Diary and algebra notebook, Joseph Stripounsky, 1940 (in a book enclosure)

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Left page Beaucoup font la lessive. Au dortoir il y a du chahut, matches de lutte etc. Les étudiants sont tous très joyeux. Jeudi 23 mai 1940 La ration diminue. 1 pain pour 6. Mais il n’en reste plus. Les esprits commencent à s’agiter à cause de cela. Un petit scout veut bien nous faire des commissions. Il achète pain et margarine mais ne parvient pas à faire son compte. Il était temps j’avais l’estomac dans les talons. Le commandant n’en sait rien pour le départ. Des femmes charmantes distribuent cacahuètes et chocolat. Ravitaillement seulement vers 3h. J’engage partie de combat naval avec Bobby. Les ordres se contredisent. Continuer, pas continuer études ! Souper à 8h pain, pâté, pinard. Bataille en règle pour du vin. Pâté de foie mauvais, réclamations inutiles. Certains types peuvent sortir. Beaucoup de parents cherchent en vain leur fils. Pas de liste des types dedans. Jusqu’ici aucun contrôle. Des types font leur commission dans l’escalier. La concierge engueule tous ceux qui approchent les fleurs. Elle est promue capitaine des fleurs. Le camp était un camp de concentration pour espagnols « Qui y entre n’en sort plus ! » (mot d’ordre). Dans notre local récital de piano par plusieurs types : classique et jazz. Le gendarme met fin au concert car il faut éteindre la lumière. Vendredi 24 mai 1940 Pain et pâté de foie, pas de café. Cela devient dégueulasse. Peu de chance pour partir. Avons dîné pain, pâté, café ! Peux seulement m’inscrire forestier. Je le fais. Les conditions sont inconnues. En haut récital de piano. Je refuse des propositions de fuite : sauter le mur ou en auto. Pas d’instructions précises. Pas question d’études. On ne fait rien. Se tourner les pouces. Permission

Right page de 6 à 8h30. Voulons aller à Saint Jory. L’autobus arrivera trop tard. Allons au restaurant. Dîner pour 14 francs. Potage, viande, légumes 2 desserts. Rencontre Kirchen devant la grille. En ville rencontre Boisier qui a un excellent régime : libre tout le temps. Je télégraphie à Saint Jory. Rentrons un peu en retard. Samedi 25 mai 1940 Je déjeune avec des brioches et du jus de chaussettes. Récital de piano. Impossible de se désengager de forestier ou d’aller à Paris, zone de guerre. Pour dîner saucisson ou singe en boîte + vin. Partirons pas avant lundi. On s’ennuie. Permission de 6h à 9h. Prends mon vélo, vais à St Jory. Personne là. Sont à Gratentour. Chemin très compliqué. Arrive finalement. Quelle surprise !! Ils sont chez le garde champêtre. Quelle installation. Je rapporte des vêtements et du ravitaillement. Je rentre au camp avec 5 minutes de retard. Maman viendra nous voir demain. Elle avertira Labeau. Dimanche 26 mai 1940 Les prêtres sont installés dans notre local. Permission toute la journée (7h-22h). Maman vient nous voir. Vais dîner avec elle. Part à 3h. Je rencontre Demaury. Il a été bombardé très souvent. On va au café puis on se promène. Les espagnols se promènent pieds nus en ville. Spectacle 100% français. La saleté est le propre (hum !) de cette ville. Il paraît que c’est partout comme cela ! Je m’achète un livre. Cherche en vain les Gunsburg. Rentre au camp à 8h00. Il y a un concert. Des anversois sont arrivés. Ils font un chahut de tous les diables. Certains sont saouls. Pas de discipline. Les jettent avec tout ce qui se trouve sous leur main. On apprend qu’une cantine vient d’être installée.

