Livre de Jean d'Ibelin

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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 279 . nule. Et por ce doit Ion entendre, que puisque nion ancestre requist lescheete .et son droit, etofih a prover le parente se ilfust mescreu, et que la verite estoit « si clere et si palese, come chascun set et conoist, et vostre ancestre, por s'enour .et por sa conscience sauver, ne vout deleer ne empeschier ne la cort travaillier . dou droit de mon ancestre, puisque il fu certifie, on doit entendre que il fist ce .que il dut, mais non mie que il feist grace a mon ancestre de chose si palese «et si certaine come ceste est. Et de ce que Ion savoit que mon ancestre estoit « garni, se il fust mescreu de quanque mestier li estoit, Ton ne doit mie dire que « la saisine fust de grace. Et por toutes les raisons que je ai ditez, ou por aucunes .delles, je nentent que vos doiez avoir la saisine de ce que vos requeres, ainz « doi je demorer en ma saisine et en ma teneure , fornissant par vostre court droit «a vos.et a tot autre qui riens me vodra demander. Et portant come je ai dit .veull je demorer quites et en pais, se la cort 1'esgarde; et de ce me met ie en -lesgart de la cort, sauf mon retenaill. . Et ce que la court doit esgarder, ne que Ion puet apres tout ce dire, n'en dirai je ores plus; mais por trairese hors de tout cest penll, ne se devroit nul metre en saisine sanz preuve de parente, ne sanz esgart ne conoissance de court.

GHAPITRE CLXXVII.

De quel maniere de fie feme deit au seignor de qui elle le tient, le mariage de sei marier 1 par semonce; et de quel maniere de fid* elle ne se peut marier sanz 1'otrei dou seignor; ne il ne la peut marier ne esforsier de marier 5 par semonce ne autrement se ele ne veut 1 .

Quant feme a et tient fie qui deit servise de cors, et elle le tient en irritage ou en baillage 5 , elle en deit le mariage au seignor, par 1'assise ou 1'usage dou reiaume de Jerusalem, de qui elle le tient, se il la semone ou fait semondre, si come il deit, de prendre baron. Et feme qui a et tient doaire de fie qui doit 6 • servise de cors, ne deit pas le mariage au seignor de qui elle tient le doaire de eel fie, ne elle ne se peut marier sanz le congie de celui ou de celle de qui elle tient le doaire de eel fie; et se elle le fait, elle perdra 7 ledit fie que elle tient en douaire. Et le seignor ne peut destraindre feme de marier 8 qui tient fie qui ne deit servise de cors, ne elle ne se peut marier sanz son congie; et se elle le fait, elle deit perdre son fie. Et il sera apres deviste en cest livre coment le seignor de qui feme tient son fie la peut semondre ou faire semondre de prendre baron; et se il la semont ou fait semondre si come il deit , et elle ne le prent 9 , ou ne dit raison por quei elle ne le deit prendre, et tel que court Tesgarde ou conoisse, quel amende le seignor en deit aveir, et quel de celle qui se marie sanz le con gie de celui ou de celle de qui elle tient son fie, seit d'irritage 10 ou de baillage ou de doaire. Et par 1'assise ou 1'usage dou reiaume de Jerusalem , chascune

Doit au seignor mariage, de qui ele tient, de marier soi. b. — 2 Et de quelque maniere de JU. c. s b.

c. d. e. t. — * b. — 5 Ou en baillage n'est pas dans c. — 8 b. c. d. b. t. Ne det. a. — 7 Ele doit perdre. c.

c. d. b. t » Baron, et elle ne le prent. b. — 10 Sort de mariage. c.

manuscnt a. porte ne det; les autres manuscrits et la version italienne adoptent la lecpn opposfe.

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ASSISES DE LA HAUTE COUR.

franche dame 1 a en doaire la moiti6 2 de tot quanque son baron a k Thore que il vait de vie k mort a , mais que la royne et les femes des quatre baron 5 dou reiaume b , que il est 4 preupre assise et usage et costume 5 ou dit reiaume, que reiaume ne aucune des quatre baronies ne peut ni ne deit estre parti por doaire

ni entre suers

CHAPITRE CLXXVIII.

De qui 1 les femes qui ont doaire le deivent tenir, et k qui le baillage peut et deit escheir

par raison.

