Colonial North America: Schlesinger Library

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Jumelle family Papers, 1751-1925. Mademoiselle De Vanderstrate letters to Pierre Laurent Jumelle, 1790. A/J94, folder 6. Schlesinger Library, Radcliffe Institute, Harvard University, Cambridge, Mass.

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[en?] idée comme je le fait en ce moment et crois que mes sentiments ne finiront qu'avec ma vie.

J'embrasse [fort?] . . . je l'assure de mon estime et de mon amitié. M. [P . . . ?] est venu passer un moment avec moi lundi. Je l'attends ce soir à souper. Je n'ose me [livrer?] avec lui au plaisir de parler de toi, je crains qu'il ne lise dans mon ame.

Tuesday 18.

J'ai vu ta soeur hier, mon cher et bon ami, on lui avoit annoncé ton Départ. Comme elle croit que tu ne passeras point Bordeaux, elle est [?] Raisonnable ; cependant je l'ai engagée à ne pas se flatter. il est possible, lui ai-je dit, que M. Dubor avec la meilleure volonté ne puisse pas faire, à beacoup près, les avances nécessaires. il faut nous accoutumer à penser que votre frere sera obligé de s'embarquer ; S'il Revient promptement notre joye sera d'autant plus douce que nous y aurons moins compté ; aulieu qu si nous nous flattons de son retour et qu'il soit forcé d'aller en amèrique, ce sera un surcroit de douleur semblable a celle qu nous épouvons. J'ai saisi cette occasion pour lui reparler de son peu de zele pour son Education, je lui ai peint avec force combien il seroit humiliant pour elle d'être la seule de sa famille qui n'auroit point de talens; qu'elle auroit d'autant moins d'[?] que la nature l'avoit aussi bien favorisée que ses freres et soeur. mon discours lui a fait impression elle m'a priée d'assister mardi prochain à la leçon de harpe pour que je sâche a quel point elle en est et que je puisse juger par la suite de ses progrès. Je lui ai promis pour la récompenses

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de sa Docilité de lui mener Dulaurier, d'aller la voir une fois par semaine au moins et je l'ai engagée à m'ecrire, à me faire part de tous ses besoins, lui promettant de satisfaire aux plus prenants autant que la [modicité?] de ma fortune me le permettroit. J'ai ajouté qu si tu t'embarquois Je ne voulois pas qu'elle se regarda comme seule, qu'elle pouvoit compter qu'elle auroit en moi une vèritable amie. Je pense, mon bien aimé, que tu seras content, et que de ton coté tu feras tout ce qui [défendra?] de toi pour me lier avec ta famille d'une maniere particuliere ; tu ne pourras me donner des preuves d'amour et d'estime plus cheres à mon coeur. un homme riche peut, au gré de ses fantaisies, faire partager sa fortune à toute sorte d'individus, mais la confiance, mais son Estime et celle de ses proches, il ne les [donnera?] qu'à ceux qui sauront les mèriter. tu connois mes sentiments, mon coeur, tu sais si je mérite l'un et l'autre.

M. P. m'a bien surprise hier en me disant que Dimanche au soir lorsqu'il et remonté, j'avois entierement perdu la tête, s'il me disoit blanc, je répondois noir, enfin je ne pouvois dire deux mots suivi. il m'a fait mettre au lit. la seule chose dont je me souvienne, c'est qu'étant couchée je vis M. a . . . qui me dit que vous étiez cinq dans la Dilligence. J'ai en la fievre, trois nuits de suite, mais j'ai assez bien passé la derniere et je me trouves passablement aujourd'hui. il me semble que je me porterois mieux si je recevois de tes nouvelles. bon soir mon ame, je baisa tendrement tes yeux ta bouche et ton coeur. puissai-je y être gravée dans ce coeur, aussi profondément que tu l'es dans le mien!

on juge aujourd'hui Favras.

