Livre de Jean d'Ibelin

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LIVRE DE JEAN D'IBELIN.

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de son conquest ou descheete ! . Mais se Tome faiseit en la maniere avant ditte* dou fid livrer k vendre, et le fid fust vendu 5 et le seignor fust delivrd de la prison et dou pooir de ses henemis 4 , le seignor est tenu de restorer le fie 5 & son home, qui ensi aura cstd vendu, ou le vaillant de la rente dou fid, chascun an, tant come sa feme vivera. Ne le fid ne deit estre vendu k maison 6 de religion na com mune, n'a yglise qui acheter le vueille 7 *, ne k home qui ne puisse £6 acheter 8 ; et ce il le fust , le seignor le peut recouvrer dedenfc 10 Tan et le jor, reiidaut ce quil fu vendu & celui qui Tacheta, quitant li et laissant li les biens 11 que il en aureit receus. Et se Tan et le jor passe que il n'ait le fid le seignor rechatd 12 , il demorre quitement en pais k celui qui Tacheta 15 ; que le seignor ne autre ne le poreit rechater 14 ne aveir, que par la dreite assise de la vente des fids. Mais dedenz Tan et le jor peut le seignor faire treis choses : Tune si est que il peut le fid dessus dit racheter* ou eschangier k autre sien 15 fid* ou vendre dou sien fid por celui recovrer 16 . Et ces treis choses sont contre Tassise, tot aussi come est la vente dou fid 17 : car, por nulle autre assise 18 que por ceste 1V , le seignor ne peut rien vendre de son fid t ne eschangier a autrui fid, ne acheter fid qui ne soit contre iassise b ; et la vente meismes qui est dou fid franc, qui ne doit point de servise ne domage ne de redevance, est contre Vassise c . Quar nul fid ne se vent par r assise que celui qui se vent por dete coneUe en court ou k qui Ton l'a preuvd 20d .

1 Et la feme aussi, etc. n'est pas dans c. — 2 Mais se Vome le faisseit en la maniere avant ditte. a. — 5 c. — 4 c. — 5 Mais se Tome, en la maniere avant dite, done ledit fie 1 [faisoit doadit fie*, d. e.) et delivre le seignor, le seignor est tinus de restorer li le fid. b. e. t. 6 Ne doit estre refuse* a vendre h nulle tnaison. c. — 7 c. *— *Ne a home, etc* n'est pas daHs c. — 9 Fait. 7. Feist i. — 10 Qui Acheter le vuiille. Et se aucun des avant dis Tacheteit, (la) condicion de la vente dou fid por tel besoin, doit estre motie ou livrer dou fid, cest a saveir que le fid doit estre livrd dedenS le tiers jor ou il aura estd crid a vendre, et que, se le seignor le veaut ravoir dedens. c. — 11 Les rentes, c. — 12 Passe que le seignor n'a le fid rechatd. b. c. d. t. t. — 13 Qui acheid Taura. c. — 14 Recovrer. b. c, d. a* t. — 15 c, — w 6. Ravoir. c. D. ft. Recevoir. r. — 17 Tot aOisi, etc. manque dans d. 18 Chose. c« *— 19 Que por ces m. dessus dites. C. — 20 c.

doftiensis, sorvris tarn, tnatrii videlicet regis, ereptus a wit culis, in prittinam libertatem se recepit. Les mots interve nientibtu amicis suis, ne peuvent 6tre regards comme une preuve de rexecution de la loi , qui d'ailleurs ne fat f endue qu'apres Tan i 187, car 1'interventioft des amis 6tait una chose naturelle. La ranoon de saint Louis fat payee par les seigneurs de Tarmee et completed par le tresor des Templiert. (Joinville, p. 73, 76.) La Prance resta 6trangere k cette glorieuse defense. Cependaftt il ne faut pas croire que la captivity des seigneurs fat Sans influence sur leurs sujets d'Europe, et nous &onnerons peut-elre les lecteurs, en disant que cette influence fat souvent heureuse; ainsi, on possede one charte de Re nauld de Dampierre, de Tan ia33, qui accorde a ses vassaux certaines franchises, pour remercier t>ieu de Ravoir delivre" de la prison des Sarrasins. (Archives de Joursanvault , 1. 1, p. 161, n* 928.)