Les femes qui ont doaire en fi6 le deivent tenir, par Fassise ou Tusage dou reiaume de Jerusalem , de celui ou de celle qui 8 a et tient come son fi6 le fie de quei elle a en doaire la moitte ou en irritage ou en baillage. Et quant home qui a fi6 muert, et il a feme et enfanz mermes d'aage, la mere deit aveir le baillage de ces enfanz de tot quanqui est escheu 9 de par leur pere : car il est assise ou

1 Feme. b. c. d. e. t. — 2 Meyti. c. — 5 b. c. d. e. t. Baronies, a. — 4 c. Qui est a. d. e. t. — 5 Et usage [et. d. e. t.) usd ei acoustumi. b. c. d. t. — 6 Por douaire entre sears, b. — 7 De quoi. d. e. t. — *De qui. b. — 9 De tout ce qui lor est escheu. b.

* « Par la general coustume, dit Beaumanoir, 1. XIII , • p. 7!^, la fame emporte en douaire la moitie* de tout t Thiretage que ses barons avoit de son droit , au jour que t il l'espousa. • Les Etablissements fixent le douaire de la gentilfame au tiers des propres du man, en laissant a celui-ci la faculty de donner a sa femme tous ses acquets (1. I , c. xm), et en meme temps accordent a la femme coutumiere la moitie de 1' heritage de son mari en douaire {id. c. cxxxin). Lauriere explique cette difference en di sant que le noble £tant oblige* de laisser les deux tiers de sa terre a son aine , il n y avait que le seul tiers dont il put disposer. (Ordonnances , 1 1, p. aao , note a.) La regie e*tablie par Beaumanoir n'e* tait done pas aussi gene* rale qu'il le pensait; et si Ton considere que les Anglo-Nor mands reconnaissaient en principe que : minus tertia parte scilicet tenementi sui potest quis dare in dotem, plus autem non (Glanville , 1. VI, c. i) , ce qui est confirme par le vieux coutumier de Normandie (c. ci) , on pensera, sans doute , que les efforts tenths par Philippe-Auguste , pour elever la quotite du douaire au taux ou il est fixe* par les Assises, eurent peu de resultat, et que l'ancien usage fut conserve. Cette difference n'est pas la seule qui existe entre l'usage de la France et celui du royaume de Jeru salem. En France , le mari pouvait donner lous ses ac quets a sa femme; en Orient, la femme pre d ait la moi tie* de tout ceque son mari possedait, propres ou acquets, a l'instant de sa mort. Enfin le douaire n'etait pas l^gal on de droit en France, avant l'ann£e 121 A, et il l'£tait en Orient. Serait-ce trop bien augurer des sentiments qui animaient les Croises, que de dire qu'ils avaient cru devoir se montrer glnereux envers des spouses qui s'as sociaient avec tant de denouement aux privations et aux dangers de leur existence av en lu reuse ?

h II est digne de remarque que les Croises suivirent ,

pour le partage et lorganisation de leurs conqu&es, 1'exemple qui avait donne* par les seigneurs francais lors de la destruction de l'empire des Caiiovingiens. Tout le territoire de la France fut divise* entre les sept plus puissants seigneurs, dont Tun prit le titre de roi, sans en avoir Tautorite, puisqu'il demeura simplement seigneur suzerain du duche* de France. Les Croises partagerent leurs conqu6tes en quatre comte* ou prin cipaut^s, qui &aient : le comte* d'Edesse, la principaute* d'Antioche, le comte de Tripoli et la principality de Je rusalem; et ils attribuerent au chef de cette derniere principaute* une souverainete qui n'£tait pas plus effective que celle dont jouissait le due de France , relativement aux six autres grands vassaux de la couronne. L'etablis sement des Croises en Syrie s'opera sous Tempire des lois de la feodalite* primitive, et il est a regretter que nous n'en connaissions pas plus exactement les diverses circonstances.

8 t Li general coustume des douaires de che que la « fame emporte la moitie* de che que hons i a au jour que til 1'epousa, si comme je ai dit dessus, si commenche « par Testablissement le bon roy Phelipes roy de Franche, « lequel regnoit en Tan de grace 1a ih ; et chest establis « semen t commanda il a teiiir partout le roiaume de • Franche, excepted la couronne et pluriex baronies te « nues dou roiaume , lesqueles ne se par tent pas a moi « ti6 pour le douaire. • Beaumanoir, c. xm , p. 76. Parce que ces baron nies etaient de leur nature indivisibles. (Etablissements, 1. 1 , c. xxiv. P. de Fontaines, c. xxi, n* 5a . Grand coustumier, 1. II, c. xxvn, p. 181. Du Cange, Notes sur les Etablissements, p. i65. ) Sur les quatre baronnies du royaume de Jerusalem, voyez Guillaume de Tyr, 1. XVI, c. xxix; Jacques de Vitry, 1. I, c. xxx et xxxi ; Sanuto, 1. Ill, pars vn, c. 1.