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vendredi 19.

bon soir, mon cher bien aimé, je t'envoi [?] de Favras hier aprés avoir entendu son conseil, son frere et tous les témoins pour et contre, le juges on été aux opinions depuis six heures de soir jusqu'à minuit. ce matin à neuf heures huit mille [hommes?] ont été mis [sur?] rien, [?] est du nombre, il a profité de ce qu'il étoit dans mon voisinage pour venir me dire bon jour. il m'a appris qu'il avoit eu hier un mouvement au [?L.] S.t antoine, qu'on avoit [pillé?] des signets de tente déstinés pour la cavaline ; on y a envoyer cinq mille hommes, trois pieces de canon, et m. de La fayette au milieu de tout cela, a dit-on tancé le mutins qui sont sur le champ rentrés sans le devoir. le motif de cette émeute est a ce qu'on dit des troupes qui arrivent vers paris, ce que les gens sages regardent comme une absurdité.

Pour revenir à favras il est sorti de prison à deux heures, il a fait son amande honorable est monté à la ville a trois heures et demie ou il est encore en ce moment. Sept heures sonnent, on di qu'il a demandé deux personnes qui sont à versailles. neuf heures viennent de sonner, j'entends la garde nationale qui revient de la grêve, mais Je ne sais aucuns détails, si je puis en apprendre demain quelques-uns je t'en ferai part.

M. Le Duc D'orléans a écrit hier à l'assemblée nationale, pour la félicite sur la Démarche vraiment Royale et Paternelle de la majesté, qui sans autre cortège que les vertues, sans autre motif qu son amour pour son peuple, est venue le réunir aux réprésentants de la nation. il envoi son serment conçu en ces termes ,, Je jure d'être fidele à la nation, à la loi, au Roi et de ,,maintenir de tout mon pouvoir, le constitution [decritée?] par

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Le 29.

qu'il sont de longue durée les jours passés loin de ce qu'on aime! il me semble qu'il y a des années que je suis loin de toi ma chere ame. je fais ce que je puis pour me consoler, j'éxerce mon imagination sur tout ce qui peu me donner un peu de soulagement; mais le refrain est toujours, hélas peut-être ne nous revenons nous plus! aussitôt mes larmes de couler. j'ai recours alors à mon cher portrait, je lui donne les plus tendres baisers. quelques fois mes sens de tou abusé au point, oui en vérité, que j'ai cru sentir qui'il étoit sensible juges, s'il est possible, mon tendre ami, de ta force du sentiment dont je suis pénitrée, et tâches de te faire une idée de ce que je souffre cependant ma santé est meilleure. depuis mon dermier accès de fievre mes [scignements?] de [?] sont passé. j'ai pris pendant trois jours, matin et soir des bains de pieds qui ont dissipé me ebullitions. peut-être qui quand j'aurai reçu de tes lettres qu je parviendrai a me calmer un peu. bon soir, mon cher amour, ma vie, mon bonheur. reçois un baiser aussi tendre que le coeur qui te l'envoi, sois amusé que ce pauvre coeur t'aimeras jusqu'à son dernier soupir.

Le 30.

M. andré est bien reconnoissant de tout ce que tu as fait pour lui à Bordeux. il te prie, puisque tu veux bien lui rendre service, de faire tous tes efforts pour qu'il soit payés de M. [Dutimat?] fils de M. Regnier habitant des cayes S.t Louis. ce jeune homme lui doit en deux billet d'honneur la somme de dix huit cents livres pour l'enciclopédie édition de Paris. il me charge de te faire passer les tîtres, de te prier ardamment de ne pas négliger cette affaire, qu'il te tiendra compte des fraix qu cela pourra t'occasionner. on travaille à ta nouvelle [pendale?] à réveil. la Boîte sera un peu plus petite que celle de ton Pere, mais le mouvement sera de toute conté. je connois l'ouvrier qui est chargé de le faire. bon soir mon cher corail, mon bon, mon tendre ami, penses à ta Laurence, conserve lui ton coeur, elle est digne de le posséder tout entier par son amour, la tendresse et la délicatesse de ses sentiments pour toi mon cher bien aimé.

