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n'ecouter qu'avec beaucoup de circonspection les plaintes des proprétaires qui demeurent en france, et qui quoique souvent dénués de toute mauvaise intention, mais presque toujours trompés par des delations absurdes, croyent aisément qu'on a voulu les ruiner, et ne cessent de dire qu'à un aussi grand éloignement, les Gouverneurs abusent toujours de leur autorité, ils font des Tableaux exagérés de leurs pertes d'après celui de leurs procureurs, le travail le plus indispenable leur a toujours coûté plus de Cent milliers de sucre, et ils ne veulent pas sentir que sans lui leur deurée n'eut pas pu aller jusqu'à l'embarcadaire où il faut nécessairement qu'elle se rende pour leur procurer du revenu, et qu'un pays comme Saint Domingue, sans des communications bien entretenus, ne tarderoit pas à devenir ce qu'il étoit autrefois un Camp de Tartares, un séjour de flibustiers de pillage et de dévastation.
Il est aussi à remarquer que ces plaintes presque toujours injustes de la part
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de ceux qui se disent mécontens, se sont étendues à un tel point dans la Capitale qu'il ne paroit pas un ouvrage sur les Colonies, où les administrateurs ne soyent peints comme des hommes cruels, occupés sans-cesse à aiguiser le fer du despotisme.
On sentira facilement d'après ces observations que pour ne pas rendre les Adminstrateurs victimes de leur zèle et ne pas soupconner légerement leurs intentions, il est necessaire de considérer que l'intéret qui fait parler ou ecrire le Procureur d'habitation n'est pas le même que celui du Propiétaire, l'un couperoit volontiers tous les arbres par leur racine pour en avoir sur le champ tous les fruits, l'autre a le plus grand intéret de les conserver parcequ'ils doivent être un jour le patrimoine de ses enfans, le procureur voudra toujours faire le plus de sucre qu'il sera possible, parceque c'est sur les revenus qu'on lui paye tant pour Cent et qu'il s'embarassera fort peu de l'habitation quand il en aura tiré la
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fortune à laquelle il aspire, au contraire le propriétaire, dont l'intéret n'est pas de sacrifier l'avenir au présent, sent mieux que personne la nécessité des chemins.
La conclusion de ce Chapitre est 1ò. Que les soins et la vigilance dans cette partie ne peuvent causer que le plus grand bien en évitant les corvées publiques de longue durée, ou les Commandans de quartier sont toujours juges et parties et ménagent souvent les uns au préjudice des autres
2ò. Que chaque habitant doit avoir sa portion de travail séparée conformément au Tableau ci-après qui doit être arrêté dans les assemblées des paroisses et homologué par les Administrateurs, après avoir entendu les dires et représentations des parties
Tableau
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Tableau de distribution de Toises, longueur du chemin de . . . . . . . dépendance de la Paroisse du . . . . . . . . . . suivant le Procès-verbal du S . . . . . . . . Arpenteur, lesquelles Toises sont réparties sur Negres contribuables au dit chemin, d'après le récensement général de l'Année . . . . . . à raison de . . . . . Toises par tête de Negre
Noms des Habitans | Leurs Negres | Toises allouées en dedommagement s'il y a Lieu | Toises que chaque habitant doit fournir le plus à la proximité de son habitation | Local des Toises | Toisé suivant le proces verbal du S. . . . . . . . . Arpenteur. |
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prêter à aucune rigueur que dans des cas absolument indispensables, pourra rendre plus légal par ce concours cet acte d'autorité absolument nécessaire, sans que cela doive nuire à la fermeté que les circonstances peuvent exiger.
Main-forte pour l'exécution des Sentences et arrêts. _________________
Lorsqu'un Créancier a obtenu contre son débiteur une sentence ou un arrêt portant contrainte par Corps pour dettes de Cargaison, il présente une Requête au Gouverneur général pour avoir la main forte nécessaire à son exécution, et elle ne peut lui être refusée, conformé ment à l'Ordonnance de 1775.
Quand toutes les autres dettes ne sont pas de cargaison, la main forte ne peut être accordée que par les administrateurs