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LIVRE DE JEAN D'IBELIN. 281

usage ou reiaume de Jerusalem , que le pere ou la mere deit aveir le baillage de Fescheete de ces enfanz, et que nul autre que pere ou mere ne deit aveir ne tenir baillage de fi6, se le fi6 ne li peut escheir, ce il mesavient de Tenfant merme daage k qui le fte est escfyeu, et por qui Ton requiert le baillage- Et est assise ou usage el dit reiaume que le plus dreit heir k aveir le fi6, se 1 il escheit, deit 2 aveir le baillage de eel fi6 devant toz les autres heirs, se il le re quiert si come il est devant devisi£ en cest livre 5 \

CHAPITRE CLXXIX.

Quant baillage escheit k feme, coment elle se peut girder que le seignor, de qui elle le deit

tenir, ne la puisse marier por le baillage 4 .

Se feme k qui 5 baillage et doaire de fid Qscheit ensemble por la mort de son baron, et elle ne viaut que le seignor de qui elle deit tenir son doaire ait poeir en li 6 marier; ou quant baillage de fid escheit k feme qui a doaire d'autre fid, et elle ne viaut que le seignor la marie, elle le 7 peut faire ensi. Que quant son baron est trespass^ 8 , que elle veigne devant le seignor avant quelle requiert son baillage de ces enfanz, et li die ou face dire : « Sire, Dieu 9 a fait son comande « ment de mon baron , et je deis aveir la moitid de son fid en doaire , et Tautre • moitid por le baillage de mes enfanz 10 . Sire, et le baillage de mes enfanz de « eel fid 11 je ne le 12 viaus ores 15 retenir ni decervir, ni ne voz requiers orres de « cest fid que mon doaire; si voz porrds orres faire servir 14 come seignor de ce « qui est dou baillage 15 de mes enfanz, et je tendrais orres mon doaire sanz plus; « et de men doaire voz euffre je Tomage 16 et le servise que je en deis. » Et apres cest dit, il ne mesemble que le seignor puisse la feme destraindre dou baillage tenir ne de li 17 marier, por ce que elle n aura ni ne tendra le baillage qui deit le manage. Mais se la feme tient 18 le baillage, ou si met 19 et elle en use 20 , et 21 elle le viaut puis laissier et tenir ce au doaire sanz plus , elle ne le peut faire 22 sanz la volentd dou seignor de qui elle le tendra , tot seit ce que elle die les raisons avant dites ou autres; que puisque elle Ta requis par court 25 et eu par court ou autrement, et que elle Ta tenu, elle Ta assds otroid el tenement que elle a fait par le tenir 24 ; por quei elle ne le peut mais laissier 25 par sa volentd sanz celle dou

1 B. c. Ce. a. — 2 Que le plus droit heir deit aveir. d. — 5 Doit avoir le baillage (de eel fid. c. d. e. t.) devant touz les autres ( heirs, b.) , se il le requiert. b. c. d. e. t. — 4 JV* la puisse constraindre de marier par baillage. b. — 5 B. c. d. e. t. Qui a. a. — 6 En ele. b. — 7 Ele ne. b. — 8 Tres paid, e. — 9 Dds. c. Dieus. e.

— 10 En baillage por mes enfanz. b. d. e. t. — 11 b. c. d. b. t. — 12 b. — 15 b. c. d. e. t. — 14 Si vous ores prie faire servir. d. e. t. — 15 De ce qui est le baillage. c. De ce qui nest pas dou baillage. d. t. — 16 Eusse je Vomage. d. t. — 17 Ne de soi. b. — 18 Requiert. c. — 19 b. c. d. e. — 20 On en use (huse. d. e. t.) b. d. e. t.

— 21 Ou. d. t. — 22 Ele ne le peut laisser. c. — 25 En court, c. Devant le seignor en court, d. e. t. — 24 Ou tenement de tenir le parfait que ele en a fait. b. — 25 Ele Va assds otroyd clerement de tenir le par le fait que ele en a fait, porcoy ele ne le peut plus laissier. c. Assez otroid le autrement de tenir par fail que elle en fait, par quoi elle ne le peut puis laisser. n. e. t.

* Saint Louis publia, en ia46, une ordonnance tou chant le bail dans les coutumes du Maine et de 1* Anjou , qui avait &6 d61ib£r£e avec les barons et les seigneurs de ces province!*. Le roi, en quelques articles concis, fixe

tout ce qu'il etait necessaire de savoir sur le bail, la garde, le rachat et Tage parfait des males et des filles. (Ordonnances, I, 58.) Le bailliage avait en France tin caractere beaucoup moins patrimonial qu'en Orient.