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Le 31

J'ai fait aujourd'hui plusieurs bonnes opérations dont la premiere (qui je l'avoue m'a beaucoup couté) q été de payer mon terme et de donner congé pour mon appartement, la seconde d'aller m'assurer de la Bonne qui a demandé dans la maison de M. [Ardet], et la troisieme de donner congé à la mienne, qui est allé sur le champ chercher bonne maison et qui me quitte demain de sorte je serai dix ou douze jours sans Domestique. Je n'en suis fâchée que par ce que cela me privera peut-être du du Plaisir de t'écrire dans l'intervalle, parce qu'outre le soin de la maison qu que je veux tenir très propre en cas qu'on vienne pour voir l'appartement, je serai obligée de sortir pour les [complettes?] nécessaires à l'Equipement de [Monsieur] Alex...qu'on habille en chasseur, ce dont il est bien fier. bon soir mon tendre et bon ami t'embrasse de tout mon coeur. Avril le 1er Je suis seule de ce matin à sept heures. Dieu merci, j'en suis debarrasée elle a dit, cher [madame] [Béviere?], que si tu avois été à Paris je n'aurois jamais osé la mettre dehors, que tu l'aimais beaucoup, que la veille de ton départ tu lui avois donné un anneau d'or (elle en porte un en effect depuis ce temps là) qu'il ne tenait qu'a elle de passer en en amérique. J'ai dit à [Madame] Bév...que tous les propos étoient aussi faux, que le don d'un anneau d'or que tes goûts ni tes sentiments ne te portoient vers des femmes de cette espece. J'ai eu aujourd'hui la visite de M. Adet Père, qui a fait semblant de Pleurer son fils et de s'étonner que ce fils ait eu le courage de quitter un Pere qui le chérissoit aussi tendrement. j'ai profité de la circonstance pour lui dire quelques vérités, de maniere cependant qu'il ne peut se fâcher. il compte demander, à fontaine, des articles à tître de commission, pour l'objet de la Rue St. [?] a ce que j'ai pu comprendre. J'ai appris par [?] qu'il n'alloit plus à Montreuil. que M. Papin étoit venu à Paris qu'il avoit affecté d'aller chez des personnes de sa connoissance et de ne pas aller chez lui, ce qui lui fait une peine sensible à le qu'elle m'a dit et il me l'a confirmé. au reste il vit dans une misere affreuse. cette pauvre vielle a été obligé depuis quinze jours d'emporter; en deux fois, dix francs pour se procurer du pain. Bon soir mon bien aimé, Reçois avec tendresse le doux baiser que t'envoi ta fidelle Laurence

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cher amant, ma vie lui appartient. hélas oui, je t'appartiens toute entiere, je n'ai pas un sentiment qui ne soit pour toi, pas une pensée qui ne le rapporte à toi, en un mot je n'existe que par toi et pour toi.

Le 12.

[Babet?] est à mon service depuis deux jours. elle ne sait pas un l'ombre de cuisine, mais elle paroit docile ; je pense qu'elle sera mon fait. notre ami m'a demandé d'une maniere positive un mémoire général de détaillé, il faut absolument que je m'en occupe. ma bonne amie melle B. qui craint avec raison d'être encore obligée à la suite avec son éleve m'a prié de faire plusieurs démarches relations à le affaires. je prévois avec chagrin que je ne pourrai t'écrire de quelque temps. tu sauras, mon bien aimé que nous sommes encore sur le qui-[vive?], le Gardes, les Patrouilles son doublés, triplées. je ne sais comment je pourrai [?] à t'écrire tout ce qui se passe. ainsi tu me pardonneras mon silence sur ce qui le pass en moi,en faveur des nouvelles que j'ai a t'apprendre. tu sais bien que je ne puis vivre sans t'aimer et sans penser à toi que je presse un idée contre mon sein en te prodignant les plus tendres caresses. bon soir mon ame, mon unique, mon tout. que pourrai-je faire, dit moi, pour te prouver a quel point je t'aimes. ce n'est point [?] pour mon coeur, que tu n'en puisse douter, je voudrois pouvoir à chaque instant t'en donner des témoignages plus réels qu des mots, qui quoiqu'ils partent du fond de mon ame t'expriment bien foiblement ce quel point je t'adore.