* La prohibition est ici ahsolue, tandis que dans le chapitre ccxxxiv p. 37a , elle ne porte que sur les fiefs aliens sanz assise, sanz usage et sanz otroi dou seigneur. D convient de remarquer que le manuscrit c. presence une lecon diam£tralement oppose'e a celle du manuscrit de Vetrise, Si Suspect quand le sens d'une phrase tient k une particule.

k Ibelin donne ici, tt accessoirement, une notion im portantt, qu*il convient de noter, savoir que le seigneur ne pouvait que dans un seul cas vendre ou echanger

son fief 1 ou en acheter un autre, tandis que cette fa culty 6tait accordfo, sous certaines conditions, a cha cun de ses vassaux. Le but de cette prohibition etait de tnaintenir dans les colonies chre'tiennes d'Orient I'orga* ftisation feodale qui y avail 4t£ eHablie fors d$ la con* quete. II impoftait peu au Mgislateur que des vassaux vendissent ou 6changeassent leurs fiefs , car il ne devait en resulter que des changements de personnes; mais si Ton eut permit k un seigneur riche et puissant de reunif de notiveaux domaines k cdux quil poss6dait deja, des principautes serai en t nees et se seraient 6teintes sous l*in fluence d'inter&s privet et en dehors des vues politique* qui avaienl pt&id4 k ^organisation du royatiine de Jeru salem. La deTense portee par l 1 assise ^Utit done tr^s-sage.

* Lesalleuxpouvaient 6tre, dans toute TEurope, Tobjet d*une vente , et il nous parait difficile d expliquer le motif de la prohibition qui est indiquee ici ; car si Ton dit que le franc tenancier, n'ayant pas fait hommage au sei gneur, nVtait pas justiciable de sa cour, et des lore ne pouvait pas prouver sa dette devant cette cour, ni par consequent vendre son fief, on r^pondra, avec bien plus de raison , que s'il jomssait d'une liberty parfaite , il devait atoir le droit de vendre son fief.

* En limitant de la sorte la faculty de vendre un fief, ^intention du l^gislateur 6tait de retenif les faudataires en Orient ; mais on se tromperait si Ton croyart que cette assise fat fidelement ex^cutee.

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400 ASSISES DE LA HAUTE COUR.

CHAPITRE CCL.

Coment seignor et home se pevent 1 entrequiter H uns li autres de la fei qu il s'entredeivent et rendre et quiter le fy£ que Tome tient do seignor 2 .

Quant seignor et home sont engrigni6s ou en bone volenti li uns vers Tautre, et il avient que Tome qui tient fi6 dou seignor de don qui deive servise de cors, et Tome ne viaut plus tenir celui fi6, porce que il se sent gregi6 dou servise, ou porce que il viaut forpaysier 5 et servir autre seignor, fors dou reiaume de Jerusalem 4 ; se Tome a le fi6 dou don dou seignor 5 , il le peut rendre et quiter au seignor ou k Teir dou seignor; et se il a fie d'escheete, il ne le peut rendre ne quiter au seignor ne & son heir por la translacion qui devant a est6 : car aussi bien sont heirs dou fi6 ciaus qui sont apr6s lui 6 come il est 7 , sauve ce que il a et tient le fi6, porce que il est plus preuchein 8 et devant les autres dont le fi6 muet. Mais se le seignor et Tome d'un assent et d'une volenti s'acordent 9 a ce que il se veulent entrequiter de la fei dont il se sont promis et entremis Tun Tautre 10 , Tome deit rendre et quiter au seignor quanque il tient de lui, et en tel maniere come vos orr^s. Le seignor et Tome deivent priveement 11 apeler le chamberlain 12 dou reiaume ou celui qui sera en son leuc, et ce il ni a nul, ce lui qui acostumeement 13 garde la parole dou rei 14 ; et quant tot ce faut, si deivent aveir 15 aucun des homes liges 16 dou seignor, qui bien sache parole mostrer, et li deit le seignor comander, et Tome prier 17 coment il, en plaine 18 court, devise 19 la quitance de la fei dou seignor a Thome et de Thome au seignor, par ensi que le seignor et Tome se deivent acourder et pener que par la fei qu il s'entre deivent, quil se conduiront 20 k quitance 21 Tun vers Tautre, et otroieront le dit de celui qui la parole deit mostrer. Apr&s ce que il se seront ensi acord^s, le sei gnor deit faire la court assembler; et quant elle sera ensemble, celui qui la pa role deit mostrer deit dire en la presence dou seignor et de la court : « Biau sci fi gnors, qui si estes assembles en la presence de mon seignor de qui voz estes « homes M , je voz fais assaveir que le tel home, » et le deit nomer, « qui est vostre 25 « per et home de mon seignor, ne viaut plus estre tenus a lui 24 , ainz li rent le « fite que il tient de lui et quitte la fei que il li deit; et mon seignor receit le fi£ 25 « et la quitance de la fei , et le quitte aussi tot ce dont il li est tenus et quanque « il peut et deit quiter, sauve sa fei et s'onor. » Et puis deit maintenant dire au sei gnor et & Thome : « Est il ensi come je ais retrait en la presence de la court ?»

