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recevons un peu de tout et nous pouvons manger à notre faim. En gare, il y a plusieurs convois de blessés qui reviennent de Sedan. Ils disent que les combats étaient terribles. Des jeunes gens qui avaient raté leur train viennent chez nous. Pendant la nuit nous sommes encore plus serrés que d’habitude. Maman ne trouve pas mieux que de mettre ses pieds dans ma figure. Tout confort !
Lundi 20 mai 1940
Nous sommes ravitaillés vers 7h00 en gare de Limoges. Pinard, café, pain, pâté de foie. Toujours les mêmes conserves. Je fais soigner ma lèvre. Ce sont des étudiants qui assurent le service médical. Ordre de ne pas descendre du wagon en route car on a attelé un train électrique. Cet ordre sera très peu suivi. Un peu plus loin dans une petite gare on apprend que Bruxelles et Anvers se sont rendues sans combat. Personne ne veut le croire mais c’est confirmé par les journaux. La maman des deux fillettes a son anniversaire. Les petites viennent le souhaiter. Elle se met à pleurer. La destination est connue, Toulouse. Les petites ne sont pas commodes avec leur père. À Montauban on ravitaille seulement les 16 à 35 ans qui ont ordre d’aller jusqu’à Toulouse. Les femmes sont débarquées à Castelnau (R et G). Les autres à Saint-Jory, notamment notre wagon. Les hommes doivent continuer. Arrivons à Toulouse. Papa, Labeau et moi devons aller au parc municipal des sports ou nous passons la nuit. Arrivons seulement à 23h30.
Mardi 21 mai 1940
Lever à 7h00. Allons au ravitaillement, café et pain sec. Après faisons ce que nous voulons. Un coiffeur est déjà installé et a beaucoup de travail. Papa et le major font des

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démarches. Ce sera pour 2 ou 3 jours. Ils vont alors en ville pour faire des achats : affaires de toilette, linge etc. Ils déjeunent en ville. Nous recevons dîner : pain, pâté de foie. Les lieutenants disent que nous serons libérés et pourrons continuer études. Ce sera pour 3h00. Je rencontre de Bremaecker. Ne sait pas où est son père. Visite médicale et puis souper : pain, sardines. On peut pas partir. Peut-être demain. Formidable pagaille dans la salle.
Mercredi 22 mai 1940
Lever comme d’habitude. Déjeuner pain sec, qu’on ne reçoit pas. Je fais mon sac et écris une carte à la maison. Je vais chez lieutenant qui dit peut-être demain. Inscription, des métallurgistes partent. Laboureurs s’inscrivent. Lieutenant Le Floch enrage contre tout le monde. Des types ne font qu’arriver. Dans les dortoirs des types font de la musique : violon, harmonica. A la grille des personnes vendent des friandises mais c’est très cher. Des types s’évadent du camp. Il y en a 5 qui s’évadent mais se saoulent et se font attraper. Au camp un bruxellois s’est saoulé : « j’ai fait 65 km à pied, mes souliers sont complètement usés. Vais demander une permission pour chercher nouvelles semelles pour rien. Même le roi ( !?) ne m’empêchera pas. Demanderai la même chose pour vous tous ! ». Il s’adresse à des officiers. Se plaint de la bouffe. « Si je suis malade vous ne me soignerez pas ! Je suis bruxellois mieux que flamand ou wallon, pas commode du tout ! ». Un double et magnifique arc-en-ciel se forme après la pluie, l’un est complet, l’autre à moitié. La propreté belge fait contraste à côté de la saleté française. Les gens sont tout le temps en train de se laver. Cependant il n’y a pas de WC, les latrines sont combles et le jardin devient dégoûtant. Un bruxellois qui vint d’arriver prétend avoir vu les boches. Il a abandonné ses affaires, dévalisé une épicerie et voulu voler un vélo. Les femmes abandonnaient leurs voitures. Le type chipe le nécessaire de toilette de quelqu’un d’autre. Les étudiants en chimie vont à la poudrière (12 heures par jour, 7 jours par semaine)

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