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282 ASSISES BE LA HAUTE COUR.

seignor, en inaniere que elle soit quite dou mariage que elle deit an seignor jusque elle a 1 et tient le baillage, et apres le laisse, et le seignor la semont ou fait semondre si come il deit de prendre baron, et elle ne le prent ou ne dit raison por quei elle ne le deit prendre, et tel que court 1'esgarde ou conoisse , te seignor en aura amende de li come 3 de defaut de-servise, et aussi de douaire come de baillage \

CHAPITRE CLXXX.

Por quei celui qui ne viaut decervir son fi£ le deit comander au seignor de qui il le tient,

avant que estreer le 5 .

Qui se viaut partir 4 dou pays, ou en aucune autre maniere laissier son fi6, il le deit comander au seignor b ; car la comande est plus seure chose, et meins y a de perill que en Testreer, par tel raison que se home comande son £6 par Tassise ou 1'usage dou reiaume de Jerusalem , il le peut aveir totes les feis que il le requerra, apr^s un an et un jor, sanz autre amende que le seignor i peust aveir, se il ne le comande el point que il fust semons d aucune des semonces, qui apr^s sont devisees, par quei on pert son fi6 k sa vie 5 qui en defaut. Et se le seignor l'a en sa main par la comande, et aucun autre se viaut metre, le seignor li deit garentir que autre ne s'i met. Et qui comande son 66 k seignor ou a son baill, par 1'assise ou 1'usage doudit reiaume, le seignor ou le baill k qui Ton le comande 6 , le deit receveir ou dire que il ne viaut le fi6 receveir, se court nesgarde que receveir le deie, et dire aucune raison porquei : car il est plus seure chose au seignor de receveir le par esgart ou par conoissance de court, que autrement. Et se il Tesgart ou la conoissance ne 7 viaut aveir, si le deit aveir 8 par Tassise ; et le seignor 9 ou le baill qui ensi ne le fait 10 , vait 11 contre F assise ou

1 Et que ele a. c. n. b. f. — 2 Amende ami come. b. — 5 A vani que estraer. b. — - 4 Departir. d. t. — * b. c. Toute sa vie. d. b. t. — 6 A qui Von veaut comander. c. — 7 En. b. — 8 Recevoir. c. — 9 Et se le seignor. c. d. b. t. — 10 Qui autrement le fait. b. Ensi ne le fait, il. c. d. — 11 Et vait. t.

* Ibelin n a point traits avec tout les dereloppements desirables le sujet de la garde noble : il ne dit rien , par exemple, sur les fruits du bailliage, sur la faculty ac cords au pere , sauf la sanction du suzerain , de desi gner le bail de ses enfants; sur les obligations feodales du bail, sur sa revocation en cas d'infidelit6, etc. Les ttablisscmenU, 1. 1 , c. xvu , lxiiii , cxxxvii ; 1. II, c. xvm , supplement en grande partie a ces omissions; mais rien de plus curieux n'a 4te ecrit sur ce sujet, durant le moyen age » que les chapitres xv, xvi et xvu de Beaumanoir.

k C'est-a-dire , laisser son fief en la garde du seigneur. Les vassaux qui se devoient absenter et (aire de longs voiages , avant leur depart donooient leurs terres en .garde a leurs amis ou a leurs seigneurs. II etoit plus ex pedient d'en donner la garde aux seigneurs , et c'£toit la plus seure voye. Si la garde etoit donnee a un Stranger, le consentement du seigneur etoit requis, Pour eette raison Guillaume comte de Sancerre etant sur le point de passer outre mer, supplia Blanche coratesse de Cham-

pagne, de laqueUe il dtoit le vassal lige, de trouver bon qu il donnast la garde de son chateau et ville de San cerre a Robert de Courtenay pendant quatre annees, a condition que s'il decedoit pendant ce temps, il tiendroit sa terre comme baillistre de Louis son fils , jusques a ce qu'il fut en Age; ce que cette dame luy ay ant accorded Robert de Courtenay lui (it le serment de fidelity. ( Voyes le Commentaire de la Thaumassiere , p. a5i.) Si la commande se faisoit k un Stranger, il faisoit pendant I* absence du vassal le service qui £toit deu au seigneur, et par ce moyen empechoit que le fief fut saisi ou loin bat en commise : si le fief etoit commande au seigneur, il ne pouvoit accuser son vassal de defaut de service , et il devoit garentir le fief a son vassal , et empecher qu'au cun ne s'en saisist. Le seigneur ne pouvoit refuser, la commande , si le vassal ne la faisoit en fraude, pour se dispenser du service. T. — Ibelin , dans le chap, ccxxxv, montre que le vassal qui n est pas paye par son seigneur, peut Tobliger a reprendrt son fief en commande.