1 Se doivent. c. — 2 c. — 5 II veit fort paler, t. — 4 c. — * Se Vome a, etc. n'est pas dans d. e. t. — t Ceau$ qui aprez lai Vauront (s'auront. e.) d. e. t. — 1 Come lui. b. — 8 Preucheit. A. — 9 Sont d'un assent et tune voluntS acordanz. b. — 10 Et entredonds [et entre tenus. d. b. t. ) Tun a tautre. c. d. e. t. — 11 Premie rement. d. e. t. — 12 Le chamerlain. d. e. t. — 15 Acoustumierement. t. — 14 Et se le leu de la chamberlainie est vacant, si doivent apeler celui qui tos jors est retenus a la parole dou seigneur guarder. c. — 15 Si deivent apeler. b. c. t. — 16 b. c. d. b. t. — 17 b. c. d. e. t. Le seignor comander et Tome comander et Vome prier. a. — 18 Peuse. d. Pleuse. t. — 19 Doit deviser, c. — 20 Par enssi que il doit avoir paine mise entre le seignor et Vome qu*il ne repairont de la quitance, ains se conduront. c. — 21 Que il s'entredoivent a quitance. d. e. t. — ^Seignors, vos qui estes home dou seignor, de qui ceste court est. c. — 25 Nostre. c. — 24 Ne le veaut plus estre. d. e. t. — 25 La fox. d. t.

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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 401

Et le seignor et Tome deivent adonc dire ensemble 1 oyl a , por ce que Tun ne puisse prendre Tautre k point: car se Tun diseit oyl, et Tautre non, ensi aureit Tun 1'autre pris k point, et aureit sa fei blessi£e et sereit encheu de la peine qu il aureit mise 5 , si come il avint dou prince d'Antioche et de mesire Raou de Tha barie. Et aucun de noz grant maistres dit 4 que Tun ne peut 1'autre quiter par autrui 5 , ne que Ton ne peut conjurer son seignor 6 par autre que par soi 7 . Et mei semble que si peut, et di por quei Ton le peut et deit faire : car tot aussi come Tome fait bomage et aliance de foi 8 pap autrui qui 1'omage devise, tot aussi peut Ton rendre le fi6 que Ton a et tient de don au seignor 9 ou k Teir dou seignor et quitter la fei dont il li est tenus, car Ton na le £6 que por le servise, et la fei est en la proumece 10 et ou contenement 11 et en la devise de Thomage*.

CHAP1TRE CCL m \

Goment et en quel maniere il n i a point de bataille en chose qui monte k plus (Tun marc d'argent , et coment et en quel maniere il puet et doit avoir bataille des uns garanz as autres par f assise 12 .