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Left page Lundi 27 mai 1940 Dans le dortoir ont dit que ceux qui n’ont pas d’obligation militaire sont libres. Maman et Labeau viennent. Le major va chez le commandant. Nous sommes immédiatement libérés. Je fais mes paquets. Pas moyen de voir de Brenaeckel. Vais dîner avec maman. Après le dîner rentre immédiatement à Gratentour. Maman fait des commissions. Papa et Asry dorment. Quelle installation primitive. En tout deux chambres, cuisine feu de bois, un buffet, deux lits quelques pots quelques assiettes voici tout le ménage. Dans l’autre chambre (la nôtre) un lit, une table, un buffet, une armoire. De l’eau dehors, pas de WC. Façade dégoûtante, il y a un cochon, un chien, un chat des poules et des poussins. Quelques plantes. La femme travaille dans les vignobles : 12 heures par jour, 1 franc l’heure. Le mari garde champêtre le fils apprenti maçon. Mardi 28 mai 1940 J’ai bien dormi. Passe la matinée devant la maison, jusqu’au dîner qui n’est naturellement pas assez. L’après-midi je fais des courses à Toulouse. En route on me demande mes papiers. La nouvelle de la trahison de Léopold est affichée partout à Toulouse. Les Belges sont montrés du doigt ! J’arrive en retard pour le change. Le matin j’étais allé à Bruguières mais il n’y avait pas d’argent en caisse pour changer. Je rencontre le Führer du train. Une distribution de provisions devrait avoir lieu ce soir. Elle n’a pas lieu. Il fait mauvais, il pleut. Je commence à recopier mes notes. Mercredi 29 mai 1940 Après le déjeuner, je vais à Toulouse. Je change à Aucamville. Envoie lettres de Toulouse. Achète

Right page Lundi 27 mai 1940 différentes choses. En cours de route, rencontre compagnon de train qui veut nous rendre visite. L’après-midi il fait un temps dégoûtant, je reste à l’intérieur. La presse française est déchaînée contre Léopold, le roi traître, félon, etc. Je lis et cueille quelques cerises. Je vais me coucher assez tôt. Jeudi 30 mai 1940 L’acte presque incroyable de Léopold semble se confirmer. La reine y est mêlée. La stupéfaction règne partout. Heureusement les alliés tiennent le coup. Le ravitaillement se fait par un boucher, un boulanger et un épicier chacun avec son auto. Pour tout magasin il n’y a ici qu’une épicerie. A Bruguières il y a plusieurs magasins mais d’après le règlement il est interdit de sortir de la commune. Le matin j’aide à la cuisine, fais une petite promenade. Le dîner est normal et à 12 heures. L’après-midi je vais me promener et fais la connaissance d’une partie de la colonie belge de Gratentour. Maman fait des achats à des prix astronomiques. Je vais chercher du lait. Les grandes maisons qui sont répugnantes par leur saleté sont appelées « châteaux » (les fermes de Flandre sont plus propres !). Définitivement fixé mon frein. Asry à un fort rhume et est très ennuyeux. Papa se morfond. Je cueille des cerises à volonté dans le jardin. Des lâchers de parachutes ont eu lieu. Pour tuer le temps je fais des réussites. Le coucher de soleil est magnifique. Les feux de nuages sont tels que l’on pense voir de hautes montagnes. Toujours pas de réponse de Paris. Passons la soirée au coin du feu. Vendredi 31 mai 1940 Asry est fortement enrhumé. On fait venir le docteur. Je suis fortement piqué par des fourmis (?). Papa rencontre le premier bec de gaz : on reçoit une réponse négative de Paris. En effet les étrangers ne peuvent pas y résider. Il faudra donc chercher du travail. Cet après-midi à trois heures recensement à

