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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 401

Et le seignor et Tome deivent adonc dire ensemble 1 oyl a , por ce que Tun ne
puisse prendre Tautre k point: car se Tun diseit oyl, et Tautre non, ensi aureit
Tun 1'autre pris k point, et aureit sa fei blessi£e et sereit encheu de la peine qu il
aureit mise 5 , si come il avint dou prince d'Antioche et de mesire Raou de Tha-
barie. Et aucun de noz grant maistres dit 4 que Tun ne peut 1'autre quiter par
autrui 5 , ne que Ton ne peut conjurer son seignor 6 par autre que par soi 7 . Et
mei semble que si peut, et di por quei Ton le peut et deit faire : car tot aussi
come Tome fait bomage et aliance de foi 8 pap autrui qui 1'omage devise, tot aussi
peut Ton rendre le fi6 que Ton a et tient de don au seignor 9 ou k Teir dou seignor
et quitter la fei dont il li est tenus, car Ton na le £6 que por le servise, et la fei
est en la proumece 10 et ou contenement 11 et en la devise de Thomage*.

CHAP1TRE CCL m \

Goment et en quel maniere il n i a point de bataille en chose qui monte k plus (Tun marc
d'argent , et coment et en quel maniere il puet et doit avoir bataille des uns garanz as autres
par f assise 12 .

Celui a qui on devra la dette doit venir en la cort et dire au seignor : • Sire,
« je me claim a vos de tel, » et le nome, • qui tel quantity de monoie me doit, »
et motisse la quantity «et se il le noie, je sui prest que je li prove tout ensi
« come la cort esgardera que je prover li doie. » Se Tautre n6e la dette, la cort
doit esgarder que celui qui loffre k prover le doit prover par deus loiaus garanz
de la loi de Rome. Et lors celui doit demander jor d'amener ses garanz et le

1 Andeas ensemble, b. c. d. b. t. — * Oil. d. b. t. — 5 Qui seroit mise. d. b. t. — 4 Et aucuns veulent dire.
b. Et aacuns.... dient. c. — 5 Par V autre, d. b. Par autre, t. — 6 b. c. — 7 b. Par autre ne por autrui. c. Dit
que Von ne peut T autre quiter par autre, ne que Van ne peut conjurer par autrui. d. b. t. — 8 b. c. Et la ligesse.
t. — 9 DeVom au seignor. t. — 10 En la presence, c. — u Et ou contenement n'est pas dans b. — 12 Voici ce
chapitre d'apres l'&lition de la Thaumassiere f dans laquelle il porte le n° ccuux, tandis qu'il a, dans le
manuscrit b, le n° cclv :

Se il avint que aucun se clame tun autre de querelle de deniers qui monte plus tun marc (t argent, et Veuffre
a prover si com la court esgardera ou conoistra que prover le doie, et la court esgarde que il le doit prover par
deus loyaus garens de la loi de Rome, sitost com il amenera ses garens a prover celle garantie, rapelleor, se il
veaut getter Tun des garens de celle garantie porter et passer s 9 en sans bataille, il le peut getter en la maniere
avant dite coment Von gette garens de la garantie, a mettre li sus une des choses qui avant sont devisees en cestui
livre, parquoi Von ne peut garantie porter en la Haute Court, et offrir a prover ce que Von li met sus si com la
court esgardera ou conoistra que il le doive prover; car autrement son dit ne vaudroit riens. Et ce face il ains
que il face le sarement si com est devisi en cestui livre que horn le doit faire, et enci sera hors son cors de
bataille, et sera la bataille des garens se celui qui enci gete, ose geter un des garens qui garantiroient contre
lui, et se il ne Vose faire, sen passera tout lefait sans bataille.

• Ce chapitre montre , mieux qu'aucune autre partie peu probable la circonstanoe ou un vassal jugerait de

du livre d'Ibelin , combien on a eu raison de dire que son inter£t d'abdiquer son fief, que la legislation d'aucun

les vrais principes de la feodalite* s'6taient maintenus des pap de TEurope ne la prevoit. La vlnalite* des fiefs

sans alteration dans le royaume de Jerusalem. Le acheva ensuite ce que I heredite avait commence. Ces

contrat qui unissait le vassal et le seigneur 6tait un usages regnaient, sans doute, dans le royaume de Jeru-

contrat synallagmatique , que 1'accord des deux parties salem , mais ils n y avaient pas acquis assez de force pour

pouvait annuler. Quand les fiefs n'^taient encore que ravir au contrat feodal son caractere resolutoire. II con-

des benefices, l application de ce principe n'^prouvait vient toutefois de remarquer Tinfluence des usages de

point de difficulty. L*heredite des fiefs, sans d&ruire le TEurope dans cette disposition qui interdit de rendre

caractere du contral primitif, rendit si rare, et meme si un fief re^u par heritage.

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