Le 22.

il y a bien longtemps, mon cher amour, que je n'ai gouté la douceur de causer avec toi, j'en suis bien tourmentée, mais le temps me manque pour tout ce que j'ai a faire. à tout instant il vient du monde pour voir mon appartment. Md. [Béviera?] m'accable de visites et d'honnêtalés[?] pour me décider à prendre un petit appartement au 4eme dans sa maison au coin de la rue des Prêtes, elle m'offre une clef de la porte

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du 21. février 1790

Point de lettre! pas un seul mot de consolation. cruel ami! pouvez vous être aussi insensible aux terribles angoisses d'une femme qui vous adore et que donneroit sa vie pour vous prouver son amour? il y a aujourd'hui huit jours que vous etes parti. ah Jumelle! quel moment! comme il est présent à mon coeur et à ma pensée! - - - Si je n'avois pas vu tes larmes que j'ai regardées comme l'expression de ta tendresse, je ne l'aurois jamais supporté; ouir ma mort eut suivi ton départ; en ce moment même, la sueur qui est son avant courreur[?] couvre tou mon corps . . ah! Jumelle, Jumelle, si tu voyois ton amie! non tu ne la verrois pas sans pitié. . . J'ai eu bien du chagrin de l'accident qui m'est arrivé le 13.[9 h?] j'en ai bien plus aprésent. . . tu disois alors pour me consoler: penses donc, ma bonne amie, qu'il faudroit qui je partira . . . . tu es parti, et rien ne me reste pour calmer ma douleur . . . pourquoi avoir empêché [?] . . de m'écrire en route comme il ma l'avoit promis? M. P. même croyois que tu ferois plus que tue n'avois promis, que tu écrivois en route [pour?] nous prouver combien tu [pensois?] à nous. il s'est aussi trompée. . . je me couche, non pour goûter du repos, mais pour mieux penser à toi. je veux me souvenir des larmes que tu as versées dans [ce?] même lit, la nuit avant celle de ton départ, les recuiller avec mes levres comme je le fis alors . . . Ah! mon bien aimé!

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Le 22.

Je suis partie, a pied, a deux heures et demie pour aller à [siepas?] chercher ton frere pour le mener à ta soeur comme je le lui avoit promis, mais on me l'a refusé sous prétexte que m. Watrin devoit le mener demain au couvent. j'ai dit à m. Prévert que si c'étoit une maniere honnête de me refuser l'enfant je le priois de me le dire pour ne plus m'y exposer: il m'a dit que non que c'etoit la crainte de désobliger M. Watrin. M. P... qui est venu souper avec moi et qui comptoit trouver l'enfant a été fort surpris du procédé malhonnête de m. Prévert, il manquoit Essentiellement a une femme qui s'etoit donné la peine de venir de très loin et qui le faisoit d'ailleurs avec l'agrément du frere ainé. cela n'auroit point empêché M. W. d'aller au couvent. Je te laisses a juger si je méritois ce procédé, mais Je te prie, mon bon ami, si tu veux me procurer quelque fois le plaisir de rassembler ton frere et ta soeur, de faire en sorte que je n'eprouve plus de pareils désagréments. Je cherche a m'entourer de tout ce que tu aimes comme s'il devoit rejaillir sur moi quelqu'e étincelle de cette amitié. il semble que ma douleur soit moins vive lorsque je me trouve avec des êtres qui te touchent de si près; il seroit cruel, cependant, que cherchant un adoucissement à mes maux je trouvasse de nouvelles peines. J'ai dit à m. Prévert, qu'il faudroit bien que l'enfant vint chez moi pour finir son portrait auquel il y avoit encore une touche a donner. il m'a répondu que le peintre pouvoit aller chez lui: je lui ai dit, qui'l n'en feroit rien. tu vois