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Left page la mairie. Henry de Man était dans la combine avec Elisabeth. L’œuvre d’Elisabeth était déjà la préparation de la trahison. Passons la matinée à la maison. Un type avec une mercerie ambulante nous vend des sandales. Le médecin commandé n’est pas venu. Dîner assez copieux. Les gendarmes arrivent avec 2 heures de retard. Je vois enfin la demoiselle d’école, modèle 1830. Fais connaissance d’autres juifs. Des polonais sont passés par ici ce matin, paraît-il. Le recensement finit vers 7h00. Le maire me dit d’aller m’inscrire chez Mademoiselle. Suis allé deux fois en corvée de laid ! Samedi 1 juin 1940 Je me lève assez tard. Vais chez la demoiselle d’école. Elle constate que ma carte d’identité est écrite en belge. Ongehuwd est mon lieu de naissance ! Enfin dans un coin pend son certificat d’aptitude pédagogique pour classes primaires délivré en 1910. Elle ne semble pas savoir ce qu’est l’ordre. Mon nom est inscrit sous un menu ! Par après je me rends à Bruguières : il y a un coiffeur, mais il travaillait à son champ. Un cordonnier passait tous les quinze jours. Maintenant plus. J’ai rencontré deux compagnons du train. Asry était content car on avait du pudding. Cependant il fait le difficile et est très embêtant. Jeannot s’amuse à chercher des pies. Il en a ramené cinq. Ils vont les manger. Maman fait la lessive et après on va au village. On discute de la situation. Une vieille dame malinoise se plaint du manque de légumes et du feu. Elle est vraiment rigolo. Encore une qui trouve que le chocolat est du sable mélangé avec quelque chose d’autre. Papa a une flemme formidable. On soupe des macaronis et du café. Le café français est dégueulasse. Tous les belges se demandent comment on peut vivre dans de telles conditions : batterie de cuisine quasi inexistante, pas de feu commode, pas d’électricité, une chambre pour 3 personnes. Les gens n’ont aucune notion d’hygiène. Ils ne se lavent jamais et sont dégoûtants.

Right page Ils travaillent et vivent comme des bêtes. Tout le monde est de cet avis. Ce soir on constate que monsieur Mech est un coiffeur. Asry a raconté au client que nous sommes passés par Paris (= St-Jory) mais que papa avait oublié son pyjama à Pelouse (= Toulouse) et qu’il était allé le chercher. J’ai dû remplir ma feuille d’allocation aujourd’hui. Encore une preuve de l’impropreté est le nombre effrayant de fourmis et de mouches qui se promènent dans la maison et ailleurs également. Les gobe-mouches semblent être des objets inconnus dans le pays. Je suis la principale victime de ces fourmis, je suis mangé de haut en bas. Les soirées sont ici semblables monotones. Une lampe à pétrole éclaire imparfaitement deux des quatre coins de la chambre. Asry fait semblant de dormir. Papa s’ennuie et se couche sur le lit. Maman fait semblant de lire le journal qui ne comporte que deux pages et moi-même je couche ces quelques notes pour passer le temps. D’après ce que j’ai entendu, il y aurait possibilité de continuer les études. Que je serais content si cela est vrai « les jours se suivent et se ressemblent » Dimanche 2 juin 1940 Je pars ce matin avec papa à Castelginest à vélo. Pour revenir il m’a stupéfait avec l’aisance dont il a grimpé la côte. Quand nous sommes rentrés le dîner était presque prêt. J’ai encore ciré les souliers et cueilli quelques cerises pour le dessert. L’après-midi nous sommes allés toucher l’allocation pour les réfugiés. Cela a duré un petit temps. Jeannot a exécuté les petites pies et va les manger ce soir. J’ai écrit une lettre pour la recherche d’un emploi pour papa. Maman est fermement sûre que c’est l’affaire des Zwaantjes qui est à la base de la non-admission à Paris. Nous irons demain voir à Toulouse. J’ai eu la satisfaction de constater qu’un athénée belge est en formation à Toulouse. Une procession a eu lieu cet après-midi. Nous ne l’avons pas vue.

