Notice géographique sur le pays de Nedjd ou Arabie centrale, accompagnée d'une carte; suivie de notes sur l'histoire de l'Egypte sous MohammedAly par M.E.J.D.L

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avec Salemia d’el-Edricy, ville qui, selon Abou-l-Fedâ, était égale en grandeur à el-Qatyf et supérieure à el-Ahsa.

C’est d’après les mêmes indications que nous avons placé el-Haryq et les autres lieux de la province du même nom; le capitaine Sadlier ayant fait route très au nord de ce canton. Mais il a visité soigneusement le canton d’el-Haçâ; son rapport confirme entièrement la position assignée par le Cheykh à cette province et à son chef-lien, si différente de celle qui est sur les cartes ; au lieu d’être à l’est-sud-est d’el-Qatyf , et sur la côte même du golfe persique, le pays d’el-Haçâ est au sud-sud-ouest. Il n’y a point de ville du nom d’el-Haçâ; le plus gros bourg s’appelle Fouf, sans doute Hofhouf du cheykh Abd-erRahmân, quoique placé plus au nord. C’est le chef-lieu du canton ; il renferme quinze cents habitans.

Un des points les plus intéressans de la reconnaissance du capitaine anglais est Iounih ou Iouniah , à soixantequinze milles d’A’mer-Robbia’ , où se trouvent des sources , un lac et un torrent. C est ce point que nous cousidérons comme faisant suite au grand courant qui vient du sud-ouest , et qui pendant la saison pluvieuse se jette dans le golfe, devant les îles Bahreyn. Nous avons ajouté différens villages autour d’el-Hofhouf, d’après les renseignemens du cheykh. La province d’el-Haçà en renferme encore d’autres qu'on trouvera dans la nomenclature française et arabe , mais dont la position est trop incertaine pour les écrire sur la carte.

Le chemin d’el-Qatyf ( ou plutôt de Syahât, position un peu à l'est ) jusqu'au campement d’A’mer-Robbia’, est de quatre - vingt - dix milles selon le capitaine Sadlier : sur ce chemin sont plusieurs petits puits que nous n’avons pas indiqué. Nous avons encore trouvé dans le rapport de cet officier une confirmation de notre senti-

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ment touchant la position du pays d’Yemâmeh , puisque selon lui , Ioumama s’étend jusqu'à la ligne qui joint A'mer-Robbia’ et el-Derre’yeh.

C'est dans l’espace que nous examinons que pourrait se trouver un lieu du nom d' Yabryn , dont il est question dans les auteurs arabes. Selon Abou-l-Fedâ, ce nom appartient à une terre voisine d’el-Qatyf , qu’il appelle Sabakhah, renfermant plusieurs sources, et connue pour son insalubrité. Al Ahsa , dit-il , al Yamamah et Yabryn forment un triangle , dont ils occupent respectivement les côtés oriental , occidental et méridional ¹. Selon le géographe turk , Iebryn est à l’ouest et au sud de la terre de Sendga. Pinkerton a essayé de fixer la position d'Yabryn , mais c’est un point qui demeure encore dans l’obscurité : ce lieu est hors de la route de l'expédition et de celle du capitaine anglais. D’après l'indication du Cheykh abd-er-rahmân , nous avons placé cet endroit à vingt-cinq lieues vers le sud-ouest du cheflieu d’el-Haçâ; peut-être un peu trop au nord. Tout ce qu’on peut conjecturer, et tirer du passage d’Abou-l-Fedâ, c’est que le pays d’Yabryn (peut-être la province d'elHaryq , ) était dirigé de l’est à l’ouest, et formait le côté sud d’un triangle dont la province d’el-Haçâ formait un côté dirigé au nord-ouest.

X. Positions diverses du pays de Nedjd.

La relation de l'expédition d'Ibrahym-Pacha renferme l’indication de plusieurs distances qui ne sont pas d’accord avec la carte; par exemple, d’el-Hadjnâouy à el-Rass, trois

¹ Niébuhr, qui écrit جبرين Djebryn, ajoate que chaque côté du triangle a trois journées de chemin ; nous ignorons sur quelle autorité il se fonde.

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lieues au lieu de six ; d’Oucheyqer à Chaqrâ , quatre lieues au lieu de huit ; il y a lieu de penser que les renseignemens fournis par le cheykh pour le tracé de la carte sont plus positifs, et nous avons cru devoir les adopter de préférence. D’après la même relation, el-Soueydreh semblerait être à une égale distance de Djeddah et d'Yanbo’ ; cette condition convient au village d’el-Bouqarah et non à celui d’el-Soueydreh , qui est au nord d’Yanbo’ et au delà de Médine ¹. Enfin le même texte place la montagne de Chemmar dans le désert, à plusieurs journées de Doramâ. Cette position étant au nord du Nedjd, se trouve bien plus loin de Doramâ et de la province d’el-Ouechem. Niébuhr met cette montagne à dix jours de Bagdad, ce qui est sans doute trop peu ; mais du moins ce passage tend à reculer dans le nord Djebel-Chemmar, à peu près comme nous l’avons fait: à défaut de renseignemens, nous n’y avons pas indiqué les lieux que Niébuhr mentionne.