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qu'il y a un projet formé, qui ne laisse pas que d'être humiliant pour moi; si m. W. rend service à ta famille il le fait payer a tes amis d'une maniere bien désagréable. mais je m'en rapporte à ton amitié à ton honnêteté qui saura distinguer ce qui est honnête et juste de ce qui ne l'est pas ce contre temps redouble bien mon chagrin: moi qui voudroit tenir à toi par tous les liens, je vois avec une véritable peine s'echapper l'occasion de te prouver combien j'ai a [cours?] tout ce qui peut contribuer à la satisfaction de tes proches ainsi qu'à la tienne. ah! pourquoi ne suis-je pas mieux traitée de la fortune, je ferois bien voir à ces gens là que je suis un être respectable, l'argent est leur idole, je leur en donnerois et je les verrois à mes pieds.

hier toute la cavalrie étoit sur pied, on a béni les guidons à notre Dame. le cortège a passé sous nos fenêtres, c'étoit un fort beau coup d'oeil. combien, mon bon ami, j'ai pensé à toi dans ce moment, quel plaisir tu aurois goûté a voir tous ces beaux chevaux! et quelle douceur pour moi de te sentir à mes cotés! . . hèlas! c'est en vain que je te cherches à tous les instants du jour! un [?] affreux regne autour de moi. ah! si tu m'avois aimée, non, cruel, non tu n'aurois jamais pu me quitter.

Mardi 23.

hé bien! mon bon ami, m. W. n'a point paru à S.t aure, et ta soeur n'a pas vu [dutaurier?], ce qui lui a fait beaucoup de peine. J'ai été présente à sa leçon de harpe;

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elle a des moyens si elle vouloit en fair usage. mais elle m'a promis de mettre tous les instants a profiter et je crois qu'elle tiendra parole. il est dû au maître de harpe cinq cent dix livres, il seroit désespéré si'l ne recevoit pas un accompte à la fin du mois. Je lui ai promis de lui faire part aussi tôt que je les auroit reçus, des nouvelles qui pourroient le concerner. M. ducalvaire paroit me prendre en amitié, elle est entrée dans beaucoup de détails avec moi, entres autres, sur la négligence de M. W. qui n'a pas mis le pied au couvent depuis plus d'un an; elle prétend que cet abandon [?invîte] beaucoup des ennuis de ta soeur qui a le plus grand besoin d'être en couragée. Je lui ai répondu que je ferois de mon mieux pour la consoler et l'engager a faire des progrès, mais qu n'en étant pas chargée d'une maniere directe, je ne voulois rien faire qui put porter ombrage à M. W.

Je le [répete?], mon bien aimé, tu es sage et prudent tu prendras le parti que tu croiras le meilleur et tu compteras sur moi comme sur toi même. bonsoir, mon unique, mon tout, l'ame de mon ame, puisses tu penser à ta bonne amie, autant qu'elle pense à toi, et l'aimer autant qu'elle t'aime. les ouvriers de la Bastile on figuré ce redoutable chateau, taillé dans une seule pierre, que dix d'entre-eux portent sur une civière précédés et suivi d'un détachement de Garde nationale et au bruit d'une musique guerriere, ils viennent de passer sous nos fenêtres, c'est la

