Brasseur. Tableau de l’administration des Isles sous le Vent par M. le Brassuer : ancien administrateur par interim des dites îles : manuscript, [ca. 1780]. MS Fr 557. Houghton Library, Harvard University, Cambridge, Mass.

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l'embarcadaire et à la paroisse ; quoiqu'il n'y ait point de servitude sans titre, il y en a une naturelle et indispensable dans les Colonies, où l'on doit plus considérer les choses que les personnes.

Ce chemin cependant ne lui est accorde qu'après une reconnoissance sur les lieux faite en présence des parties ou après les avoir juridiquement appellées.

S'il y a des oppositions à la demande du chemin, on ordonne qu'elles seront signifiées au demandeur pour répondre dans un delai fixé en même sans recourir à cette voye qui n'a lieu que dans les cas sommaires ou renvoye la contestation pardevant le Juge des Lieux, comme Commissaire en cette partie, pour y être suivie suivant les derniers erremens, et sur la procédure instruite et raportée le Tribunal porte son Jugement.

Mais lorsqu'il y a eu une communication ordonnée d'une demande pour y fournir des déffenses dans un certain délai préfix, et que ce délai s'ecoule sans oposition, on donne défaut contre les parties adverser et on adjuge au Demandeur ses conclusions, quand sa prétention est jusitifiée, sauf l'apel au

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Conseil des dépêches.

Pour les prises d'eau et ^^les réunions on instruit la procédure dans les mêmes formes et c'est le même Tribunal qui les juge.

On voit que ces matieres essentielles ne sont soumis et à aucune autorité despotique ou arbitraire, puisqu'elles sont jugées par un Tribunal que le Roi a créé, mais il seroit à désirer que ce Tribunal fut obligé de tenir une séance toutes les Semaines, parcequ'il ne peut être vraiment utile à la Colonie et remplir le but de son institution qu'en jugeant promptement et sommairement les affaires. Toutes les autres matieres civiles sont du ressort de la justice ordinaire, et par conséquent étrangere aux administrateurs à moins qu'ils ne prennent leur séance aux Conseils, où, ils n'ont comme les autres juges que leur voix délibérative.

Réparation et entre tien des chemins _________________________________

La réparatino des chemins est l'object qui

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cause le plus de sollicitude aux Administrateurs et qui leur attire le plus la haine des gens mal intentionnés: Use-t-on de ménagement et de douceur? Les communications deviennent impractiquables, et on finit par devenir l'objet du mépris de ceux dont on a été aimé. Montre-t-on une fermeté juste? Regarde dabord comme un tyran contre lequel on se permet les satyres les plus revoltantes, on est sûr d'obtenir enfin l'estime générale. Les chemins ne seront donc bien entretenus à Saint Domingue que quand on y verra des Administrateurs capables de sacrifier leur repos à l'amour du bien public, en effèt it faut se sentir un ame élevée et une sorte de superiorité sur les autres hommes pour leur faire du bien malgré eux.

Les chemins de la partie du Nord qui avoient été très bien réparés et entretenus sont le Gouvernement de M. de Reynaud, étoient déjà en mauvais état six mois après son départ, parceque les plaintes de beaucoup de particuliers avoient parus justes à son successeur.

Il n'en est pas moins vrai, qu'il ne faut cesser de veiller à l'entretien des chemins, parceque c'est

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c'est de là que depend la prospérité de la Colonie, et que la plus petite négligence continuée à cet egard ressemble parfaitement à l'inconduite d'un homme qui en ne s'arrierant que peu à peu chaque année dans ses revenus, n'en complette pas moins sa ruine par des anticipations que les Capitaux seuls peuvent payer. C'est en forcant chaque habitant d'entretenir la partie de chemin qui lui est assignée, qu'on évite ces corvées publiques dont les réparations sont quelquefois faites d'une manière assez injuste parles Commandans de quartier; inconvéniens qu'on doit le plus éviter et qu'on évitera toujours quand les menues réparations seront faites avec exactitude.

Au Surplus les Administrateurs d'après les formes établies, ne font jamais reparer un chemin, qu'après avoir entendu les dires et représentations des parties intéressées, dont on dresse un procès verbal que les Chefs homologuent. Quoique la pluralité des voix doit la vraie mesure de l'intérêt de plus grand nombre en semble devoir mettre toute opération à l'abri des clameurs des

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oposans, cependant cette forme sage établie et practiquée à Saint Domingue, excite toujours au loin des plaintes dangéreuses; le Procureur ecrit à son Commettant, j'aurois pu vous fabriquer 50 millions de sucre, de plus, si je n'avois pas été forcé de fournir à des corvées qu'il étoit possible de retarder. Il n'est pas même sans exemple que, les gens les plus intéressés à la confection du chemin et qui avoient signé le Procès verbal ayent écrit contre ce qu'ils avoient demandé pour couvrir, sans doute, d'autres negligences particulieres qu'ils sont enchantés de faire retomber sur les Administrateurs, surtout quand ils sont attachés à quelque parti qui leur est contraire.

S'il est bien constaté d'après le caractère connu de la plupart des Procureurs, d'habitation (car il n'y a plus gueres que cette espece d'habitans dans la partie du Nord), que les chemins ne seront jamais bien entretenus que quand les Adminstrateurs montreront de la fermeté; n'est-il pas évident qu'il est de la sagesse des Ministres du Roi de