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Left page Lundi 3 juin 1940 Comme décidé nous allons à Toulouse. Il fallait se lever tôt, aussi Asry s’est-il réveillé plus tard que d’habitude. La secrétaire n’a pas voulu donner d’autorisation sans voir papa. Elle trouve beaucoup trop de travail de remplir deux papiers. Je prends 35’ pour aller. L’autobus arrive seulement à 9h00. D’abord nous allons au Crédit Lyonnais. Nous décidons de prendre un bain. L’établissement est fermé trois jours par semaine pour économies ! Quelle propreté !! Impossible d’arriver à la Banque de France. Je m’inscris comme étudiant, fais un tour au marché. Dînons à notre restaurant ordinaire. Comme il ne reste plus rien à faire nous rentrons. Je m’achète un bonnet de police. Les parents arrivent 3h après moi. À Toulouse nous avons rencontré beaucoup d’anversois et reçu l’adresse de Rose et Gisèle. La soirée se passe comme d’habitude. Pour le souper un changement. Du poisson. Mardi 4 juin 1940 Comme décidé je pars après le passage du facteur pour Saint-Sauveur. Reçu lettre de monsieur Aymard. Je fais une carte routière de la région. Je trouve Bobby. Les parents sont partis à Toulouse. Demain il y aura une réunion des étudiants belges. Nous faisons une promenade. Je rentre seulement vers midi. Asry a rédigé un journal dont voici le contenu : « Je viens d’Anvers, 168 rue van Schoonbeke. Nous sommes allés à Bruxelles en camion. Après nous avons pris un train pour Paris. Restés jours et quatre nuits dans le même wagon. Papa est allé chercher son pyjama avec mon grand frère Joseph. Mon grand frère est resté plus longtemps à Toulouse. Nous sommes allés chez madame Mech. À Bruxelles (= Wervicq) il y

Right page a des alertes. Ici il y a des lapins, un cochon, un coq des poules et des grands poussins, des petits poussins, des poulets, des serpents (= chenilles) nous sommes vingt personnes. Avec les bêtes et Bobby (le chien) ça fait 7. À Bruxelles il y avait une drôle de pompe et ne savait pas bien pomper. Ici bien. Il y a des drôles de fenêtres chez Mme Mech. Nous sommes belges. J’ai une carte d’identité. Il n’y a pas de cordonnier ici. Joseph se rase, papa aussi. Nous sommes venus de Castelginest en auto-stop. Avec un nous sommes entrés dans une grange. J’ai 4 ans passés. Nous avons mangé de la soupe à l’épicerie (le premier jour !). On a ramassé des fèves et des bêtes (= doryphores). La boulangère avec l’auto. Joseph gerce aux lèvres. Il y a beaucoup de mouches. Maintenant on dort au lit. Avant par terre. J’ai reçu fleurs de Léontine » end of quote from Asriel’s journal Après le repas du dîner je prends l’heureuse décision de me laver la tête quand l’eau est chaude. Des agents de sûreté se présentent et demandent tous les papiers. Moins d’un quart d’heure plus tard, des représentants d’une firme (américains !) proposent à papa un emploi de dessinateur. Papa devient de plus en plus optimiste. Police 1262 RK5. Demain j’irai à Toulouse à la réunion. Le temps se maintient au beau. Il fait une chaleur suffocante. Une dame de Marseille s’arrête quelques temps devant la porte pour se reposer. J’ai acheté un attrape-mouche qui améliore quelque peu la situation.