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Paris le 18 Décembre 1790

comment le peu-il qu'étant arrivé en amérique le 26 avril j'ignore encore le 18 Décembre votre arrivée dans votre famille. votre silence est il [forcé?]? [?] vos lettres ne me sont-elles point parvenues? il faut que cela soit, car je ne puis me persuader que vous m'[?] completement oubluée, ni que soyez indifférent sur l'inquiétude ou me [jette?] l'incertitude des événements. Graces au Ciel! Je viens d'apprendre par une [voye?] Etrangere que vous etes au sein de votre famille et que vous jouisses d'une parfaite santé. le Plaisir que m'a fait cette heureuse nouvelle a été bien troublé par les détails qui l'on suivi ce n'est point sans une peine sensible que j'ai appris qu'aux chagrins que vous épouvies ici, L'Etat actuel de l'intérieur de votre famille, y avoit beaucoup ajouté. seroit-ce là le motif de votre silence? je ne vus le pardonerois pas. hé quoi! mon jeune ami, avez vous sitôt oublié la tendre amitié qu j'ai pour vous, le vif intérêt que je prends à tout ce qui vous concerne? si tout réussiroit au gré de vos desirs et que vous m'écrivisses: Je suis heureux et content: je serois satisfaite. mais vous [aver?] des chagrins et je ne les partage pas! que vous ai-je donc fait? n'oublies jamais que mes sentiments pour vous ne sont ni du moment, ni de circonstances, ils sont tels que vous les mérites, ils sont tels que vous ne pouvez sans ingratitute refuser de me faire partager vos peines en m'accordant une entiere confiance,

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je suis vous le [savis?] incapable d'en abuser. tout ce que j'ai appris ne m'a point etonnée, je l'avois [penenti?] si je ne vous en ai point parlé plutôt c'est pas une Extréme délicatesse, je ne voulois pas arracher vos secrets; combien il m'auroit été doux de les devoir à votre amitié! mais ce que n'a point produit l'intimité d'une vie privée et sédentaire, dois je l'attendre lorsque'un espace de dix huit cent lieues nous sépare? non, il faut que J'aille audevant de vous et que je vous dire: si vous etes véritablement mon ami la plus grande preuve que vous puissiez me donner de votre amitié c'est de ne me laisse ignorer aucuns de vos chagrins, c'est de les [epancher?] dans le coeur d'une amie qui vous est entièrement dévouée, de chercher dans ton sein des consolations que vous ne trouveras peut-être par ailleurs, car si nous trouvons beaucoup d'amis empressés de partages nos plaisirs peu vont audevant de nos peines: moi, mon cher Jumelle, ce sont les seules confidences que je suis jalouse de ne partager avec personne Lorsque le bonheur accompagnera vos pas, dites moit seulement: Je suis heureux: mais si le malheur venoit vous accabler [accoures?] vers votre ami confié lui tous vos chagrins bien [sur?] de la trouver disposée à les partager et a méler les larmes aux votres. si vous avez reçu toutes les lettres que je vous ai écrit depuis votre départ de Paris celle-ci doit être la quatorzieme. je suis entrée dans

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tous les Détails que vous pour ces desires. si je reçois promptement de vos nouvelles je vous dirai pour quel motif je ne vous en fais aucun en ce moment. Je me bornerai pas le [?] a vous dire que la santé de [M]odeste s'altere beaucoup par le chagrin que lui cause l'abandon de la famille; m. Watrin est si occupé par les affaires Publiques qu'il ne peut lui donner aucuns soins, actuellement il le pourra moins que jamais puisqu'il est nommé Juge de Pais. la pauvre petite n'a que moi pour la consoler et malheureusement je ne puis lui donner que des consolations verbales et l'engager a avoir toute confiance en un frere qui l'aime et qui surement s'occupe d'elle. Dulaurier se porte bien il a eu la Rougeole ainsi que je vous l'ai mandé dans le temps. notre bon ami, notre bonne amie et [alex?] -vous écrivent c'est pourquoi je ne vous dis rien pour eux. tous vos amis et toutes vos connoissances on conservés pour vous les sentiments que vous leurs connoisses. Je vous répète, mon cher Jumelle, ce que je vous ai dit souvent; mon amitié pour vous est indépendant des temps, des lieux. et des circonstances: si j'etois assez malheureuse pour que vous [?] à m'oublier, j'en Gemirois, mais je ne vous en [?]

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