Celui a qui on devra la dette doit venir en la cort et dire au seignor : • Sire, « je me claim a vos de tel, » et le nome, • qui tel quantity de monoie me doit, » et motisse la quantity «et se il le noie, je sui prest que je li prove tout ensi « come la cort esgardera que je prover li doie. » Se Tautre n6e la dette, la cort doit esgarder que celui qui loffre k prover le doit prover par deus loiaus garanz de la loi de Rome. Et lors celui doit demander jor d'amener ses garanz et le

1 Andeas ensemble, b. c. d. b. t. — * Oil. d. b. t. — 5 Qui seroit mise. d. b. t. — 4 Et aucuns veulent dire. b. Et aacuns.... dient. c. — 5 Par V autre, d. b. Par autre, t. — 6 b. c. — 7 b. Par autre ne por autrui. c. Dit que Von ne peut T autre quiter par autre, ne que Van ne peut conjurer par autrui. d. b. t. — 8 b. c. Et la ligesse. t. — 9 DeVom au seignor. t. — 10 En la presence, c. — u Et ou contenement n'est pas dans b. — 12 Voici ce chapitre d'apres l'&lition de la Thaumassiere f dans laquelle il porte le n° ccuux, tandis qu'il a, dans le manuscrit b, le n° cclv :

Se il avint que aucun se clame tun autre de querelle de deniers qui monte plus tun marc (t argent, et Veuffre a prover si com la court esgardera ou conoistra que prover le doie, et la court esgarde que il le doit prover par deus loyaus garens de la loi de Rome, sitost com il amenera ses garens a prover celle garantie, rapelleor, se il veaut getter Tun des garens de celle garantie porter et passer s 9 en sans bataille, il le peut getter en la maniere avant dite coment Von gette garens de la garantie, a mettre li sus une des choses qui avant sont devisees en cestui livre, parquoi Von ne peut garantie porter en la Haute Court, et offrir a prover ce que Von li met sus si com la court esgardera ou conoistra que il le doive prover; car autrement son dit ne vaudroit riens. Et ce face il ains que il face le sarement si com est devisi en cestui livre que horn le doit faire, et enci sera hors son cors de bataille, et sera la bataille des garens se celui qui enci gete, ose geter un des garens qui garantiroient contre lui, et se il ne Vose faire, sen passera tout lefait sans bataille.

• Ce chapitre montre , mieux qu'aucune autre partie peu probable la circonstanoe ou un vassal jugerait de

du livre d'Ibelin , combien on a eu raison de dire que son inter£t d'abdiquer son fief, que la legislation d'aucun

les vrais principes de la feodalite* s'6taient maintenus des pap de TEurope ne la prevoit. La vlnalite* des fiefs

sans alteration dans le royaume de Jerusalem. Le acheva ensuite ce que I heredite avait commence. Ces

contrat qui unissait le vassal et le seigneur 6tait un usages regnaient, sans doute, dans le royaume de Jeru-

contrat synallagmatique , que 1'accord des deux parties salem , mais ils n y avaient pas acquis assez de force pour

pouvait annuler. Quand les fiefs n'^taient encore que ravir au contrat feodal son caractere resolutoire. II con-

des benefices, l application de ce principe n'^prouvait vient toutefois de remarquer Tinfluence des usages de

point de difficulty. L*heredite des fiefs, sans d&ruire le TEurope dans cette disposition qui interdit de rendre

caractere du contral primitif, rendit si rare, et meme si un fief re^u par heritage.