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LIVRE DE JEAN D IBELIN. 283

lusage doudit reiaume. Et se 1c seignor ou le baill dit raisoti por quei il ne le viaut receveir, et se met en esgart ou en conoissance de court , die celui qui li comande, raison por coy il entent que il le doive resevoir et por coy il viaut que il le resoive , et s'en mete en esgart ou en conoissance de court ; que se il ensi ne le fait, sa comande 1 ne vaudra ricns, ainz sera nulle. Et quant home co mande au seignor son fi6, il le deit comander par 1'assise ou Tusage doudit reiaume , car elle est 2 la plus seure chose 5 k faire. Mais gart ce bien en quel point il comandera ou estreera son fi£ , car en tel point le poreit il faire que il en porcit le fi6 perdre k 4 sa vie , par les raisons qui apres sont dites en cest livre. Ne il ne le peut comander par raison puis que il est semons dou servise, ne le seignor n'est tenus de receveir 5 le, ce il ne viaut, puis que il Ta semons dou servise 6 tant come celle semonce dure. Et qui comande son fi£ par 1'assise ou 1'usage de cest reiaume, il ne le peut recouvrer 7 sanz la volenti de celui k qui il la comande tant que Tan etle jor passe 8 ft ; et maintenant que il est passd, totes les feis que il requiert son fi^ , celui qui Ta receu en comande le deit rendre sanz eschampe et sanz delai. Et ce celui k qui Ton a le fi£ comande muert dedenz fan et le jor, son heir 9 deit le fi6 tenir jusque au parfait 10 de Tan et dou jor que celui qui Fa comande ne le peut recouvrer devant lors n . Et se celui qui Ta comande muert dedenz Tan et le jor, son heir le peut aveir totes les feis que il le requerra apres la mort de son ancestre, tot ne seit Tan et le jor pass6, ne la comande dou fi6 acomplie 12 : car il est 15 assise ou usage en cest reiaume que la comande dou fie ne s'estent k plus 14 que k la vie de celui qui Ta comande b .

CHAPITRE CLXXXI.

Coment Ton 15 se peut et deit metre el fi6 estre6 16 ; et quel perill et quel damage a et peut aveir celui qui estre son fi£ plus que celui qui le comande.

Qui estr^e son fi£, et le seignor le viaut aveir, il le deit faire semondre de son servise si con il est devise en cest livre que Ton doit home semondre de son servise 17 ; et se il ne vient k la semonce, le seignor deit faire venir en la pre sence de sa court ciaus qui la semonce ont faite, et il la deivent dire 18 ; et puis

1 c. — 2 Car ce est. c. Car telle est. d. e. t. — 5 Voye. d. b. t. — 4 b. Et. c. Toute. d. e. t. Que il en per droit, e. — *De servir. c. — 6 Ne le seignor, etc. manque dans d. e. t. — 1 Avoir, c. Faire. d. e. t. — 8 Sort passe', b. c. — 9 Sanz hoir. b. — l0 Jusquau prouffit. t. — 11 Que celui, etc. manque dans c. — l2 Lan € t lejor la comande dou fid a compli passd. b. — 15 c. d. e. t. — 14 c. d. e. t. — 15 Coment le seignor. b. c. d. e. t. — 10 Ou fii qui est estrad. b. — 17 c. — 18 Et dire la semonse que il ont faite [a fait. d. t.) b. d. e. t.

' Et non plutAt, afin que la commande ne soit pas a charge au seigneur et qu'il se recompense des frais qu'il pourra faire pour la garde du fief.

b La commande des fiefs , ou la faculty accordee au vassal de remettre, pour un temps, son fief au seigneur, etait un usage general , que les Croisades rendirent plus frequent. Dans le proces qui eut lieu, en 1268, entre Thibaut, comte de Bar, et le comte et la comtesse de Luxembourg, saint Louis rend it un jugement dans le quel on lit : Per quam restitutionem memoratus rex, a

preedictis comite et comitissa remaneat liberatus a quibus ip* sum castrum in commenda receperat. (Brussel , 1 , 364.) La commande qui, dans les Assises, n'est permise que pour un temps tres-court, se prolongeait quelquefois beau coup et devenait meme hereditaire : Et illad (castrum) debemus habere et tenere ate et Rogerio filio tuo, et ah omni vestra posteritate per comendam. (Hist, du Languedoc , t. II , col. 588, Pr.) Alors ce n'etait plus une commande , mais bien une tenure revocable. Voyez du Cange, Glossa rium, verbo Commendari.

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