Notice géographique sur le pays de Nedjd ou Arabie centrale, accompagnée d'une carte; suivie de notes sur l'histoire de l'Egypte sous MohammedAly par M.E.J.D.L

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teurs Yamanah (voyez les tables d’Ulug-Beg et de Nassired-Din ), et qu’il a, par suite, pris l’une pour l’autre, des positions qui sont éloignées par un immense intervalle. Cette explication est infiniment plus simple que l’erreur énorme de 7 degrés en latitude, dont Pinkerton accuse d’Anville bien mal à propos. La même remarque s’applique à Salemia, ville du Kerjé, selon Niébuhr, et sur les frontières de l’Yemen. C’est encore aujourd’hui un gros village du Khardj , appelé el-Soulemyeh. Ainsi notre d’Anville a raison à son tour, et contre le voyageur danois et contre le géographe anglais : pareille chose lui est arrivée plus d’une fois ¹.

IV. El-Qatyf, Bahreyn, el-Haçâ.

Les recherches qui précèdent reposant sur la position d’el-Qatyf, nous devons rendre compte des données sur lesquelles s’appuie cette position. On est surpris de voir quelle variation en longitude elle présente selon les différentes cartes ; si l’on s’en rapporte à Niébuhr, cette longitude est de 45º à l’orient de Paris ; selon la carte d’Asie de d’Anville, de 45º 50’; suivant la carte d’Arabie par Bonne, 47º environ, et selon les cartes les plus récentes 47º 20’ , sans parler des longitudes de 74º et 73º 55 ’ rapportées dans les tables d’Ulug-Beg, de Nassir-ed-Din et d’Abou-l-Fedâ; cependant ce point important doit fixer, avec Yanbo’ , la distance des deux mers intérieures qui baignent la péninsule arabique.

Abou-I-Fedâ et le géographe turc comptent l’un et l’autre deux jours d’el-Qatyf à el-Ahça , et six à Bassorah ;

¹ Cette remarque n’ôte rien au mérite des observations de Niébuhr : il avertit lui-même qu’il faut distinguer les informations procurées par les Arabes de celles qui sont prises sur les lieux mêmes.

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el-Eclricy donne aussi deux jours d’el-Ahça à el-Qatyf; ces journées doivent être comptées cliacune pour deux ¹. La longitude de 47º environ pour el-Qatyf satisfait à ces conditions : en l’adoptant on trouve le rapport de 2 à 6 ( ou de 4 à 12 ) entre les distances de ce point à Bassorah et à el-Hofhouf, chefdieu d'el-Haçâ. La latitude sera de 26º 20’ environ comme celle de Bahreyn. Niébuhr porte ce lieu trop au nord d’un degré et trop à l’ouest de 2º 30’ et même 45 ’. La position de d’Anville était plus exacte, mais encore trop à l’ouest de près de 2 degrés. Il n’entre pas dans le plan de cette notice de décrire el-Qatyf et ses environs : on trouvera sur ce lieu des détails intéressans dans les auteurs arabes et dans un des articles suivans. Au temps d’Abou-l-Fedâ, c’était une ville plus grande qu’el-Haçâ; elle avait une enceinte, un canal et quatre portes; à une demi-station, à l’est, était la ville de Tarout, pays abondant en vignes. On suppose sans preuve qu’el-Qatyf répond à l’ancienne Gerra, par où se faisait jadis le commerce de l’Afrique avec les Indes ².

Le nom de Bahreyn, qu’on applique aujourd’hui seulement aux îles célèbres par la pêche des perles, appartient ( selon les Arabes ) à un pays maritime assez étendu, dont el-Qatyf occupe la limite septentrionale. Ceux qui ont ainsi appelé ces îles, n’ont pas fait attention à l’origine du nom de Bahreyn , qui indique une position entre deux mers; le géographe turc nous l’apprend.

¹ En effet, el-Edricy compte onze stations de Bahreyn à Bassorah; ce qui est exact; Voyez plus haut. D’Anville, en plaçant une ville de Lahsa à 1º 25' au sud d'el-Qatyf, faisait la même rectification.

² La latitude de Ptolémée, 23º 20' repousse cette supposition; celle de Niébubr, qui place Gerra à Qreyn (dont la latitude est de 29º 40'), est encore plus inadmissible.

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« Hedger ou Bahreyn est le pays situé entre le golfe « Persique et le lac voisin d’el-Ahça. » Niébuhr ignorait cette origine. Il n’a pas pu découvrir, dit-il, pourquoi chez les étrangers elles portent (les îles) le nom de Bahrein, qui signitie les deux mers ¹.

D'Anville a tracé, sur une carte manuscrite de la partie occidentale du golfe Persique, faite pour le voyage de Thevenot, un canal venant de Bassorah et joignant el-Qatyf, dans une étendue de quatre-vingts lieues de long ; nous ignorons sur quoi il s’est appuyé. Toutes les descriptions parlent du pays qui sépare ces deux villes comme d’un sol désert, fréquemment parcouru par les caravanes : deux circonstances qui ne nous ont pas permis de figurer le canal sur la nouvelle carte. M. Raymond, qui était attaché à l’expédition du pacha de Bagdad contre les Wahâbys , en aurait eu connaissance ; et , en second lieu, les bords de ce canal seraient habités. El-Edricy parle seulement de quelques cabanes disséminées dans ce grand désert , et occupées par les Arabes A’mer-Rabia'.