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402 ASSISES DE LA HAUTE COUR.

doit avoir, si come est escrit, Hvr6 que on a le jor selonc les leu oil Yen les voche. Et se celui de qui Ten s'est clamez, s'en veut partir sainz bataille, il doit venir en la cort avant dou jor que son aversaire doit ses garanz amener, et clamer se ou faire aucun autre clamer d'aucun de ceaus que il saura qui devront la ga rentie porter contre lui, et au claim li mete ou face metre aucun malfait et tel que il coviegne k prover par garanz, en qui il ait tornez de bataille, et offre a prover ce que il li metra sus si tome la cort esgardera : ce croi que il le doit prover par deus loiaus garanz. Et quant la cort aura ce esgard^, vouche ses ga ranz si loins que il ait si lone jor k ses garanz amener que le jor que la cort aura don4 k son aversaire soit ainz pass£. Et puis que il aura ce fait, se son aversaire amoine & son jor celui k qui il aura mis sus le malfait et offert k prover par ga ranz, et il veull porter garantie contre lui; quant son adversaire Toffrera & garant por la garantie porter, die li maintenant que il s'agenoillera por faire le saire ment que garant doit faire : « Tien toy, » par non. Et puis dire au seignor : « Sire, «je ne veull que cestui soit receu k garant ne que il porte garantie contre moi, « tant que il se soit aleaut6 dou malfait que Ton li met sus , et que Ton li a offert « k prover par garanz en vostre cort, si come vostre cort Ta esgard6. Car home a « qui a mis malfait sus et offert k prover par la cort si come k cestui, ne doit por « ter garantie par Tassise Ou 1'usage dou reaume de Jerusalem tant que il se soit « aleaute si come il doit dou malfait, » et se mette en Tesgart de la cort; le garant ne celuiquiTaamene,neporron chose dire par quoi la garantie vaille, et enssi pas sera celui sanz bataille, et son aversaire ne li aura mie prov6 la dette\ Se il veut que la bataille soit des uns garanz as autres, si le face enssi: que quant celui qui a offert k prover la dette par garanz, amenera ses garanz en la cort, et il seront agenoilliez por le sairement faire, il le doit rebuter et dire que il n est tel que il garantie puisse porter contre lui, et Toffre k prover, si come la cort esgardera ou conoistra que il prover le doie. Et la cort doit conoistre que il le doit prover par deus loiaus garanz de la loi de Rome. Le garant que Ton a ensi rebuts se doit aleauter et puet torner lequel que il veut des garanz qui portent cele garantie contpc lui et combatre se k lui. Et enssi sera la bataille entre les garanz b .

CHAPITRE CCL TB \

Ci orris coment celui de qui Yon se claime puet atraire k soi la preuve , et tolir le au requerant.

Se home vient en la cort , devant le seignor et li dit : « Sire je me claime k vos « de tel qui a tolie k mon home mon cheval ou ma mule que il pormenoit, le tel « jor, entor la ville. Si vos pri et requier com k mon seignor que vos le doiez des t traindre come il me rende mon cheval, et s'en passera briefment. » Le respondant dira au seignor et neera que il n a le cheval pris , et est chose que il ne porroit avoir faite en aucune maniere por quoi ; quar au jor que celui dit que il perdi son cheval ou sa mule , il estoit en tel leuc , et nomer un leu loins une jorn^e

L'auteur pr&ente comme efficace un moyen qui ses garants , 1'affaire ne sera pas engag£e contradictoire 6tait propre, tout au plus , a retarder la bataille. II est ment.

Evident que tant que le d6biteur n'aura pas produit k Voyei le chapitre lxxiv, p. 116.

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LIVRE DE JEAN DIBELIN. 403

au plus, celui jor. Et ce est il prest de prover tot enssi come la cort csgardera ou conoistra que prover le doie. Et enssi cherra la prove sur lui , non mie sur celui qui se claim e l .

CHAPITRE CCLI S .

Si dit coment Ton deit tenir fassise et 1'establissement des vilains et des vilaines 5 , et coment Ton en deit user ; et premier coment Ton les deit requerre.

Por ce que noz avons parte des fi6s des homes, est il bien que noz devisons l'assise des vilains 4 a . Se aucun demande vilains ou vilaines par l'assise, et celui k qui il les demande conut que il sont en sa terre 5 , il les deit faire venir devant 6 , dedenz huit jors 7 . Et ce celui dit qu il 8 ne les a ne qu il ne sont en sa terre, il deit jurer que c il les peut aveir * en sa terre ou en son poeir, que il les fera venir, dedenz quinse jors , devant le seignor ou devant ceaus qui seront establis & ce faire, dou jor que il aura jur6 10 . Et se les quinse jors passent et eaus ne vienent ll , il est tenus par seirement que totes les feis que il les pora aveir, il meismes les fera venir devant le seignor ou devant les devant nomes. Et ce il ne les fet venir, et il peut estre coneu 12 que il seient 15 en sa terre, le seignor ou son comande ment a poeir de prendre les en sa terre et de rendre les sans plait & celui qui les requiert; et celui Taura desraini6 14 , et Tautre perdu b .