Melham , village très-peuplé de l’A’âred, selon le géographe turk, est à six journées d’el-Ahsa. On trouve en effet cette distance sur la carte entre Melham et la province d’el-Haçâ. Il en est de même de Manfouhah. Enfin Remah, point intéressant parce que c’est un lieu de repos pour les caravanes qui font le grand trajet de Bassorah à la Mecque ², est placé par Abou-l-Fedâ à quinze stations

¹ Le capitaine Sadlier pense qn’on a trop reculé Médine dans le sud; on a vu plus haut que le même fait résulte de la construction de la carte ; nous croyons même que le rédacteur de la carte a donné à cette ville une position encore trop méridionale de 25 minutes, en suivant les cartes de 1819.

² Il ne faut pas le confondre avec Reymah, nom de deux départemens réunis de l’Yemen, d’après Niébuhr , qui rappelle à cette occasion la ville de Rêma avec laquelle Tyr commerçait au temps d’Ézéchiel.

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de la première de ces villes. Cette mesure coïncide avec les puits de Remah placés sur la, nouvelle carte presque sous le méridien de Bassorah, d’après l'itinéraire anglais, en comptant quinze journées de huit heures.

XI. Déserts, montagnes, eaux courantes et stagnantes.

Tout ce qui précède prouve assez clairement que le Nedjd est de toutes parts entouré de sable, et même que plusieurs de ses provinces sont aussi séparées l’une de l’autre par des déserts sablonneux. Au nord est l’Arabie déserte, espace immense qui sépare les montagnes du Nedjd du cours de l’Euphrate, et qui est peut-être, après le Sahara, le désert le plus étendu de l’ancien continent. Au midi sont les solitudes qui séparent la Mecque du pays de Bahreyn et de celui d’O’mmân ; à l’est, le désert qui borde le golfe Persique entre le pays de Bahreyn et le pachalik de Bagdad; à l’ouest, enfin, celui qui sépare Médine de la Mecque. On est donc fondé à regarder les provinces du pays de Nedjd ( excepté celles qui sont groupées ensemble ) comme autant d’oasis arrosés par des sources ou par des torrens, ainsi que celles de l’Afrique septentrionale.

Ce fait explique en même temps la difficulté extrême des marches dans cette région , les longs succès des Wahâbys, et les efforts incroyables qu’a dû faire Mohammed-Aly pour soumettre une secte populeuse, guerrière et accoutumée aux triomphes. On trouve encore dans cette cause l’explication des revers que dans ce même pays éprouva Ælius Gallus, et de ceux qui ont accablé les troupes musulmanes, jusqu’à ce qu’un homme, aussi habile politique que guerrier intrépide, se fût chargé de mettre à fin une guerre que l’on croyait interminable. Les Wahâbys,

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comme secte, paraissent anéantis; cependant, qui réfléchira à la nature du climat, au caractère des habitans , à leur amour pour l’indépendance, ne croira point que cette population belliqueuse soit abattue sans retour. Tôt ou tard elle reprendra son ascendant sur ses dominateurs affaiblis par la mollesse et le luxe. Les Turcs ont encore contr’eux le relâchement de leur croyance, tandis que les Wabâbys sont toujours, au fond du cœur, animés de l’enthousiasme religieux. En un mot, la réforme mahométane ( car le wabâbisme est une véritable réforme ) a porté à l’islamisuie un coup funeste ; c’est le premier degré de sa ruine à l’occident du golfe Arabique.

Nous avons déjà parlé des principales montagnes du Nedjd, dont on connaît le nom et la position. A celle de Kharrah qui occupe l’est de la Mecque et la plus élevée, à celle de Toueyk placée à l'est de l’A’âred, à celles de Chemmar et de Salmé vers le nord, que l’on a citées précédemment, il faudrait ajouter, d’après Niébuhr, une contrée montagneuse placée entre le mont Chemmar et la Syrie, et qu’il appelle el-Djof el-Sirhân, non loin de Doumat el-Djendel; mais ce lieu est hors du Nedjd; il appartient à l’Arabie déserte et il est éloigné d’une cinquantaine de lieues au nord-ouest de Médine.

Si nous consultions la description d’Abou-l-Fedâ, nous trouverions à mentionner d’autres montagnes; on a même cru pouvoir les transporter toutes sur les cartes, sans autres données géographiques. Le géographe turk a aussi décrit longuement les montagnes du Nedjd; mais jusqu’à ce qu’un voyageur européen ait visité et parcouru dans tous les sens cette grande étendue de pays , et qu’il ait reconnu les chaînes qui le traversent, nous pensons qu’il est préférable de laisser un vide sur les cartes d’Arabie. « Le Nedjd-A’âred , suivant Kiateb Tcheleby,

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