Selon Abou-l-Fedà, on compte quinze jours (ou plutôt vingt-cinq ) de Médine à al-Bahrein , et dix à la Mecque. Cette proportion conduit juste au pays maritime qui est au sud-est d'el-Qatyf. Al-Bahrein, dit-il, est un pays trèsfertile en dattes, appelé aussi du nom d'Hagiar, qui n’est pas celui d’une ville; mais el-Edricy prétend qu’el-Ahçâ, Qatyf, el-Hagiar, sont des villes de Bahreyn.

Niébuhr considère les noms d’el-Haçâ et d’el-Hadjar comme appartenant à un même pays ², lequel renferme el-Qatyf et Qatar, et s'étend au nord jusqu’à el-Koueyt ou Qreyn, port assez important et peu éloigné des bou-

¹ Descr. de l'Arabie, p. 284.

² Descr. de l'Arabie, p. 293 et suiv.

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ches de l’Euphrate ; mais il est en contradiction avec les auteurs déjà mentionnés. El-Haçâ, d’après le chaykh Abd-er-Rahmân , est une dépendance du Nedjd et ne s’étend pas jusqu’à la mer; c’est le pays de Bahreyn ( autrement el-Hadjar ) qui est la partie maritime et dont dépend el-Qatyf. Quant à el-Koueyt, ville si reculée dans le nord, elle n’obéit point aux chefs de Bahreyn ou el-Hadjar, mais sa population en est originaire : on peut au reste voir dans Niébuhr une histoire détaillée de ce pays et des dominations successives sous lesquelles il a passé.

Nous trouvons dans Abou-l-Fedâ, au sujet d'el-Ahçâ, l’explication de la différence qu’on a pu remarquer entre l’orthographe du cheykh Abd-er-Rahmân ¹ et celle des auteurs arabes, suivie aussi par Niébuhr. « El-Ahsa, « dit le géographe arabe, est une ville abondante en pal« miers et en eaux courantes ; ses sources sont très-chau« des ; el-Ahsa est à deux stations au couchant d’el-Qatyf « en tournant vers le sud : ce nom est le pluriel de Hasa « حسا. C’est un terrain de sable dans lequel l’eau pénètre « jusqu’à ce qu’elle rencontre la terre ferme et s’y arrête. « Les Arabes le creusent et y puisent l’eau. Ahsa n’a point « d’enceinte murée, etc. » Le mot Haçâ se rapporte en effet à un terrain imbibé d’eau. Il est donc constant que ce pays ne doit pas être confondu avec celui de Bahreyn.

Hofhouf est aujourd’hui le lieu principal d’el-Haçâ. Il paraît qu’il existe une ville plus au nord , vers Iouniah , là où est un lac avec un courant qui se jette dans le golfe Persique. Cette position est en effet à deux stations d’el-Qatyf, et leur différence en latitude est d’un degré,

¹ Le cheykh Abd-er-Rahmân a écrit sur la carte esquissée au Kaire : اقليم الحسا, province d’el-Haçâ.

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comme elle est marquée dans les tables d’Ulug-Beg et de Nassir-ed-Din , bien que les latitudes absolues y soient fautives de plus d’un dégré. Mais il n’existe aucune raison d’affirmer, comme l’a fait Pinkerton , qu’il y a actuellement une grande et belle ville de Lahsa, capitale de la province de ce nom : le contraire paraît démontré ¹.

V. El - Derre’yeh, chef -lieu d'el-A'âred , et capitale du Nedjd.

C’est aux guerres entreprises par la Porte pour soumettre les Wahâbys qu’on doit de connaître l'importance d’el-Derre’yeh. Cette ville, indiquée par les cartes comme un simple village, par la raison qu’elle n’était presque rien au temps d’Abou-l-Fedâ qui a guidé les géographes modernes , possédait avant l’expédition d’Ibra- , hym-Pacha une population d’au moins treize mille habitans. Situé au fond de la fertile vallée dite Ouâdy-Hanyfeh , arrosé parles eaux d’un courant assez considérable, dont le cours, pendant la saison pluvieuse, s’étend jusqu’à plus de quatre-vingt lieues, riche en fruits et en moissons , le territoire de cette ville a encore l’avantage d’une forte position. On n'y arrive du côté de l'ouest que par une étroite coupure de la montagne appelée elChekke: ce lieu est escarpé et facile à défendre, quel que soit le nombre des assaillans. C’est au plan qu’a dressé M. Rousseau, ancien consul général de France, d’après les renseignemens d’un cheykh attaché à l’émyr So’oud , que nous sommes redevables de ces indications précises.

¹ Une ville d'el-Ahsa est placée sur beaucoup de cartes, à l’E. S. E. d’el-Qatyf et sur le bord du golfe Persique. Nous ignorons d’après quelle autorité.

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