1 Voici ce chapitre d'apres t , oil il a le n° cclxx. Dans b. il forme le cclvi*. Le texte de d. et de e. est sem blable a celui de t.

Se il avient que home se clame dun autre, et dit end : uSire,je me clame a vous de tel, et vousfais assavoir a que un home mien menoit mon cheval hors a chans, et tel, de quije me clame, le toli a me home et Venmena, aporqueje vous requiers com a seignor que vous me faites rendre mon cheval. » A ce peut respondre le deffendeor que il le cheval ne n'avoit pas pris, et ce est chose que il ne poroit avoir pris, nefait en nolle maniere, et disoit raison pourquoi :*Que aujour que tel,n et le nome, adit queje pris son cheval, je estois en tel leuc,» et nome le leac lointain, u tout celui jour, et suis apareilU de prover le tout enci com court esgardera ou conoistra queje prover ule doie; v et porce que il est assise et has age que Veuffre premiere offerte doit avant aler, il doit prover ce que il a offert, et le clamant ne pora chose dire que li vaille a ce que le deffendeor ne nait la prove que il a premiere offerte.

2 Ce chapitre manque dans c — 5 Si orris V assise et Teslablissement des vilains et des vilaines. b. d. e. t. — 4 Por ce que, etc. n est pas dans d. b. t. — 5 Se aucun requiert a autre vilains ou vilaines, et dit que il sont en sa terre. d. e. t. — 6 d. b. t. — 7 Les deas jours, d. t. — *Et deffendre les se ily entent d 'avoir droit; et se il dit que il. d. e. t. — 9 Trover, b. — 10 Dedens les quinze jors que il aura juri. d. e. t. — 11 Nejurent. d. e. — 12 Coneus. a. — 13 Soient. b. d. e. t. — u Car il aura desraigne* par V assise, d. e. t.

* Le traits deTusage des fiefs, qu'Ibelin avait entre pris d'ecrire, se termine avec le chapitre precedent; il va maintenant completer son ouvrage en pari ant, non pas des bourgeois, qui Etaient places en dehors de la hierarchie feodale , mais des vilains , c'est-a-dire des esclaves des seigneurs , des hommes qui cultivaient ces fiefs, dont il vient d'expliquer le regime avec tant de developpements et de science.

b Letat des cuhivateurs n*6tait pas en Syrie aussi varie qu en Chypre , et ressemblait beaucoup a Tescla vage pur. Les seigneurs chreUiens trouverent, dans cette partie de 1'Asie , les terres exploitees , pour le compte des Turcs et des Syriens, par des esclaves indigenes qui etaient Musulmans, Grecs ou Chretiens. II existait, en outre, dans les campagnes, des tribus nomades de Be-

douins qui etaient divis^es en families et les families en tentes ( tentoria ) , et qui se livraient egalement aux tra vaux agricoles. L'esclavage etant partout le nieme, cette classe de la societe n'eprouva pas de changement, en passant de la domination musulmane sous celle des Chretiens. La charte suivante prouve que la legislation sur les esclaves d'Orient dtait pareille a celle qui regis sait les serfs d'Occident.

PBIVILEG1UM DE LACRYDON IN CYPRO.

In nomine Patris et Filii et Spiritas Sancti, amen. Notam sit omnibus tarn pra>sentibns quamfutaris, quod ego Hugo, Dei gratia rex Cypri, dona, concedo, et confirmo Deo et ecclesiee Dominici Sepulcri , canonicis videlicet ejasdem prwsentibus et faturis, in perpetuam elemosynam, pro ani~

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