Mercredi 5 juin 1940 Recevons lettre d’Aymard (inspect. travail). Matinée sans histoires. Asry est très embêtant. Il fait une chaleur étouffante. Je parviens à prendre un semblant de bain. En résumé : je m’ennuie. Après-midi je dors un peu et ensuite je vais à Castelginest. Il fait beaucoup trop chaud pour aller à Toulouse. Cette réunion n’a d’ailleurs pas grande importance. L’épicier ambulant

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Left page nous délivre du sucre. Nous devons lui donner la carte semaine prochaine. Hier Dunkerque a été abandonné par les troupes alliées : 355 000 ont été évacués. Maman est heureuse que papa ne soit pas allé à Paris car le bombardement d’avant-hier a faits 250 morts et 650 blessés. La RAF a riposté à Francfort, Munich et Ruhr. Ça leur fera du bien. Asry est d’accord pour rentrer à Anvers à condition que les alertes soient complètement supprimées. Jeudi 5 juin 1940 Matinée sans histoires. J’écris quelques lettres puisque je suis le secrétaire attitré. Nous allons l’après-midi à Toulouse. Faisons 4 km en 35 minutes. En cours de route je suis indisposé et nous sommes obligés de descendre. Allons d’abord au Crédit Lyonnais pour la déclaration et quelques adresses dans le bottin. Ensuite au Monoprix pour acheter différentes choses. Il y a un monde fou. Tous réfugiés. Chez Gaspy impossible d’entrer. Vais rue du Levier et me fais inscrire pour l’athénée. J’y rencontre Baisier. Il travaille dans un bureau militaire. Ensuite nous prenons un bain. Quelle installation primitive ! Prenons une consommation et rentrons. Je me sens à nouveau mal dans le tram ! Entretemps Asry avait fait la connaissance d’un petit garçon. Jeannot a échangé Bobby contre un autre chien de loin moins joli. Vendredi 7 juin 1940 J’ai l’estomac dérangé. Asry est terriblement ennuyeux. Je ne sais vraiment pas quoi faire ici. Je serai content quand j’aurais un travail quelconque. Les gens sont calés en arithmétique : à l’épicerie 100g à 18 francs le kg = 3,20 francs et ne comprennent pas comment cela peut être 1,80 francs. Ils comptent en livres et ne

Right page parviennent donc pas à passer de 125 g à 100 g. Asry découvre cet après-midi un serpent dans le jardin. On s’imaginait que c’était une chenille mais ce n’est pas vrai. Il faut être à 17h30 à la mairie pour toucher l’allocation. Mme Mech va fêter à 40 km d’ici l’anniversaire de la mort de sa grand-mère. Asry lui dit que si elle voit des boches en route elle doit les arrêter. Pour changer je vais une fois écouter la radio. Les boches ne trouvent pas mieux que de faire une émission sur longueur d’onde française (Toulouse). Mech nous raconte qu’il ne gagne pas plus que 425 francs par mois. Etonnant qu’il y ait des communistes ! À la mairie, touchons allocation. Le maire est seulement en retard de trois quarts d’heure. Les ouvriers belges sont de véritables carottiers : ça ne vaut pas la peine d’aller au travail, c’est trop loin ! Un ajusteur de Herstal ne veut pas travailler sans avoir casé son chien en sécurité ! Il le considère comme son enfant. Il a marché pendant quatre heures sous la mitraille pour le retrouver. Il gardait des paquets qu’ils avaient perdus ! Samedi 8 juin 1940 Je me lève tard et passe la matinée en m’ennuyant. À midi je vais me coucher d’ennui. Enfin nous allons à Bruguières où nous rencontrons Mmes Sireau et du führer. Les magasins sont très mal approvisionnés. Pas de pain d’épices, savon, cacao ! La poste n’avait plus de cartes postales. Elle va en commander ! En réalité nous sommes encore assez bien logés. Les autres sont tous au milieu d’un sale patelin et aucunement installés. Yvette a passé son examen de primaire mais n’a pas reçu de certificat car ce n’était pas, jusqu’ici, autorisé par le gouvernement (aucune instruction donnée). J’ai l’adresse de l’école universelle qui semble être très bien. Les cours sont très complets et coûtent 96 Fr. par mois. En résumé, je m’ennuie d’une façon magistrale. Papa aussi.

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