, en y reflechissant, on trouve que ce qui etait facile
poor qudques vassaux qui voulaient racheter leur sei-
g«eur, devenait a peu pres impossible quand il s'agissait

d'un roi et d'une ran^on (res-forte. La vente de tous
les fiefs du royaume de Jerusalem, en supposant que
Ton eut pu trouver des acquereurs, aurait occasionne
une veritable revolution dans le gouvernement de ce
pays. II faut done penser que la loi qui ordonnait aux
vassaux de vendre leurs fiefs pour payer la ranopn du
roi, n'avait d'autre effet que de stimuler la reconnais-
sance et le denouement des principaux feudataires et
d'amener des actes isoles de generosite ; c est ainsi que
Jean Podochataro, gentilhomme chypriote, vendit tout
ce qu'il possedait pour racheter Jean U et payer la ran-
^on de 12 000 besants que lui avait imposee Boursbai-
Ascraf Seifeddin , sultan d'tgypte. Lusignan qui rapport e
ce fait ( Chorografia delVisola di Cipro, p. 60), ne dit pas que
Podochataro , en cette occasion , n'eul fait que se con for-
mer a une loi du royaume , ce qui aurait dimioue le me-
rit e d'un fait auquel il accorde de justes eloges.

Digitized by

Google

Notes and Questions

Nobody has written a note for this page yet

Please sign in to write a note for this page